Leconcours ambulancier est un des principaux concours du paramĂ©dical avec les concours infirmier, aide-soignant et auxiliaire de puĂ©riculture. Il permet aux candidats d’entrer en formation d’ambulancier et ainsi d’exercer ce mĂ©tier pendant la suite de leur carriĂšre. Comme les autres concours paramĂ©dicaux, le concours ambulancier est J’ai tellement de questions concernant le dĂ©but de son activitĂ© professionnelle chez soi. J’avais rĂ©digĂ© un article sur le fait de commencer chez soi en tant qu’auto-entrepreneur, et comme vous pouvez le voir, Ă  l’heure oĂč j’écris cet article j’ai eu plus de 67 commentaires. C’est dire que le sujet intĂ©resse ! VĂ©rification des plats cuisinĂ©s, mais votre cuisine est-elle aux normes ? © Droit d’auteur stockbroker Depuis juillet 2012, la rĂ©glementation a changĂ©. Ça fait tout de mĂȘme 3 ans que j’ai Ă©crit sur le sujet. Du coup, vu les interrogations actuelles et l’évolution du droit. J’ai souhaitĂ© vous faire un nouvel article sur ce thĂšme mĂȘme si le droit n’est pas mon rayon d’expertise. Exercer son activitĂ© professionnelle chez soi. Que dit la loi sur ce point, quelque soit le statut que vous allez choisir pour votre affaire entreprise individuelle ou sociĂ©tĂ©. Villes de moins de 200 000 hab Dans les villes de moins de 200 000 habitants ou dans les zones franches urbaines ZFU, l’exercice de l’activitĂ© est possible. Du moment oĂč aucune disposition contractuelle ou lĂ©gislative ne s’y oppose, par exemple une clause du bail ou du rĂšglement de copropriĂ©tĂ© interdisant l’exercice d’une activitĂ© professionnelle dans le local. Villes de plus de 200 000 hab Dans le cas des villes de plus de 200 000 habitants et dans les dĂ©partements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, l’exercice de l’activitĂ© est possible si et seulement si aucune disposition du bail ou du rĂšglement de copropriĂ©tĂ© ne s’y oppose, il s’agit de la rĂ©sidence principale du crĂ©ateur, l’activitĂ© est exercĂ©e exclusivement par les occupants du logement pas de salariĂ© venant de l’extĂ©rieur, Et en fonction de la situation de votre logement, le dernier point diffĂšre. si votre logement n’est pas au rez-de-chaussĂ©e de l’immeuble alors l’exercice de l’activitĂ© ne conduit pas Ă  recevoir une clientĂšle ou des marchandises. Dans votre cas, vous n’allez pas rĂ©ceptionnez des marchandises. Vous allez faire vos courses 😉 PrĂ©cision Une marchandise est un objet, un produit qui se vend ou s’achĂšte, soit en gros, soit en dĂ©tail. Une marchandise peut ĂȘtre une matiĂšre premiĂšre ou un produit intermĂ©diaire utilisĂ© ou transformĂ© dans la fabrication d’un produit ou d’un service. WikipĂ©dia. De plus, si votre logement est au rez-de-chaussĂ©e de l’immeuble alors l’exercice de l’activitĂ© n’occasionne pas de nuisance ou de danger pour le voisinage, et ne conduit pas Ă  un dĂ©sordre pour l’immeuble. Attention, il y a une grosse diffĂ©rence entre exercice de l’activitĂ© et domiciliation de l’entreprise. La domiciliation est l’adresse administrative de l’entreprise et qui est dĂ©clarĂ©e au CFE. une demande Ă  votre mairie Si vous souhaitez, exercer votre activitĂ© professionnelle chez vous pas de souci. Mais si vous souhaitez Ă©galement transformer un local en local professionnel chez vous donc transformer une partie de votre habitation. Il vaut mieux faire une demande de changement d’usage auprĂšs de la mairie de votre commune. Vous retiendrez tout de mĂȘme que si vous ĂȘtes propriĂ©taire, que vous logez dans une maison ou un appartement et que vous ne souhaitez pas faire de changement d’usage de votre logement, vous pouvez exercer pleinement votre activitĂ©. Du moins commencer ainsi pour tester le marchĂ©. Car vous verrez, si cela fonctionne, il vous faudra impĂ©rativement passer par un local bien plus professionnel et plus grand. 😉 C’est pas mal pour commencer. Si vous avez aimĂ© l’article, partagez-le 😉 Cliquez ci-dessous. Vous aimerez aussi ceux-lĂ  Lemanque d'empathie et la mĂ©diocre communication entre soignants et soignĂ©s durant les consultations mĂ©dicales sont rĂ©guliĂšrement pointĂ©s et dĂ©battus dans les recherches anthropologiques (Aiach, 1994 ; Berche, 1998 ; JaffrĂ© et al., 2003 ; Vidal, 2005). Celles-ci mettent l'accent sur divers facteurs explicatifs dont l'imbrication est telle qu'il serait illusoire d'en BientĂŽt l’entretien annuel d’évaluation. Attendue ou redoutĂ©e, voici une occasion unique de faire le point avec votre chef sur cette annĂ©e passĂ©e, envisager votre avenir professionnel et pourquoi pas revoir votre rĂ©munĂ©ration. Mais comment s’y prĂ©parer ? Avec les conseils de notre coach Anne Delestan. Etape 1 L’entretien annuel d’évaluation c’est quoi dĂ©jĂ  ?Comme chaque annĂ©e, vous avez rendez-vous avec votre manager pour votre entretien annuel d’évaluation. Comme chaque annĂ©e aussi, vous redoutez ce moment et en mĂȘme temps ne pouvez cacher votre impatience. C’est un peu normal, l’entretien annuel d’évaluation est le passage obligĂ© pour tout salariĂ© qui se respecte. Il est devenu au fil du temps un vrai outil de management, un moment clĂ© de dialogue oĂč vous avez l’opportunitĂ© de tout dire ou presque Ă  votre manager. Vous allez pouvoir vous exprimer sur cette annĂ©e, le bilan que vous en tirez et les domaines dans lesquels vous voudriez vous amĂ©liorer. Aussi les changements que vous espĂ©rez, les questions que vous vous posez et les difficultĂ©s rencontrĂ©es. Autant d’élĂ©ments qu’il vous faudra manier avec dĂ©licatesse et intelligemment doser. De son cĂŽtĂ©, votre manager Ă©valuera vos rĂ©sultats et fixera de nouveaux objectifs. De plus en plus d’entreprises pratiquent aussi des entretiens oĂč le collaborateur doit s’auto-Ă©valuer et se situer sur une Ă©chelle estimative et symbolique, ce qui est loin d’ĂȘtre Ă©vident. Dans tous les cas une bonne prĂ©paration s’impose. Etape 2 Faites le bilanPour prĂ©parer votre entretien, commencez par vous remettre en tĂȘte le descriptif de votre poste afin de comparer les missions que vous avez menĂ©es et ce qu’on attendait de vous. En rĂ©sumĂ© avez-vous atteint vos objectifs ? Reprenez de façon trĂšs factuelle toutes les Ă©tapes importantes de l’annĂ©e, notez vos rĂ©alisations concrĂštes et confrontez-les Ă  vos objectifs initiaux. RĂ©flĂ©chissez Ă  ce qui vous a permis d’arriver Ă  ces rĂ©sultats attitude, travail, qualitĂ©. Replacez vos objectifs dans les enjeux de l’entreprise. Dans quelle logique s’inscrivent-ils ? Quel est leur sens ? Analysez ce qui a bien fonctionnĂ© mais aussi les difficultĂ©s que vous avez rencontrĂ©es. Etape 3 Formalisez vos perspectives pour la prochaine annĂ©eDurant cet entretien, aprĂšs avoir exprimĂ© comment vous avez vĂ©cu cette annĂ©e, vous allez devoir aborder vos perspectives pour le futur. Cela impose que vous rĂ©pondiez Ă  quelques questions en amont comment voyez-vous votre poste Ă©voluer ? Quelles responsabilitĂ©s nouvelles aimeriez-vous exercer ? De quoi avez-vous besoin pour progresser ? Qu’aimeriez-vous changer ? L’entretien annuel d’évaluation est l’occasion pour vous de solliciter des aides, de demander des formations, de suggĂ©rer des amĂ©nagements pour votre poste et aussi de glisser habilement une demande d’augmentation. Exemple Compte tenu de la description de mon poste et de ce que je fais concrĂštement aujourd’hui, est-ce que cela ne vaudrait pas un enrichissement de ma rĂ©munĂ©ration ? » C’est aussi le moment de faire le point sur votre relation avec votre manager, de lui dire ce que vous apprĂ©ciez dans son mode de management et de lui faire part de vos interrogations. Etape 4 Et si vous devez vous noterSi votre entreprise vous demande de vous Ă©valuer sur la base d’un questionnaire, utilisez la technique du sandwich constructif et positif. Une tranche de pain est Ă©gale Ă  ce que vous avez bien fait et pourquoi quantitatif et qualitatif. Exemple ouverture de deux grands comptes par mois, volume de chiffre d’affaires gĂ©nĂ©rĂ© par mois, augmentation de la satisfaction client, baisse du nombre d’invendus, telle difficultĂ© rencontrĂ©e et voilĂ  comment vous l’avez gĂ©rĂ©e, etc.. La garniture correspond aux pistes d’amĂ©liorations sur votre travail et vos compĂ©tences. Puis vient la seconde tranche de pain et ce que vous vous fixez pour l’annĂ©e Ă  venir compte tenu de vos rĂ©sultats. Ce travail d’auto Ă©valuation sur une base concrĂšte et factuelle va vous permettre de vous situer avec objectivitĂ© et affirmation sur l’échelle de notes proposĂ©e, tout en gardant Ă  l’esprit que nul n’est parfait et qu’il y a toujours une marge de progression. Etape 5 Assurez pendant l’entretienC’est le jour J, vous avez prĂ©parĂ© scrupuleusement votre discours, Ă  vous maintenant de montrer le meilleur de vous-mĂȘme ! Sachez que c’est le manager qui fixe le cadre de l’entretien. Il se peut qu’il vous laisse libre de vous exprimer dĂšs la premiĂšre question, mais aussi qu’il encadre trĂšs strictement les Ă©changes. En mĂȘme temps, si vous travaillez avec lui tous les jours, vous devez connaĂźtre son mode de fonctionnement. Soyez attentif, Ă©coutez avec attention ce qu’il vous demande et rĂ©pondez prĂ©cisĂ©ment, en vous appuyant sur des exemples concrets. Utilisez des mots simples et soignez votre attitude posture, regard, voix, n’oubliez pas que la communication non verbale est fondamentale. Le contenu de votre discours est important mais si votre attitude est convaincante, alors vous aurez tout gagnĂ©. Enfin, terminez sur une note positive. A savoir si votre manager n’a pas prĂ©vu d’entretienCela laisse supposer que des entretiens rĂ©guliers sont rĂ©alisĂ©s et qu’il estime ne pas avoir besoin de vous voir en cette fin d’annĂ©e. Mais si vous le souhaitez, alors deux approches sont possibles en fonction de la relation Ă©tablie - Allez le voir avec votre agenda pour fixer une date dans le cadre du bilan de fin d’annĂ©e. Vous devez susciter son envie, l’interpeller, le surprendre terminons cette annĂ©e en beautĂ© avec la revue du chemin parcouru et la dĂ©cision de ce que nous allons accomplir l’annĂ©e prochaine ou de ce que je vous/te propose d’accomplir l’annĂ©e prochaine » - Vous pouvez aussi exprimer tout simplement votre besoin de le voir pour un point factuel sur l’annĂ©e Ă©coulĂ©e j’ai besoin de connaĂźtre votre/ton point de vue sur mes rĂ©alisations de cette annĂ©e afin de progresser et capitaliser les expĂ©riences, j’ai besoin de connaĂźtre mon plan de route pour l’annĂ©e Ă  venir afin de me prĂ©parer sereinement
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Par Charlotte Beydon - Mis Ă  jour le 7 juin 2022 . Aide pour personne en difficultĂ© financiĂšre sans ressources, comment s’en sortir ? Quelles aides selon votre situation ? Sans revenus, sans ressource et se demandent comment s’en sortir ? Des dispositifs en faveur de la solidaritĂ© peuvent ĂȘtre sollicitĂ©s. Aides exceptionnelles, aide aus demandeurs d’emploi, arrĂȘt de travail pour garde d’enfant, chĂŽmage partiel, prĂȘt CAF, aide alimentaire ou encore fonds national d’aide d’urgence pour les Ă©tudiants
 Le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures et de dispositifs afin de soutenir les citoyens de l’Hexagone et l’économie dans cette pĂ©riode si dĂ©licate. Vous trouverez dans cet article les diffĂ©rents dispositifs possibles en fonction de vos difficultĂ©s loyer, alimentation, factures
, mais aussi les aides spĂ©cifiques en fonction de votre situation Jeune et Ă©tudiant SalariĂ© Demandeur d’emploi indemnisĂ© Demandeur d’emploi non indemnisĂ© bĂ©nĂ©ficiaire du RSA, etc. Famille pour la garde d’enfants ou lors d’un dĂ©cĂšs dans la famille IndĂ©pendant Entrepreneur Intermittents du spectacle ExpatriĂ© de retour en France DifficultĂ© financiĂšre, qui peut m’aider ? Dans les pĂ©riodes difficiles, il est important de trouver le bon interlocuteur pour ĂȘtre accompagnĂ©. Selon votre situation, les conseillers CAF, PĂŽle Emploi, votre propriĂ©taire ou encore votre CCAS pourront peut-ĂȘtre vous apporter des solutions. Ainsi nous vous proposons de consulter la liste des interlocuteurs Ă  privilĂ©gier si vous rencontrez des difficultĂ©s financiĂšres. Si vous rencontrez des difficultĂ©s financiĂšres, dĂ©couvrez les aides possibles en fonction de votre situation et quelques conseils. Dans cet article, nous recensons la majoritĂ© des prestations qui peuvent vous ĂȘtre accordĂ©es. Pas d’argent, comment s’en sortir ? Loyer, factures, besoins de premiĂšre nĂ©cessité  Il existe de nombreuses aides pour vous soutenir durant cette pĂ©riode particuliĂšrement difficile. Certains des dispositifs ont Ă©tĂ© mis en place en raison de l’épidĂ©mie de Covid-19. En revanche, d’autres sont accessibles “en temps normal”. Les dispositifs pour vous Ă  payer votre loyer MĂȘme en pĂ©riode de Covid19, vous devez continuer Ă  payer votre loyer. Si vos difficultĂ©s financiĂšres vous en empĂȘchent, nous vous conseillons de contacter dans un premier temps votre propriĂ©taire afin de le prĂ©venir de vos difficultĂ©s. Une solution pourra peut-ĂȘtre ĂȘtre trouvĂ©e comme l’échelonnement des impayĂ©s. Par ailleurs, d’autres solutions s’offrent Ă  vous. Vous ĂȘtes peut-ĂȘtre Ă©ligible aux dispositifs suivants Le Fonds Social pour le Logement FSL il offre une aide financiĂšre pour rĂ©gler les loyers impayĂ©s. DĂ©couvrez toutes les aides de votre dĂ©partement L’activation de la garantie visale Les aides en cas d'impayĂ©s de loyer Trop de dettes, les aides pour payer ses factures Ă©lectricitĂ©, gaz ou eau Sans argent, comment s’en sortir pour payer ses factures ? Tout d’abord, sachez que la trĂȘve hivernale est active jusqu’au 31 mars 2022. Ainsi, les coupures d’électricitĂ© sont interdites durant cette pĂ©riode en savoir plus. Pour Ă©viter la coupure et pouvoir payer ses factures d’énergie, il existe des aides comme Le chĂšque Ă©nergie il permet de rĂ©gler factures d’électricitĂ©, de gaz ou de combustibles Le chĂšque-eau il assure une baisse du montant de la facture d’eau L’indemnitĂ© inflation est une aide de 100€ versĂ©e Ă  toutes les personnes qui gagnent moins de par mois. Cette aide est automatique, aucune dĂ©marche n’est Ă  rĂ©aliser. Pour qui Si vous avez des difficultĂ©s pour payer vos dettes, sachez que chaque aide a ses propres critĂšres d’éligibilitĂ©, mais toutes sont rĂ©servĂ©es aux mĂ©nages les plus modestes. Comment bĂ©nĂ©ficier d’une aide pour rĂ©gler ses dettes Selon l’aide dont vous avez besoin, la dĂ©marche pour en bĂ©nĂ©ficier varie. Cliquez sur le bouton ci-dessous pour connaĂźtre les modalitĂ©s de chaque dispositif. Les aides pour payer vos factures DifficultĂ© financiĂšre quels sont prĂȘts aidĂ©s possibles ? Paradoxalement, il est parfois compliquĂ© de rĂ©aliser un emprunt quand on se trouve dans une situation financiĂšre trĂšs compliquĂ©e. Sachez que si votre banque refuse de vous prĂȘter de l’argent, deux solutions existent. Le prĂȘt sans intĂ©rĂȘt de la CAF Également appelĂ© prĂȘt d’honneur, il s’agit d’un crĂ©dit sans intĂ©rĂȘt accordĂ© par la CAF. Il sert notamment Ă  rĂ©gler des factures impayĂ©es, mais peut aussi ĂȘtre utilisĂ© pour acheter certains indispensables comme un ordinateur essentiel pour le tĂ©lĂ©travail ou l’école Ă  la maison. Sa valeur dĂ©pend des besoins du demandeur. Il s’adresse aux allocataires en grande difficultĂ© financiĂšre chaque CAF dĂ©partementale dĂ©cide des conditions et du montant accordĂ©. Pour savoir si vous ĂȘtes Ă©ligible, rapprochez-vous de votre Caisse d’Allocations Familiales. PrĂȘt d'urgence de la CAF Le micro-crĂ©dit social jusqu’à euros Le micro-crĂ©dit personnel s’adresse aux personnes qui ne sont pas en mesure d’emprunter de l’argent auprĂšs de leur banque, Ă  savoir Les personnes avec de faibles ressources Les personnes dont l’activitĂ© professionnelle n’est pas stable Les personnes en difficultĂ©s financiĂšres D’un montant compris entre 300 et euros, il permet de financer la rĂ©paration ou l’achat d’une voiture, l’acquisition d’un ordinateur, l’entrĂ©e en formation
 Pour constituer un dossier de demande micro-crĂ©dit social, vous devez vous faire accompagner par un travailleur social. Une fois les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments en sa possession, il se charge de contacter les banques partenaires du micro-crĂ©dit social. Micro-crĂ©dit social Aide pour les besoins de premiĂšre nĂ©cessitĂ© de la CAF En cette pĂ©riode de crise sanitaire et pour faire face Ă  la baisse de revenus des familles, la CAF permet d’obtenir une aide pour les achats de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. Pour qui Les allocataires ayant au moins un enfant Ă  charge Comment bĂ©nĂ©ficier d’une aide financiĂšre de la CAF La demande se fait auprĂšs de la CAF. Pour cela, contactez votre caisse par mail ou par tĂ©lĂ©phone. Chaque dossier est Ă©tudiĂ© au cas par cas selon les difficultĂ©s financiĂšres. Des justificatifs seront sans doute demandĂ©s. Comment contacter la CAF Besoin d’aide pour les achats alimentaires et les repas des enfants Si vos difficultĂ©s financiĂšres se rĂ©percutent sur vos besoins alimentaires et ceux de vos enfants, sachez que vous pouvez recourir Ă  l’aide alimentaire et aux aides Ă  la cantine scolaire. L’aide alimentaire par votre CCAS ou les associations L’aide alimentaire permet aux plus dĂ©munis d’obtenir des denrĂ©es alimentaires et de premiĂšre nĂ©cessitĂ© gratuitement ou Ă  coĂ»t trĂšs rĂ©duit. Ce soutien vital est assurĂ© par plusieurs organismes les CCAS ou les associations comme la Banque Alimentaire, la Croix-Rouge ou encore les Restos du CƓur. Pour en bĂ©nĂ©ficier, vous devez contacter par tĂ©lĂ©phone le CCAS Centre Communal d’Action Sociale de votre commune ou appeler l’antenne locale d’une association prĂšs de chez vous. Obtenez de l'aide alimentaire Les aides Ă  la cantine pour vos enfants Si vous rencontrez des difficultĂ©s financiĂšres, des aides Ă  la cantine peuvent ĂȘtre sollicitĂ©es pour les enfants scolarisĂ©s en primaire, collĂšge ou lycĂ©e. Elles sont accordĂ©es par la commune pour les Ă©lĂšves de primaire et par le fonds social de l’établissement pour les collĂ©giens et les lycĂ©ens. En cette pĂ©riode, il est possible que votre commune propose des aides exceptionnelles pour la cantine de vos enfants. N’hĂ©sitez pas Ă  vous rapprocher de votre mairie pour en savoir plus. Les aides Ă  la cantine scolaire Aides lors de problĂšmes financiers pour demandeurs d’emploi PĂŽle emploi a renforcĂ© son accompagnement auprĂšs des personnes au chĂŽmage durant la crise sanitaire. De nombreuses aides sont dĂ©sormais proposĂ©es. Changements PĂŽle Emploi dans le calcul des droits Le nombre d’inscriptions Ă  PĂŽle Emploi a fortement augmentĂ© depuis le dĂ©but de la crise sanitaire promesse d’embauche qui n’aboutit pas Ă  un contrat, licenciement en raison du Covid-19
. Selon votre situation nouvellement demandeur d’emploi ou dĂ©jĂ  inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi, des aides PĂŽle Emploi ont Ă©tĂ© adaptĂ©es. Pour les personnes qui doivent s’inscrire Ă  PĂŽle Emploi Vous avez peut-ĂȘtre droit au chĂŽmage si vous souhaitez savoir si vous ĂȘtes Ă©ligible, consultez les conditions pour avoir droit aux allocations chĂŽmage La pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence dans le calcul des droits il faut avoir travaillĂ© au moins 6 mois au cours des 24 derniers mois pour ouvrir des droits aux allocations chĂŽmage voir le nombre d’heures pour percevoir le chĂŽmage Les pĂ©riodes non travaillĂ©es durant les confinements ne seront pas prises en compte pour le calcul du SRJ comme cela est maintenant prĂ©vu avec la nouvelle rĂ©forme du chĂŽmage qui est entrĂ© en vigueur au 1er octobre 2021. Comment bĂ©nĂ©ficier des aides PĂŽle Emploi Rapprochez-vous de PĂŽle Emploi pour vĂ©rifier votre Ă©ligibilitĂ© et connaĂźtre les Ă©ventuelles dĂ©marches Ă  rĂ©aliser. Et si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  bĂ©nĂ©ficiaire des allocations PĂŽle Emploi, tout se fait de maniĂšre automatique. Mais attention, vous devez continuer Ă  actualiser votre situation depuis votre espace en ligne. Conditions pour bĂ©nĂ©ficier du chĂŽmage Prime de pour les chĂŽmeurs longue durĂ©e qui entent en formation AprĂšs de nombreuses difficultĂ©s Ă©conomiques liĂ©es Ă  la crise sanitaire, la situation s’amĂ©liore et dĂ©sormais de nombreux secteurs d’activitĂ© recrutent ! Sont notamment concernĂ©s les secteurs de l’hĂŽtellerie et du bĂątiment. Ainsi, pour encourager cette reprise, le gouvernement a annoncĂ© la mise en place d’une nouvelle prime, d’un montant de euros. Pour qui Ce dispositif s’adresse aux chĂŽmeurs de longue durĂ©e qui dĂ©butent une formation professionnelle dĂ©bouchant sur une promesse d’embauche. Attention, actuellement les modalitĂ©s exactes de cette nouvelle aide ne sont pas encore connues. Cet article sera mis Ă  jour dĂ©s la parution officielle des informations. Comment en bĂ©nĂ©ficier ? Les condition d’accĂšs Ă  cette aide n’ont pas encore Ă©tĂ© communiquĂ©es. Nous ne savons pas Ă  l’heure actuelle si une demande devra ĂȘtre effectuĂ©e ou si son attribution sera automatique. Pour l’instant nous savons que l’aide de sera versĂ©e en 2 temps la 1ere moitiĂ© lors de l’entrĂ©e en formation puis la seconde Ă  la fin de cette formation. Aide pour les chĂŽmeurs longue durĂ©e Sans allocations chĂŽmage, quelles aides possibles RSA
 ? Je n’ai pas le droit aux allocations chĂŽmage, que faire ? Si vous avez perdu votre emploi et que vous ne respectez pas les conditions pour prĂ©tendre au chĂŽmage, il est possible de faire une demande de RSA. Le calcul de vos droits se base sur les ressources des 3 derniers mois. De plus, certaines prestations sociales peuvent ĂȘtre sollicitĂ©es Ă  tout moment. Ainsi si vous souffrez de difficultĂ©s financiĂšres, vous avez peut-ĂȘtre droit Ă  certaines aides Le Revenu de SolidaritĂ© Active si vous ĂȘtes sans ressources, il peut ĂȘtre utile de simuler vos droits au RSA directement sur ce lien. Une aide au logement APL par exemple si vous vous retrouvez au chĂŽmage, la CAF peut appliquer un abattement sur vos ressources et vous permettre d’ouvrir des droits Ă  une aide au logement. Vous pouvez faire une simulation d’aide au logement. La ComplĂ©mentaire SantĂ© Solidaire si vos revenus ont baissĂ©, vous pouvez estimer vos droits Ă  la complĂ©mentaire santĂ© solidaire. Les revenus des 12 derniers mois sont pris en compte. Comment bĂ©nĂ©ficier des prestations sociales en cas de difficultĂ© Si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  allocataire, vous n’avez absolument rien Ă  faire. Vos allocations et prestations continueront Ă  vous ĂȘtre versĂ©es automatiquement et sans interruption. Si vous n’ĂȘtes pas encore bĂ©nĂ©ficiaire des aides sociales, vous pouvez dĂ©poser une demande d’aide quelle qu’elle soit ce qui vous permettra de crĂ©er un compte CAF et d’obtenir un numĂ©ro d’allocataire. Aides et dispositifs en faveur des salariĂ©s La fermeture et la rĂ©duction d’activitĂ© de nombreux commerces ont impactĂ© les salariĂ©s. Ainsi, plusieurs dispositifs ont Ă©tĂ© mis en place afin de pallier Ă  la baisse de revenus en raison du Coronavirus. Mise en activitĂ© partielle quelle rĂ©munĂ©ration ? Afin de protĂ©ger les salariĂ©s et les entreprises dont l’activitĂ© a Ă©tĂ© fortement ralentie, voire stoppĂ©e par la crise du Covid-19, la procĂ©dure de chĂŽmage partiel ou chĂŽmage technique a Ă©tĂ© simplifiĂ©e. Avec cette mesure, les salariĂ©s reçoivent une indemnitĂ© d’un montant Ă©quivalant Ă  60% de leur salaire brut, soit environ 72% de leur salaire net. Seules les personnes payĂ©es au SMIC perçoivent la totalitĂ© de leur rĂ©munĂ©ration. Vous pouvez estimer le montant auquel vous pouvez prĂ©tendre Ă  l’aide du simulateur de chĂŽmage partiel. Pour qui Les salariĂ©s des entreprises dont l’activitĂ© Ă©conomique a Ă©tĂ© rĂ©duite ou arrĂȘtĂ©e pour cause du Coronavirus Les salariĂ©s issus de secteurs protĂ©gĂ©s tourisme, hĂŽtellerie, restauration 
 Comment bĂ©nĂ©ficier du chĂŽmage partiel Vous ĂȘtes salariĂ©, mais votre employeur vous demande de rester chez vous ? Mais sans revenus, comment s’en sortir ? Vous avez le droit au chĂŽmage partiel et en plus, vous n’avez aucune dĂ©marche Ă  effectuer ! De son cĂŽtĂ©, votre employeur sollicitera une autorisation prĂ©alable de mise en activitĂ© partielle, puis vous versera directement votre indemnitĂ©. Fonctionnement du chĂŽmage technique Un complĂ©ment de revenus avec la prime activitĂ© La prime d’activitĂ© est rĂ©servĂ©e aux salariĂ©s dont les ressources ne dĂ©passent pas les plafonds Ă©tablis par la CAF. Cette aide est toujours d’actualitĂ©, y compris si vous ĂȘtes au chĂŽmage partiel en savoir plus sur le cumul prime activitĂ© et chĂŽmage technique. Pour qui Les personnes ayant une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e salariĂ©s, indĂ©pendants
 Les personnes ĂągĂ©es de plus de 18 ans Les personnes de nationalitĂ© française ou de nationalitĂ© Ă©trangĂšre et titulaire d’une carte de rĂ©sident ou d’un titre de sĂ©jour en rĂšgle Les personnes dont les ressources du foyer respectent les plafonds de la CAF Comment bĂ©nĂ©ficier de la prime d’activitĂ© Rendez-vous directement sur le site de la CAF pour accĂ©der au formulaire en ligne. Lors du remplissage de votre dĂ©claration trimestrielle, vous n’aurez qu’à indiquer les sommes reçues au titre du chĂŽmage partiel dans la rubrique Salaire. La prime activitĂ© Aides pour les jeunes et les Ă©tudiants en difficultĂ©s financiĂšres Perte de jobs Ă©tudiants, Ă©loignement, isolement, conditions de vie prĂ©caires
 Les jeunes et les Ă©tudiants sont particuliĂšrement impactĂ©s par la crise sanitaire. Plus de 20 aides rĂ©servĂ©es aux moins de 26 ans sont prĂ©sentĂ©es dans notre dossier spĂ©cial. Ci-dessous, vous retrouverez le dĂ©tail des aides financiĂšres actuellement disponibles pour les Ă©tudiants impactĂ©s par la crise sanitaire. Le fonds national d’aide d’urgence pour les Ă©tudiants Le FNAU ou Fonds National d’Aide d’Urgence est une aide financiĂšre exceptionnelle qui s’adresse aux Ă©tudiants. Elle se prĂ©sente sous deux formes Un soutien ponctuel correspondant Ă  un versement de € maximum Un soutien annuel, versĂ© mensuellement, pouvant monter jusqu’à € Pour qui Les Ă©tudiants en difficultĂ© financiĂšre Comment bĂ©nĂ©ficier du fonds national d’aide d’urgence Pour faire une demande d’aide, prenez contact avec le CROUS dont dĂ©pend votre Ă©tablissement scolaire. L’organisme vous donnera toutes les indications nĂ©cessaires pour monter votre dossier. Le fonds d'urgence pour les Ă©tudiants Une aide pour les anciens boursiers sans emploi A compter du 31 dĂ©cembre 2021, il n’est plus possible de faire une demande. DĂ©but 2021, un nouveau dispositif a Ă©tĂ© créé pour soutenir les aux jeunes diplĂŽmĂ©s ĂągĂ©s de moins de 30 ans en recherche d’emploi et qui Ă©taient auparavant boursiers de l’enseignement supĂ©rieur. Comment bĂ©nĂ©ficier de l’aide PĂŽle emploi pour les anciens boursiers VersĂ©e sous conditions pour une durĂ©e de 4 mois maximum, elle ne peut pas ĂȘtre cumulĂ©e avec le RSA ou la Garantie Jeunes. Vous devez faire une demande auprĂšs de PĂŽle emploi avant le 31 dĂ©cembre 2021. Aides pour jeune sans emploi Une aide pour les jeunes diplĂŽmĂ©s de moins de 26 ans A compter du 31 dĂ©cembre 2021, il n’est plus possible de faire une demande. Disponible depuis dĂ©but 2021, cette nouvelle aide s’adresse aux jeunes diplĂŽmĂ©s ĂągĂ©s de moins de 26 ans et qui rencontrent des difficultĂ©s pour s’insĂ©rer sur le marchĂ© du travail. D’un montant maximum de 497,01 euros par mois, cette aide peut ĂȘtre versĂ©e, sous conditions, pendant 6 mois et renouvelĂ©e selon les situations. Comment bĂ©nĂ©ficier de l’aide PĂŽle emploi pour les jeunes diplĂŽmĂ©s Vous devez faire une demande auprĂšs de votre conseiller PĂŽle emploi ou vous rapprocher de votre Mission locale afin de monter votre dossier. Aide aux jeunes en difficultĂ© face Ă  l'emploi Jeunes en difficultĂ© financiĂšre obtenez l’aide de la Mission locale J’ai moins de 26 ans et sans argent, quelles sont les aides auxquelles je peux prĂ©tendre ? Le RSA est accessible aux moins de 25 ans, mais des conditions d’activitĂ©s antĂ©rieures sont demandĂ©es. Consultez les informations sur le RSA jeune. En revanche, la Mission locale propose d’accompagner les jeunes qui sont confrontĂ©s Ă  de grandes difficultĂ©s face Ă  l’emploi par le biais de la Garantie Jeune. Durant cette pĂ©riode, une allocation de 497,50 euros par mois peut ĂȘtre versĂ©e. Le fonds d’aide aux jeunes peut Ă©galement ĂȘtre sollicitĂ©. Pour qui Les jeunes de moins de 26 ans sans emploi qui ne peuvent pas ĂȘtre aidĂ©s par les parents Comment bĂ©nĂ©ficier du dispositif Pour bĂ©nĂ©ficier de la Garantie Jeune accessible quel que soit votre dĂ©partement de rĂ©sidence, il faut s’adresser Ă  la mission locale proche de chez vous. Un conseiller fait un point sur la situation et pourra vous proposer d’intĂ©grer le dispositif. La garantie jeune Les aides pour faire face aux imprĂ©vus familiaux ou Ă  un dĂ©cĂšs Une aide d’urgence ponctuelle aux familles les plus modestes a Ă©tĂ© versĂ©e Ă  deux reprises voir les dĂ©tails ici. Pour l’annĂ©e 2022, aucun dispositif n’est prĂ©vu Ă  ce jour. En revanche, selon votre situation et en fonction de la nature de vos difficultĂ©s consultez les aides de l’ASE, de nombreuses aides dĂ©diĂ©es Ă  la famille existent et peuvent ĂȘtre mobilisĂ©es pour faire face Ă  la crise sanitaire. Vous trouverez toutes les informations dans notre dossier spĂ©cial familles. Par ailleurs, vous trouverez ci-dessous des informations sur les arrĂȘts de travail pour garde d’enfant dans le contexte de pandĂ©mie et sur les aides aux frais d’obsĂšques. Covid-19 quel arrĂȘt de travail pour garde d’enfant ? Depuis le 1er septembre 2021, des dispositions particuliĂšres s’appliquent pour les arrĂȘts pour garde d’enfants dans la situation suivante Votre enfant est positif Ă  la Covid Si vous ĂȘtes contraint d’arrĂȘter de travailler temporairement pour ce motif, vous pouvez bĂ©nĂ©ficier de d’un arrĂȘt de travail dĂ©rogatoire sans dĂ©lai de carence en fonction de votre situation. DĂ©couvrez Ă©galement le don de jours de repos entre salariĂ©s. Si la crĂšche, l’école ou le collĂšge de votre enfant ferme Ă  cause de la crise sanitaire, vous pouvez bĂ©nĂ©ficier du chĂŽmage partiel. Sont concernĂ©s par l’arrĂȘt de travail dĂ©rogatoire sans dĂ©lai de carence Les salariĂ©s de droit privĂ© Les personnes ayant le statut d’indĂ©pendant Les travailleurs non-salariĂ©s agricoles Les artistes auteurs Les stagiaires de la formation professionnelle Les personnes en professions libĂ©rales Les professionnels de santĂ© Les gĂ©rants salariĂ©s Les personnes contractuelles de droit public de l’administration Les fonctionnaires Ă  temps non complet moins de 28h Les assistantes maternelles et les gardes d’enfant Ă  domicile Si vous ĂȘtes fonctionnaire Vous pouvez ĂȘtre placĂ© en autorisation spĂ©ciale d’absence ASA et vous serez alors indemnisĂ© Ă  100%. Si vous devez garder vos enfants Les aides pour les frais d’obsĂšques Payer un enterrement peut ĂȘtre trĂšs dĂ©licat en ce moment, surtout si vous ĂȘtes sans revenus ni ressources. Il existe plusieurs solutions Le capital dĂ©cĂšs de la CPAM L’aide du CCAS L’aide d’urgence de la CAF Pour qui Toute personne en difficultĂ© financiĂšre et ayant perdu un proche Comment bĂ©nĂ©ficier des aides pour obsĂšques Suivant les situations, il convient de contacter votre mairie, le CCAS ou la Caisse d’Allocations familiales pour entamer vos demandes. Les aides pour payer les frais d'obsĂšques Les dispositifs si vous avez le statut d’indĂ©pendant Votre activitĂ© est stoppĂ©e ? Si vous ne pouvez plus travailler, vous vous retrouvez dans une situation prĂ©caire sans revenus, comment s’en sortir ? Pour vous aider et prĂ©server l’économie de votre auto-entreprise, le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures comme L’aide mensuelle jusqu’à 1 500 euros La modulation du taux de prĂ©lĂšvement Ă  la source et la remise d’impĂŽts Le diffĂ©rĂ© de remboursement des prĂȘts des entreprises La demande de prĂȘt pour indĂ©pendant en difficultĂ© Pour qui Les travailleurs indĂ©pendants Les artisans Les auto-entrepreneurs DifficultĂ©s financiĂšres, comment obtenir une aide pour travailleur indĂ©pendant Suivant l’aide dont vous avez besoin, vous devez contacter des organismes diffĂ©rents le service des impĂŽts, l’URSSAF, votre CFE
 Les aides en faveur des indĂ©pendants Les aides Covid-19 pour les intermittents Les artistes et techniciens du spectacle sont trĂšs impactĂ©s par la crise sanitaire actuelle. Pour les aider Ă  surmonter cette situation, plusieurs mesures ont Ă©tĂ© prises par le gouvernement. Ainsi, si vous vous trouvez dans cette situation, sachez qu’il est possible de bĂ©nĂ©ficier Du chĂŽmage partiel Consultez notre article dĂ©diĂ© en cliquant sur le bouton ci-dessous pour connaĂźtre le dĂ©tail des aides rĂ©servĂ©es aux intermittents du spectacle durant la crise sanitaire. Entreprise en difficultĂ© les solutions pour tenir Toujours dans l’optique de prĂ©server l’économie, le gouvernement a mis en place un certain nombre de mesures pour les PME et les TPE telles que Le fonds de solidaritĂ© et une aide pouvant aller jusqu’à € Le prĂȘt bancaire garanti par l’État L’avance remboursable pour la reprise d’activitĂ© La mĂ©diation du crĂ©dit afin de rĂ©adapter le remboursement des crĂ©dits bancaires Un mĂ©diateur des entreprises en cas de conflit Pour qui Les TPE TrĂšs Petites Entreprises dont l’activitĂ© Ă©conomique a Ă©tĂ© rĂ©duite ou stoppĂ©e par la crise du coronavirus Les PME Petites et Moyennes Entreprises impactĂ©es financiĂšrement par la crise du Covid-19 Comment bĂ©nĂ©ficier des aides pour les gĂ©rants de PME et TPE Chaque aide ou soutien nĂ©cessite une dĂ©marche propre. Rendez-vous sur notre article dĂ©diĂ© aux aides pour les PME et TPE en cliquant sur le bouton ci-dessous. Les dispositifs en faveur des entreprises ExpatriĂ©s de retour en France quelles aides pouvez-vous obtenir ? Vous viviez Ă  l’étranger avant la crise du Coronavirus et vous ĂȘtes rentrĂ© sur le territoire français pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e ? Sans ressources, quelles aides peuvent venir vous soutenir financiĂšrement jusqu’au retour Ă  la normale ? En voici quelques-unes Le RSA La Garantie Jeunes L’APL voir les conditions d’attribution ou autres prestations familiales Les indemnitĂ©s PĂŽle Emploi Pour qui Les expatriĂ©s de nationalitĂ© française qui sont rentrĂ©s en France pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e Comment bĂ©nĂ©ficier de ces aides Si vous ĂȘtes dans cette situation, rapprochez-vous de la CAF et de PĂŽle Emploi pour connaĂźtre vos droits et faire vos Ă©ventuelles demandes. Si vous le souhaitez, dĂ©couvre notre dossier consacrĂ© aux aides pour les immigrĂ©s. Les aides si vous revenez de l'Ă©tranger ProblĂšme d’argent faites un point global sur votre situation Il existe de nombreux dispositifs et il est compliquĂ© de faire une liste complĂšte des aides accessibles. Ainsi, nous vous conseillons de faire un point global sur votre situation en utilisant le simulateur ci-dessous evaluez vos droits Vous avez des droits ne les laissez pas passer. Évaluez vos droits Ă  + de 300 aides Chaque annĂ©e, de nombreux bĂ©nĂ©ficiaires potentiels passent Ă  cĂŽtĂ© de leurs droits. Vous pouvez utiliser le simulateur d’aides sociales autant de fois que vous le souhaitez et rĂ©aliser des projections de façon gratuite. Nos conseils face Ă  une situation financiĂšre difficile En plus des diffĂ©rentes aides pour les personnes en difficultĂ©s financiĂšres expliquĂ©es ci-dessus, vous trouverez dans cette partie quelques conseils qui vous permettront peut-ĂȘtre d’amĂ©liorer la situation dans laquelle vous vous trouvez. Je n’arrive pas Ă  rembourser mon crĂ©dit, que faire ? Si vous ĂȘtes dans une situation financiĂšre difficile et que vous n’ĂȘtes plus en mesure de rembourser un ou plusieurs crĂ©dits immobilier, voiture, Ă  la consommation
, contactez votre organisme bancaire au plus vite afin d’éviter que la situation ne prenne de l’ampleur. Votre conseiller pourra vous proposer des solutions comme des dĂ©lais de paiement, un regroupement de crĂ©dits ou bien encore l’activation de votre contrat d’assurance. Consultez toutes les aides au remboursement d’un prĂȘt. Sachez par ailleurs qu’en cette pĂ©riode de Covid-19, les banques redoublent d’efforts pour aider leur client en difficultĂ©. Je suis Ă  dĂ©couvert, combien de frais vais-je payer ? On estime qu’environ 25% des Français se trouvent Ă  dĂ©couvert chaque mois. Si vous ĂȘtes dans cette situation, des frais bancaires, nommĂ©s “aggios”, seront prĂ©levĂ©s sur votre compte. Cela reprĂ©sente bien souvent des sommes importantes surtout si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  dans une situation financiĂšre difficile. Retrouvez un article explicatif sur les frais bancaires ainsi que les solutions pour essayer d’éviter d’ĂȘtre Ă  dĂ©couvert sur ce lien. Je suis interdit bancaire, comment ĂȘtre aidĂ© ? Pour les personnes inscrites sur les fichiers Banque de France comme “interdit bancaire”, les dĂ©marches bancaires peuvent s’avĂ©rer compliquĂ©es. Sachez qu’il existe des dispositifs qui peuvent vous aider Le droit au compte Les crĂ©dits solidaires Les travailleurs sociaux peuvent vous aider. Ils pourront faire un point sur votre situation globale et vous guider dans vos dĂ©marches. Je ne peux plus payer les dettes, que faire ? Si la situation devient vraiment trĂšs compliquĂ©e et que vous ne pouvez plus payer vos dettes, un dossier de surendettement peut intervenir en dernier recours. Cette procĂ©dure permet de mettre en place un plan adaptĂ© Ă  vos ressources pour payer vos dettes, voire d’annuler vos crĂ©ances. Consultez toutes les explications sur le dossier de surendettement sur cette page. Si vous rencontrez des difficultĂ©s financiĂšres dues au Covid-19 ou non, de nombreux organismes peuvent vous venir en aide. En pĂ©riode de Covid-19, les contacts par tĂ©lĂ©phone ou par mail sont privilĂ©giĂ©s. Certains organismes n’accueillent plus le public sur place ou le font uniquement sur rendez-vous. Renseignez-vous avant de vous dĂ©placer. Voici la liste des interlocuteurs Ă  privilĂ©gier ainsi que les moyens de les contacter Un conseiller CAF il pourra vous venir en aide pour toutes les prestations qui dĂ©pendent de la CAF Un agent MSA si vous dĂ©pendez du rĂ©gime agricole, vous devez contacter l’antenne de votre dĂ©partement Votre agence PĂŽle Emploi si vous ĂȘtes demandeur d’emploi ou en voie de l’ĂȘtre, il s’agit de votre principal interlocuteur La CPAM si vous souhaitez demander une aide Ă  la santĂ© AME ou complĂ©mentaire santĂ© solidaire, adressez-vous Ă  votre caisse d’assurance maladie Un travailleur social cela vous permettra de faire un point sur votre situation en termes de logement, financiĂšre, face Ă  la santé  et d’obtenir des conseils pour obtenir des aides Votre CCAS bien souvent, il s’agit d’un organisme auquel on ne pense pas. Et pourtant, votre Centre Communal d’Action Sociale reste un interlocuteur de proximitĂ© de premier plan. Des aides alimentaires, financiĂšres ou bien encore des dispositifs propres Ă  votre commune peuvent ĂȘtre sollicitĂ©s par exemple la mutuelle communale La Mission locale prĂšs de chez vous pour les jeunes de moins de 26 ans, les conseillers Mission locale ont un rĂŽle essentiel Le Crous dont vous dĂ©pendez pour les jeunes qui poursuivent leurs Ă©tudes supĂ©rieures, il est possible de bĂ©nĂ©ficier d’un accompagnement et d’aides financiĂšres. Sachez que les Crous proposent bien souvent des aides locales. Pour en savoir plus, contactez votre centre rĂ©gional des Ɠuvres universitaires et scolaires. Votre centre des impĂŽts si vous avez des problĂšmes financiers ou si vous avez subi une perte de revenu, il est possible de faire une demande de remise gracieuse aux impĂŽts. Les associations de lutte contre la pauvretĂ© prĂšs de chez vous Dons d’objets et de vĂȘtements donnez les objets que vous n’utilisez plus gratuitement Ă  des personnes qui en ont besoin le forumUne question Ă  poser ? Un problĂšme Ă  soulever ? Toute une communautĂ© Ă  votre Ă©coute 
 le forumUne question Ă  poser ? Un problĂšme Ă  soulever ? Toute une communautĂ© Ă  votre Ă©coute ... ❓ Sans ressources, comment obtenir de l’aide ? Si vous rencontrez des difficultĂ©s pour payer les frais courant, des aides financiĂšres peuvent ĂȘtre sollicitĂ©es Pour payer votre loyer Pour rĂ©gler les factures d’énergie Lire la suite đŸ‘· Je suis salariĂ©, puis-je obtenir de l’aide ? Afin de compenser la perte de revenus subit par de nombreux salariĂ©s, le chĂŽmage technique ou bien encore la prime activitĂ© peuvent ĂȘtre demandĂ©s Lire la suite 👩 Quels sont les dispositifs pour les jeunes Ă  la recherche d’un emploi ? Les jeunes de moins de 30 ans sont directement impactĂ©s par la crise. Des aides financiĂšres existent Le fonds d’urgence pour Ă©tudiants Lire la suite đŸ’¶ Est-ce que la CAF peut prĂȘter de l’argent ? Oui. Si vous rencontrez des difficultĂ©s financiĂšres, la CAF peut vous octroyer un prĂȘt d’urgence. ☎ Qui contacter en cas de difficultĂ©s financiĂšres ? Selon votre situation jeune, demandeur d’emploi, salarié , l’organisme Ă  contacter est diffĂ©rent. Consultez la liste des organismes Ă  contacter en cas de difficultĂ©s financiĂšres Lire la suite CrĂ©dit photo © Ainoa / Adobe Stock DiplĂŽmĂ©e dans le marketing et la communication, ancienne sophrologue et aujourd’hui rĂ©dactrice web, j’essaie ainsi de vous apporter des rĂ©ponses claires, prĂ©cises et complĂštes Ă  toutes vos interrogations.
DĂ©marchesgĂ©nĂ©rales. La province du QuĂ©bec cherche Ă  attirer des immigrants francophones. Évidemment, vous pouvez faire les dĂ©marches auprĂšs des services d’immigration de votre ambassade canadienne et dĂ©cider de vivre au QuĂ©bec qui est une province du Canada. En passant par les services d’immigration quĂ©bĂ©cois, vous pouvez aussi
1 Au QuĂ©bec, les aides-soignantes se nomment prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires ». Nous utiliserons au fil ... 1Les aides-soignantes1 nouvellement recrutĂ©es dans les organisations gĂ©riatriques publiques françaises EHPAD, Ă©tablissements d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes et quĂ©bĂ©coises CHSLD, centres d’hĂ©bergement et de soins de longue durĂ©e, traversent une Ă©preuve cruciale durant leur pĂ©riode d’intĂ©gration Ă  l’organisation. Cette Ă©preuve consiste Ă  respecter deux rythmes temporels contradictoires dans leur travail quotidien un rythme rapide durant l’intĂ©gralitĂ© de leur journĂ©e de travail et un rythme lent lors des contacts avec le rĂ©sident. Nous rassemblons dans la catĂ©gorie nouvelles recrues » les aides-soignantes dĂ©tenant moins d’un mois d’expĂ©rience dans l’organisation gĂ©riatrique, soit la pĂ©riode maximale observĂ©e de la phase d’intĂ©gration dans l’organisation par le personnel expĂ©rimentĂ©, du personnel nouvellement diplĂŽmĂ© qui rĂ©alise sa premiĂšre expĂ©rience professionnelle d’aides-soignantes. Le respect de ces rythmes par ce personnel peu expĂ©rimentĂ© dĂ©pend fortement de la capacitĂ© du collectif de travail Ă  transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation destinĂ©es Ă  faciliter l’acte professionnel. Ce constat prĂ©sente des similaritĂ©s dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois, qui connaissent des problĂ©matiques comparables. Mais le type de stratĂ©gies transmises diverge selon les organisations que nous avons Ă©tudiĂ©es. Cet article aura donc Ă©galement comme objectif d’identifier et comparer quatre stratĂ©gies en les rapportant aux contextes organisationnels qui ont favorisĂ© leur Ă©mergence, et en les catĂ©gorisant plus particuliĂšrement selon leur degrĂ© de conformitĂ© aux pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. 2L’intĂ©rĂȘt d’une comparaison entre le contexte français et quĂ©bĂ©cois sur ce thĂšme ne se limite pas au processus actuel de vieillissement de la population dans les deux contextes Gauthier, Gaymu, 2003. Il provient aussi de la forte identitĂ© de plusieurs caractĂ©ristiques professionnelles et structurelles en milieu gĂ©riatrique. Tout d’abord, les aides-soignantes en France et au QuĂ©bec sont responsables de tĂąches identiques, d’assistance au rĂ©sident toilettes, aide au repas et au dĂ©placement, etc., et d’hygiĂšne de son environnement chambre, lit, etc. DubĂ©, Gagnon, St-Pierre, 2003 ; Beaulieu, 2005. Les EHPAD et CHSLD remplissent la mĂȘme mission accueillir des personnes ĂągĂ©es en perte d’autonomie afin de leur fournir des soins mĂ©dicaux et une assistance quotidienne Chaumet-Riffaud, 2002 ; ministĂšre de la SantĂ© et des services sociaux du QuĂ©bec - MSSS, 2003. Dans les deux contextes, les personnes reçues sont de plus en plus dĂ©pendantes physiquement et cognitivement ClĂ©ment, Lavoie, 2005, et nĂ©cessitent de ce fait une attention accrue de la part des intervenants. Enfin, les directions d’établissement insistent sur la nĂ©cessitĂ© de maintenir une qualitĂ© d’hĂ©bergement pour les rĂ©sidents, en transformant progressivement le milieu gĂ©riatrique en un milieu de vie » MSSS, 2003 ; Connangle, Vercauteren, 2007. Ce nouveau modĂšle d’hĂ©bergement a pour objectif de donner aux personnes ĂągĂ©es des soins de qualitĂ©, dans un souci de dĂ©veloppement de la bientraitance » Beaulieu, 2007. En France, on parle de dĂ©marche qualitĂ© Connangle, Vercauteren, 2007, tandis qu’au QuĂ©bec, l’expression consacrĂ©e est approche Milieu de vie » Alderson, 2006. 2 Commission de la SantĂ© et de la SĂ©curitĂ© du Travail, QuĂ©bec – Document interne. 3Pour autant, les nouvelles caractĂ©ristiques des organisations gĂ©riatriques ne semblent pas s’accompagner d’une amĂ©lioration des conditions de travail des aides-soignantes, notamment du ratio d’aides-soignantes par rĂ©sidents du service Aubry, Godin et Couturier, 2011; leur charge de travail tend plutĂŽt Ă  s’intensifier, par la complexification et la multiplication des tĂąches. Ce processus s’illustre spĂ©cifiquement par un haut taux de dĂ©missions et d’absentĂ©isme pour ce personnel. En France, selon la Dares Direction de l’animation de la recherche, des Ă©tudes et des statistiques, 2011, le taux de dĂ©missions des aides-soignantes oscille entre 6 et 7 % de l’ensemble des sorties d’emploi enregistrĂ©es, dĂ©passant le taux cumulĂ© des dĂ©parts en retraite, licenciements et fin de pĂ©riodes d’essai. Dans le contexte quĂ©bĂ©cois, selon Grenier 2008, la forte mobilitĂ© des aides-soignantes s’illustre par un taux de dĂ©part de 6,3 % parmi l’effectif en poste pour la pĂ©riode 2006-2007, mais de 24,2 % pour l’effectif arrivĂ© en cours d’annĂ©e, et de 37,6 % pour les moins de 30 ans. Le taux de dĂ©part des jeunes s’explique en partie, selon l’auteur, par le haut taux de dĂ©missions en cours d’emploi. L’absentĂ©isme est Ă©galement une preuve de ce processus d’intensification. En France, selon la direction gĂ©nĂ©rale de l’offre de soins 2011, le personnel aides-soignants » a Ă©tĂ© absent en moyenne 25 jours en 2008, soit le plus haut taux dans l’univers hospitalier, et en augmentation constante depuis 2005 22 jours. Au QuĂ©bec, selon des donnĂ©es de la CSST2, les aides-soignantes Ɠuvrant en CHSLD souffrant de lĂ©sions reconnues blessures ou autres traumatismes dĂ©clarĂ©s sont absents en moyenne 188 jours par an pour la pĂ©riode 2005-2007, alors que la moyenne provinciale pour l’ensemble des travailleurs est de 87,9 jours. Les travaux de Jasseron et al. 2006 identifient le manque de soutien de l’équipe de travail face Ă  l’intensification de la charge de travail comme un facteur dĂ©terminant de la volontĂ© de changer d’horizon professionnel. Enfin, il a Ă©tĂ© montrĂ© que, dans le contexte gĂ©riatrique, l’intensification est une cause d’un processus d’individualisation des employĂ©s face Ă  la tĂąche et d’effritement du collectif Estryn-Behar et al., 2011. Du fait de leur manque d’expĂ©rience, les nouvelles recrues peuvent ressentir rapidement les difficultĂ©s nĂ©es de ce manque d’encadrement par le collectif comment rĂ©pondre aux exigences croissantes de qualitĂ© lorsque la charge de travail tend Ă  s’intensifier ? Quelles solutions trouver dans le cadre local des organisations ? 4Dans une premiĂšre partie, nous dĂ©crirons les Ă©preuves subies par les nouvelles recrues lors du processus d’intĂ©gration Ă  l’organisation, notamment les Ă©preuves temporelles que cause la contradiction des rythmes de travail. Dans une seconde partie, en utilisant principalement les donnĂ©es thĂ©oriques tirĂ©es des travaux en ergonomie de Caroly et Weill-Fassina 2004, nous montrerons comment le collectif de travail d’aides-soignantes agit comme un puissant crĂ©ateur de stratĂ©gies de rĂ©gulation qui sont transmises Ă  chaque aide-soignante pour lui permettre de respecter ces rythmes contradictoires. Nous prĂ©senterons quatre stratĂ©gies une par organisation Ă©tudiĂ©e, en montrant en quoi leur Ă©mergence dĂ©pend Ă©troitement du contexte organisationnel. Enfin, en nous rapportant aux rĂ©cents travaux de Molinier 2010a ; 2010b ; Ingwiller, Molinier, 2010, nous montrerons dans une troisiĂšme partie que l’effacement progressif du collectif et le dĂ©veloppement de l’individualisation du fait de l’intensification de la charge de travail, atteint Ă  Ă  la santĂ© au travail des aides-soignantes, notamment par la voie de la souffrance Ă©thique. MĂ©thodologie 3 Nous utilisons des propos issus de ces entretiens dans cet article pour illustrer nos analyses. Pou ... Cet article se base sur les rĂ©sultats d’une Ă©tude sociologique qualitative menĂ©e en France et au QuĂ©bec. L’objectif principal de cette Ă©tude comparative, en deux phases, Ă©tait de cerner les modalitĂ©s d’intĂ©gration des nouvelles aides-soignantes dans les organisations gĂ©riatriques. Nous avons tout d’abord effectuĂ© 25 entretiens semi-directifs en France dans deux EHPAD publics, entre janvier et avril 2011, dont six auprĂšs de nouvelles aides-soignantes dĂ©tenant moins d’un mois d’expĂ©rience. 24 entretiens ont Ă©tĂ© Ă©galement effectuĂ©s au QuĂ©bec dans deux CHSLD3 publics, entre juin et aoĂ»t 2011, dont six avec des nouvelles recrues. Ces Ă©tablissements sont situĂ©s Ă  quelques kilomĂštres d’une ville de 100 000 habitants. Le nombre de rĂ©sidents, oscillant entre 125 et 225 selon l’établissement, et le ratio rĂ©sident/aide-soignante entre 6,23 et 6,60, causent un Ă©cart entre les quatre organisations les organisations cumulant le plus grand nombre de rĂ©sidents EHPAD 2 et CHSLD 2 sont mieux pourvues en aides-soignantes que les deux autres organisations. Le tableau suivant rĂ©pertorie les caractĂ©ristiques des quatre Ă©tablissements. Tableau 1. PrĂ©sentation des Ă©tablissements Contexte Organisation Nombre de rĂ©sidents Nombre d’aides-soignantes Ratio rĂ©sidents par aides-soignantes, en moyenne France EHPAD 1 165 25 EHPAD 2 225 36 QuĂ©bec CHSLD 1 125 19 CHSLD 2 187 30 Pour les entretiens, nous avons choisi de recruter des aides-soignantes travaillant dans deux services diffĂ©rents pour chaque Ă©tablissement, mais spĂ©cialisĂ©s uniquement en soins de long sĂ©jour hors des services de courts sĂ©jours ou axĂ©s sur le traitement de maladies spĂ©cifiques comme la maladie d’Alzheimer. Une premiĂšre partie de la grille d’entretien concernait la description du processus d’intĂ©gration des nouvelles recrues dans l’organisation gĂ©riatrique, et la seconde partie Ă©tait consacrĂ©e Ă  la souffrance au travail Ă©numĂ©ration des causes de fatigue, description des activitĂ©s pĂ©nibles, etc.. Nous avons volontairement adoptĂ© une attitude d’ouverture afin d’intĂ©grer des donnĂ©es nouvelles concernant les thĂ©matiques de cette Ă©tude. Nous avons Ă©galement passĂ© 70 heures en observation non participante, dont 35 heures dans un EHPAD en France et 35 heures dans un CHSLD au QuĂ©bec. Nous avons donc suivi une nouvelle recrue par Ă©tablissement pendant cinq jours, sept heures par jour, Ă  compter de sa date d’entrĂ©e dans l’organisation. Le choix de l’EHPAD et du CHSLD pour cette phase d’observation fut donc dĂ©pendant de l’entrĂ©e d’une nouvelle recrue dans l’organisation. Une grille d’observation a Ă©tĂ© utilisĂ©e Ă  cette fin, oĂč furent notĂ©es les diffĂ©rentes Ă©tapes du processus d’intĂ©gration des nouvelles recrues. Tableau 2. Processus mĂ©thodologique Contexte Organisation Entrevues aides-soignantes Entrevues nouvelles recrues Observations France EHPAD 1 8 2 35 heures EHPAD 2 11 4 Non QuĂ©bec CHSLD 1 7 2 Non CHSLD 2 11 4 35 heures Enfin, nous avons mis Ă  contribution une mĂ©thodologie semi-inductive Glaser, Strauss, 1967 pour une analyse thĂ©matique des donnĂ©es qui nous a permis de rĂ©vĂ©ler des thĂšmes spĂ©cifiques, non abordĂ©es dans les grilles d’entretiens et d’observation, telles que l’existence de rythmes de travail spĂ©cifique et l’usage de stratĂ©gies de rĂ©gulation, qui sont devenus le cƓur de notre analyse. Les Ă©preuves d’intĂ©gration Le stage d’aide-soignante, une premiĂšre expĂ©rience 5Les parcours de formation des aides-soignants en France et au QuĂ©bec sont trĂšs similaires. Dans les deux contextes, leur intĂ©gration dans les organisations gĂ©riatriques est reconnue comme une expĂ©rience difficile. La majoritĂ© d’entre elles intĂšgrent de telles rĂ©sidences dans le but de fournir une assistance de qualitĂ© aux personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Arborio 2001 a montrĂ© que l’acte relationnel aider, assister, prendre soin, etc. fonde la lĂ©gitimitĂ© et le sens de leur pratique. Mais la dĂ©ception ressentie lors des premiers temps de l’entrĂ©e en fonction est importante la traversĂ©e du miroir » Hughes, 1996 est la dĂ©couverte progressive du dĂ©calage entre l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier, centrĂ© sur les relations humaines, et la rĂ©alitĂ© difficile et parfois rebutante. 4 Les Ă©lĂšves aides-soignantes, françaises et quĂ©bĂ©coises, doivent en effet suivre durant leur formati ... 6Plus particuliĂšrement, deux Ă©preuves subies lors des premiers temps de pratiques semblent difficiles Ă  supporter. La premiĂšre Ă©preuve est donc celle du dĂ©calage entre l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier – le relationnel – et l’expĂ©rience des pratiques rebutantes durant les phases de stages. La formation obligatoire d’aide-soignante en France conduit Ă  l’obtention d’un diplĂŽme professionnel d’aide-soignante DPAS. Au QuĂ©bec, s’il n’est pas lĂ©galement rĂ©clamĂ©, le diplĂŽme d’études professionnelles DEP d’assistance Ă  la personne en Ă©tablissements de santĂ© est pourtant rĂ©clamĂ© par les employeurs actuellement afin de devenir prĂ©posĂ©s dans un CHSLD public. Ainsi, la trĂšs grande majoritĂ© des nouvelles arrivantes en EHPAD et CHSLD publiques dĂ©couvre la gĂ©riatrie lors d’une pĂ©riode de stage4, et connaĂźt une premiĂšre expĂ©rience difficile du mĂ©tier. Loin de rester uniquement dans la relation humaine, les aides-soignantes doivent effectuer un travail complet de restauration » Doniol-Shaw, 2009 du corps et de l’environnement du rĂ©sident, sous la supervision directe des infirmiĂšres. Certes, cette phase est dĂ©crite par une majoritĂ© d’aides-soignantes interrogĂ©es comme une Ă©tape normale du processus d’apprentissage du mĂ©tier. Mais certaines, notamment celles qui n’ont jamais eu Ă  rĂ©aliser de toilettes dans un cadre familial avant d’intĂ©grer une telle organisation, n’hĂ©sitent pas Ă  exprimer le dĂ©goĂ»t ressenti durant cette pĂ©riode. J’avoue, j’ai Ă©tĂ© surprise, au moment du stage. Je savais qu’on allait devoir s’occuper physiquement des personnes, avec leur dĂ©jections, les nettoyer aprĂšs, et puis nettoyer le lit sale
 mais ca fait un choc la premiĂšre fois. Il faut dire que j’en avais jamais fait, mais ca sent mauvais, ca pue, tu te dis “Je vais devoir faire ca toute ma vie ?” » aide-soignante, France, 24 ans, 3 ans d’expĂ©rience Durant le stage pendant ma formation, j’ai trouvĂ© que ce qui Ă©tait dur en gĂ©riatrie, c’était principalement le fait que tu dois t’occuper de toutes les affaires sales des gens [
]. La premiĂšre journĂ©e de stage, je me suis posĂ© des questions, genre Est-ce que je vais ĂȘtre capable ? aide-soignante, QuĂ©bec, 25 ans, nouvelle recrue. 7Les aides-soignantes qui ne parviennent pas Ă  surmonter cette Ă©preuve durant leur phase de stage peuvent dĂ©cider de travailler dans un autre domaine de santĂ© hĂŽpital, rééducation, etc.. D’ailleurs, pour celles qui ont dĂ©cidĂ© de continuer Ă  travailler en gĂ©riatrie aprĂšs leur phase de stage, le dĂ©goĂ»t ne disparaĂźt jamais totalement MarchĂ©-PaillĂ©, 2010. En fait, l’épreuve du dĂ©calage avec l’image du mĂ©tier se rĂ©sout, pour les nouvelles recrues, par une occultation progressive du caractĂšre dĂ©gradant des pratiques et l’usage d’une prĂ©sentation valorisante du mĂ©tier, soit celle de la relation humaine Arborio, 2001 ; pourtant, les pratiques purement relationnelles dĂ©finies et mesurĂ©es uniquement par le temps partagĂ© entre rĂ©sident et aides-soignantes sont, selon nos observations, peu nombreuses, et fortement conditionnĂ©es par la charge de travail. Tenir un rythme soutenu et savoir ralentir 8Une seconde Ă©preuve se cumule Ă  celle-ci, que l’aide soignante dĂ©couvre plutĂŽt au moment de l’intĂ©gration Ă  l’organisation, une fois le diplĂŽme acquis et les stages effectuĂ©s. Cette Ă©preuve se retrouve Ă©galement dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois, qui se ressentent tous deux l’accentuation des exigences en termes de qualitĂ© du travail et l’intensification de la charge de travail. Les nouvelles recrues doivent trouver un Ă©quilibre entre deux rythmes de travail contradictoires. Le premier rythme doit ĂȘtre soutenu tout au long de la journĂ©e de travail, afin de respecter la charge de travail prescrite sans perdre de temps durant les diffĂ©rentes phases de travail rĂ©veil, toilettes, repas, etc.. Par exemple, une aide-soignante peut refuser de prolonger la discussion avec une personne ĂągĂ©e pendant sa toilette du matin. Une chose qu’on comprend vite quand on est ici au dĂ©but, et qu’on ne voit pas trop en stage, c’est le fait d’aller vite
 enfin c’est toujours se dĂ©pĂȘcher, tu t’occupes d’une dame, tu lui fais sa toilette, tu voudrais rester pour lui parler, mais non tu ne restes pas
 tu passes Ă  une autre
 Parce qu’il y a un plan de travail Ă  respecter, donc faut prendre le rythme. »aide-soignante, France, 30 ans, 8 ans d’expĂ©rience C’est toujours “Go, go, go”, tu ne t’arrĂȘtes pas dans une journĂ©e
 Le relationnel avec la personne, c’est quand on peut, mais c’est sĂ»r que tu ne peux pas rester 10 minutes avec une madame Ă  jaser. Tu fais la toilette, les soins du corps, tu lui parles un peu en mĂȘme temps, et tu passes Ă  autre chose. »aide-soignante, QuĂ©bec, 42 ans, 15 ans d’expĂ©rience 9Le second rythme est celui des contacts avec les rĂ©sidents, qui demande aux aides-soignantes de ralentir pour Ă©couter et rĂ©pondre aux multiples besoins des personnes ĂągĂ©es, pour entretenir de bonnes relations avec elles et veiller Ă  ne jamais les maltraiter. On a un gros rythme Ă  suivre, et c’est difficile quand tu fais une toilette, ou quand tu donnes un bain
 parce que tu ne peux pas aller plus vite que la personne, et d’ailleurs tu ne dois pas la brusquer. Tu dois ralentir et faire ton travail en suivant au mieux son rythme, mais sans perdre trop de temps. » aide-soignante, France, 29 ans, 10 ans d’expĂ©rience Le plus difficile, c’est de bien prendre le temps avec la madame dont tu t’occupes, de prendre le temps avec elle, quand tu fais une toilette par exemple, alors que tu sais que tu as encore six personnes Ă  t’occuper aprĂšs
 » aide-soignante, QuĂ©bec, 38 ans, 6 ans d’expĂ©rience 10Ces rythmes sont contradictoires parce qu’ils suivent des logiques temporelles divergentes d’une part la rapiditĂ© dans l’accomplissement des tĂąches, et d’autre part la lenteur des contacts corporels. La rationalisation des temps de travail propre Ă  une organisation industrielle » MĂ©haut, al., 2009 octroie trĂšs peu de temps Ă  des actes qui demandent pourtant de respecter le rythme du patient. Les aides-soignantes nouvellement intĂ©grĂ©es doivent apprendre Ă  respecter ces rythmes, ce qui peut constituer une Ă©preuve particuliĂšrement difficile, puisqu’elle brise en partie l’image idĂ©alisĂ©e du mĂ©tier. En arrivant ici, tu te rends compte qu’on a beaucoup de choses Ă  faire en peu de temps, et je n’avais pas ressenti ça en stage [
]. En fait, tu dois t’occuper des rĂ©sidents, tu dois les aider, les emmener Ă  la toilette, par exemple, mais tu as deux minutes pour faire ça. Ça ne convient pas Ă  une madame de 90 ans
 et je ne m’attendais pas Ă  ce qu’on soit autant dans le jus, et qu’on ait si peu de temps pour les rĂ©sidents aide-soignante, QuĂ©bec, 25 ans, nouvelle recrue 11Comme l’ont montrĂ© Litim et Kostulski 2006, une expĂ©rience nĂ©gative de ce dĂ©calage peut conduire les aides-soignantes les moins expĂ©rimentĂ©es Ă  la culpabilitĂ© ou Ă  la rĂ©signation. Ceci prouve toute l’importance de l’encadrement des jeunes recrues par les aides-soignantes plus expĂ©rimentĂ©es, et, plus globalement, par un collectif de travail d’aides-soignantes. Le collectif, instance d’équilibrage des rythmes temporels Les fonctions du collectif 12Nous dĂ©finissons le collectif de travail comme l’ensemble des aides-soignantes travaillant dans un mĂȘme service de travail, c'est-Ă -dire dans un contexte local de partages de pratiques et de normes Caroly, 2011, qui peut jouer un rĂŽle important de soutien moral et/ou technique Brizon, 2002 pour chacun de ses membres. Dans le contexte gĂ©riatrique, le collectif d’aides-soignantes dĂ©tient plusieurs fonctions. 13Sa premiĂšre fonction est de transformer les injonctions organisationnelles prĂ©sentĂ©es plus haut quantitĂ©/qualitĂ© en rythmes de travail pour chacun des membres. Plus prĂ©cisĂ©ment, le collectif est l’instance de transformation des rĂšgles dictĂ©es par l’institution en normes de travail Ă  deux rythmes. De fait, il imprime une norme de rapiditĂ© empĂȘchant toute aide-soignante de donner trop de temps pour une relation avec une personne ĂągĂ©e, ou un soin. Mais il oblige chacun Ă  respecter une norme de ralentissement au moment du contact avec le rĂ©sident. L’injonction bureaucratique se transforme ainsi en enjeu organisationnel lorsque le collectif de travail devient le garant du respect de tels rythmes. Les aides-soignantes notent justement que, selon elles, c’est l’ensemble des membres du collectif qui doit respecter de telles normes, et notamment les recrues nouvellement intĂ©grĂ©es Ă  l’organisation, puisque chacun des membres dĂ©pend des injonctions organisationnelles prescrites, soit la charge de travail et la qualitĂ© des pratiques. On est toutes obligĂ©es de respecter le rythme, de suivre le temps, sans ça
 tu mets tout le monde en retard, les autres doivent venir t’aider, et on s’en sort pas
 »aide-soignante, France, 54 ans, 33 ans d’expĂ©rience. Il y a des horaires qu’on doit tenir, comme par exemple Ă  telle heure tu dois avoir fini avec tes dix personnes pour les toilettes. Sans ça, tu te mets en retards pour les dĂ©jeuners. Donc il faut qu’on arrive Ă  tenir le rythme qu’on se fixe toutes, parce qu’on est toutes obligĂ©es de se dĂ©pĂȘcher pour ĂȘtre dans les temps. » aide-soignante, QuĂ©bec, 29 ans, 9 ans d’expĂ©rience 5 Ce lexique est prĂ©cisĂ©ment utilisĂ© par les aides-soignantes elles-mĂȘmes dans les deux contextes. 14La deuxiĂšme fonction du collectif est l’évaluation de la compĂ©tence des recrues Ă  jongler » avec les deux rythmes de travail contradictoires. Ceci pose des problĂšmes techniques et Ă©thiques fondamentaux. Techniques, car il faut savoir remplir ses tĂąches rapidement sans pour autant mettre en danger le corps du rĂ©sident ; Ă©thiques, puisque se joue la question de la qualitĂ© du travail lorsque les conditions humaines et matĂ©rielles ne sont pas suffisantes pour atteindre cet idĂ©al. ConfrontĂ©es Ă  ces problĂšmes, les nouvelles recrues sont donc susceptibles de commettre des erreurs et doivent rĂ©ajuster leur pratique, principalement lors des premiĂšres journĂ©es de travail. Pendant les premiers jours d’essai, une ancienne » plus expĂ©rimentĂ©e joue le rĂŽle de mentor ou de tuteur, mais doit aussi Ă©valuer la capacitĂ© de la recrue Ă  maĂźtriser les rythmes de travail contradictoires. Les anciennes »5 sont chargĂ©es de l’évaluation des nouvelles », c'est-Ă -dire des jeunes recrues. Les anciennes deviennent des porte-parole du collectif pendant l’intĂ©gration des nouvelles, puisqu’elles jugent de leur capacitĂ© Ă  respecter les rythmes de travail et leur transmettent des stratĂ©gies rĂ©gulatrices. 15Le collectif est enfin chargĂ© de la sĂ©lection des recrues. Nous avons montrĂ© ailleurs comment le collectif de travail contrĂŽle en partie le processus d’intĂ©gration des recrues Aubry, 2010 pendant les phases dite de doublage », en France, et d’ orientation » ou training » au QuĂ©bec. Le processus est sensiblement identique dans les deux contextes. Durant ces phases de 2 Ă  5 jours, une ancienne est chargĂ©e de superviser une nouvelle arrivante lors de phases pratiques durant lesquelles les rythmes de travail sont en jeu, soit les toilettes, les bains, les repas. L’ancienne Ă©met rapidement un jugement sur la capacitĂ© de la recrue Ă  respecter les rythmes de travail contradictoires. Ainsi, la phase d’intĂ©gration se prĂ©sente comme un processus d’interaction par lequel une nouvelle recrue va ĂȘtre habilitĂ©e Stroobants, 2007 par une ancienne Ă  travailler selon les normes collectives. Celles qui ont tendance Ă  respecter davantage le rythme rapide sont rapidement identifiĂ©es comme capables de pratiques maltraitantes. Celles qui respectent majoritairement le rythme du travail relationnel sont perçues comme des novices peu soucieuses de la charge de travail collective, qui pourrait entraĂźner une perte de temps mal vĂ©cue par le collectif d’aides-soignantes. Le collectif peut donc Ă©carter les nouvelles recrues qui ne parviennent pas Ă  respecter les rythmes prescrits. Les aides-soignantes plus expĂ©rimentĂ©es ayant dĂ©jĂ  vĂ©cu de telles phases de doublage ou d’orientation parlent des jeunes recrues compĂ©tentes comme celles sachant prendre des initiatives » France ou sachant tenir un beat » QuĂ©bec. Ces termes illustrent la capacitĂ© des recrues Ă  respecter un rythme rapide dans le souci d’attĂ©nuer la charge de travail collective, tout en sachant rĂ©duire la cadence temporairement au contact du rĂ©sident. Quand une jeune arrive, tu vois vite si elle l’a ou pas
 Il faut qu’elle soit douce avec la madame, mais jamais elle doit trop prendre de temps parce qu’elle peut mettre en retard tout le monde. [
] il faut qu’elle ait le beat, qu’elle sache aller d’un rĂ©sident Ă  un autre sans perdre de temps. » aide-soignante, QuĂ©bec, 36 ans, 15 ans d’expĂ©rience 16Accepter ces normes et les mettre en application n’est pas un processus aisĂ©. Il paraĂźt en effet difficile, pour les nouvelles arrivantes, de respecter ces deux normes contradictoires sans tendre durant leurs premiĂšres expĂ©riences Ă  rĂ©pondre prioritairement Ă  l’une ou l’autre des injonctions. PrĂ©cisĂ©ment, le collectif dĂ©tient une quatriĂšme fonction, soit celle de crĂ©ateur/transmetteur de stratĂ©gies de rĂ©gulation nĂ©cessaires Ă  l’équilibrage des rythmes de travail des nouvelles recrues. Le collectif et la transmission des stratĂ©gies de rĂ©gulation 17Le mĂ©tier d’aide-soignante est largement considĂ©rĂ© dans les Ă©crits scientifiques comme une activitĂ© professionnelle Ă  faible technicitĂ© Arborio, 2009. Cette affirmation tient compte de la division technique du travail au sein des organisations hospitaliĂšres, et, plus prĂ©cisĂ©ment, gĂ©riatriques plus le poste occupĂ© dans cette division est Ă©levĂ©, plus celui-ci nĂ©cessite la connaissance et l’application de compĂ©tences techniques, comme c’est le cas pour les mĂ©decins ou les infirmiĂšres. Les aides-soignantes, au bas de cette Ă©chelle technique, dĂ©fendent davantage l’usage de compĂ©tences relationnelles Arborio, 2001 qu’elles dĂ©veloppent au contact du rĂ©sident. Dans le cadre de notre Ă©tude, elles construisent et utilisent des stratĂ©gies de rĂ©gulation afin de parvenir Ă  respecter les rythmes temporels contradictoires. Pour reprendre les propos de Bourrier 2009, les aides-soignantes ont acquis des zones de compĂ©tences qu’[elles] sont les seul[e]s Ă  dĂ©tenir parfaitement. C’est le groupe dans son ensemble qui au final, rĂ©ussit Ă  se construire par toute une sĂ©rie de tactiques, conscientes et inconscientes tout Ă  la fois » p. 152. Dans la lignĂ©e des travaux de Caroly et Weill-Fassina 2007, nous dĂ©finissons ces stratĂ©gies de rĂ©gulation comme un ensemble de pratiques tacites collectivement partagĂ©es et transmises entre aides-soignantes expĂ©rimentĂ©es et novices, et qui permettent de respecter les exigences imposĂ©es malgrĂ© leur Ă©ventuel caractĂšre contradictoire. Selon ces auteurs 2004, des stratĂ©gies de rĂ©gulation peuvent rĂ©soudre les conflits engendrĂ©s par les contradictions vĂ©cues en situation de travail. 18Nous avons pu observer et rĂ©pertorier des stratĂ©gies de rĂ©gulation dans les quatre organisations. Elles ont toutes pour fonction de rĂ©pondre aux exigences contradictoires des organisations gĂ©riatriques en termes de rythmes de travail. Mais la nature de ces stratĂ©gies et leur mode de transmission diffĂšrent d’une organisation Ă  une autre. En effet, elles dĂ©pendent des contextes locaux, des caractĂ©ristiques de chacune des organisations nombre de rĂ©sidents, ratios, etc., des problĂ©matiques spĂ©cifiques Ă  chacune d’entre elles, et du degrĂ© de libertĂ© et d’autonomie laissĂ©e au collectif pour crĂ©er, utiliser et transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation. Nous avons choisi de catĂ©goriser exclusivement ces stratĂ©gies selon le critĂšre du respect des rĂšgles dictĂ©es par la hiĂ©rarchie certaines sont manifestement clandestines, puisqu’elles ne respectent pas stricto sensu les pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie organisationnelle infirmiĂšres et chefs d’unitĂ© de vie au QuĂ©bec, infirmiĂšres et cadres de santĂ© en France ; d’autres sont communĂ©ment acceptĂ©es par cette hiĂ©rarchie et la direction d’hĂ©bergement. Ce type de catĂ©gorisation ne permet pas d’identifier dans le dĂ©tail le poids des caractĂ©ristiques organisationnelles dans la crĂ©ation de ces stratĂ©gies ; mais il a le mĂ©rite de comparer ces organisations selon un critĂšre identique, soit la conformitĂ© de ces stratĂ©gies aux pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. Nous prĂ©sentons donc quatre stratĂ©gies observĂ©es. StratĂ©gies acceptĂ©es par la hiĂ©rarchie organisationnelle 19EHPAD 1. Dans cette organisation française, une des stratĂ©gies observĂ©es consiste Ă  commencer le travail du matin par les rĂ©sidents les plus dĂ©pendants physiquement, car leur rĂ©veil et leur toilette sont susceptibles de prendre le plus de temps. Ceci permet au personnel de mieux maĂźtriser les rythmes Ă  tenir durant la journĂ©e de travail si le temps passĂ© pour les premiers rĂ©sidents est considĂ©rĂ© comme long, les aides-soignantes pourront rattraper leur retard auprĂšs des autres rĂ©sidents, en accĂ©lĂ©rant le rythme hors de la phase de proximitĂ©. Le temps rĂ©servĂ© aux autres rĂ©sidents pourra ĂȘtre plus flexible, puisque les risques de ralentissement seront plus faibles. NĂ©anmoins, l’usage d’une telle stratĂ©gie n’est pas assurĂ© dans toutes les organisations il faut que les infirmiĂšres responsables de l’encadrement des aides-soignantes acceptent de leur laisser une certaine marge de libertĂ© dans la construction du plan de travail, ce qui est le cas dans le service Ă©tudiĂ© Quand je suis arrivĂ©e, il y a une semaine, ma tutrice m’a dit tu prends les plus difficiles de ton plan de travail en premier ; par exemple, tu prends les plus lourds, et tu finis par les plus lĂ©gers
 ça permet de mieux gĂ©rer la journĂ©e, d’ĂȘtre moins speed. » aide-soignante, France, 19 ans, nouvelle recrue 20ParallĂšlement, grĂące Ă  cette libertĂ© donnĂ©e au collectif de travail de modifier son plan de travail, la transmission de la stratĂ©gie est facilitĂ©e. L’aide-soignante expĂ©rimentĂ©e peu librement la proposer Ă  la recrue, et celle-ci peut aisĂ©ment en discuter avec les autres collĂšgues et l’intĂ©grer Ă  ses stratĂ©gies. 21CHSLD 2. Une autre stratĂ©gie acceptĂ©e par la hiĂ©rarchie, identifiĂ©e dans une organisation quĂ©bĂ©coise, consiste Ă  alimenter deux rĂ©sidents en mĂȘme temps. Par exemple, durant le dĂ©jeuner, une aide-soignante peut alimenter alternativement deux rĂ©sidents placĂ©s en face d’elle ; ceci permet de rester proche d’eux tout en gagnant du temps. L’usage d’une telle stratĂ©gie est acceptĂ© par le chef d’unitĂ© de vie du service Ă©tudiĂ©, qui n’y voit pas d’atteinte aux besoins du rĂ©sident ; de fait, sa transmission auprĂšs des nouvelles recrues est facilitĂ©e. StratĂ©gies clandestines 22EHPAD 2. Dans cette organisation, la stratĂ©gie observĂ©e consiste Ă  retarder le passage aux toilettes d’un patient souffrant d’incontinence. Emmener un patient aux toilettes est considĂ©rĂ© par le personnel comme un acte long, qui demande beaucoup de temps 5 Ă  15 minutes. Si elles garantissent qu’il faut toujours s’informer de l’urgence de la demande du rĂ©sident, certaines aides-soignantes estiment qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’accepter Ă  chaque fois qu’un rĂ©sident demande Ă  ĂȘtre emmenĂ© aux toilettes, et choisir plutĂŽt une ou deux pĂ©riodes maximum durant une demi-journĂ©e de travail pour rĂ©pondre Ă  ce besoin. Les aides-soignantes estiment respecter les besoin des rĂ©sidents en procĂ©dant ainsi, mais ce n’est pas l’avis du cadre de santĂ© du service Ă©tudiĂ©, qui voit dans cette pratique une forme de maltraitance non-avouĂ©e. Ainsi, les aides-soignantes parlent peu de cette stratĂ©gie, et tentent de cacher cette pratique Ă  leur hiĂ©rarchie. De fait, la transmission auprĂšs des nouvelles arrivantes n’est pas un processus aisĂ© elle a souvent lieu aux moments oĂč le contrĂŽle de la hiĂ©rarchie est faible, notamment durant les pauses. De plus, cette stratĂ©gie peut donner un sentiment de culpabilitĂ© Ă  la nouvelle recrue On a un monsieur qui est incontinent, et une collĂšgue m’avait dit si tu peux Ă©viter d’aller toujours rĂ©pondre si c’est pour aller aux toilettes, ce serait bien, parce qu’il va vouloir y aller toutes les dix minutes
 Ça m’a beaucoup dĂ©rangĂ©e au dĂ©but, et puis avec le temps tu te dis que c’est mieux, sans ça ta journĂ©e n’avance pas. » aide-soignante, France, 22 ans, nouvelle recrue 23On constate qu’une telle stratĂ©gie pose un problĂšme Ă©thique essentiel aux nouvelles recrues pour ne pas perdre de temps, elles doivent accepter de ne pas rĂ©pondre aux demandes du rĂ©sident, contrevenant par lĂ  mĂȘme aux objectifs de leur pratique. Mais l’adhĂ©sion Ă  un collectif peut normaliser une situation de doute sur la qualitĂ© de sa pratique. Cela lui permet de ne pas tomber dans le dĂ©senchantement individuel et de trouver dans la solidaritĂ© collective une forme d’appui moral. 24CHSLD 1. Dans cette organisation, une stratĂ©gie clandestine observĂ©e consiste Ă  utiliser seul un lĂšve-personne appelĂ© souleveur » au QuĂ©bec pour les rĂ©sidents fortement dĂ©pendants afin de pouvoir changer leurs draps. La direction d’établissement demande pourtant explicitement de rĂ©aliser ces actes Ă  deux aides-soignantes, afin que le rĂ©sident ne risque pas de chuter. Mais on a pu observer que, dans certaines situations oĂč le personnel est en retard par rapport Ă  son plan de travail, des aides-soignantes n’hĂ©sitent pas Ă  le faire toutes seules, pour ne pas attendre qu’une collĂšgue se libĂšre. Elles prennent beaucoup de prĂ©cautions pour ne pas risquer une chute du rĂ©sident, et considĂšrent de ce fait qu’elles ne le mettent pas en danger. Du fait de sa nature clandestine, il semble difficile que cette stratĂ©gie puisse ĂȘtre transmise facilement aux recrues. Elle pourrait poser, elle aussi, un problĂšme Ă©thique aux recrues, cause d’une souffrance morale que l’appartenance Ă  un collectif peut apaiser. Une fragilisation du rĂŽle du collectif Individualisation du rapport aux rythmes du travail 25La transmission de ces stratĂ©gies, qu’elles soient clandestines ou acceptĂ©es par la hiĂ©rarchie, par les aides-soignantes expĂ©rimentĂ©es et leur acquisition par les jeunes recrues reprĂ©sentent des vĂ©ritables enjeux Ă©thiques. Le collectif de travail peut jouer un rĂŽle de soutien moral permettant aux nouvelles recrues de ne pas sentir coupable en respectant des exigences organisationnelles. 26Pourtant, les conditions positives permettant une transmission rĂ©ussie de ces stratĂ©gies entre aides-soignantes en gĂ©riatrie semblent actuellement difficiles Ă  trouver, et ce dans les deux contextes français et quĂ©bĂ©cois. Le rĂŽle structurant du collectif de travail d’aides-soignantes envers les recrues paraĂźt en effet fragilisĂ© actuellement Estryn-Behar, 2011. Les moments oĂč le personnel expĂ©rimentĂ©, titulaire, encadre le personnel novice, majoritairement prĂ©caire, semblent plus rares et de moins bonne qualitĂ©, par l’effet de l’intensification du travail et du fort roulement de personnel Divay, 2010. 27Cet Ă©tat de fait peut aboutir Ă  une individualisation du rapport des aides-soignantes au travail, et notamment aux rythmes de travail contradictoires. Les consĂ©quences peuvent ĂȘtre importantes. Par exemple, nous avons pu noter que les travailleurs expĂ©rimentĂ©s, en France et au QuĂ©bec, tendent Ă  refuser frĂ©quemment de rĂ©aliser des pratiques de doublage ou d’orientation devant assurer ces phases d’intĂ©gration pendant leur pĂ©riode de travail, les anciennes disent ne pas avoir le temps de bien transmettre leurs compĂ©tences ; de plus, le fort taux de roulement de personnel les conduit Ă  penser que leur travail de transmission n’a pas ou peu d’utilitĂ©. Je refuse actuellement de faire de l’orientation
 C’est trop de travail. On en fait de plus en plus, et il faut en plus qu’on fasse du doublage durant notre pĂ©riode de travail
 C’est toujours des nouvelles qui arrivent, qui repartent, c’est toujours Ă  refaire. » aide-soignante, France, 52 ans, 33 ans d’expĂ©rience 28Si les anciennes aides-soignantes refusent d’encadrer de telles pĂ©riodes d’intĂ©gration, les nouvelles recrues devront affronter seules les rythmes de travail. Cette expĂ©rience est nĂ©gative, surtout lorsque la nouvelle ne maĂźtrise pas encore les situations, et que l’expĂ©rience professionnelle d’aide-soignante reprĂ©sente une nouveautĂ© pour la recrue hors de la pĂ©riode de stage. Ma premiĂšre expĂ©rience, j’ai dĂ» la faire toute seule. En fait, celle qui devait me superviser a dĂ» remplacer quelqu’un d’autre qui Ă©tait absente, alors on m’a dit “ok, tu vas devoir te dĂ©brouiller”, alors j’ai fait mes toilettes
 j’étais un peu en retard mais on m’a aidĂ©e Ă  la fin pour finir avant midi. » aide-soignante, France, 25 ans, 2 ans d’expĂ©rience 29Cette situation de solitude face aux exigences du travail peut donc ĂȘtre particuliĂšrement mal vĂ©cue pour une forte proportion de nouvelles recrues. Comment une nouvelle recrue parvient-elle Ă  trouver un Ă©quilibre temporel si aucun personnel expĂ©rimentĂ© n’est prĂ©sent pour imposer les normes collectives de rythmes de travail, ou pour transmettre des stratĂ©gies de rĂ©gulation ? Par ailleurs, comment une nouvelle recrue peut-elle ne pas tendre vers la rĂ©signation si elle utilise une stratĂ©gie clandestine sans soutien moral du collectif de travail ? Il y a une semaine, une nouvelle est venue, mais on ne pouvait pas faire de training, on Ă©tait dans le jus. On lui a dit qu’on l’aiderait la journĂ©e suivant, mais la pauvre Ă©tait tellement en retard qu’elle a refusĂ© de faire une seconde journĂ©e. Elle se sentait mal Ă  l’idĂ©e de ne pas prendre du temps pour les rĂ©sidents. » aide-soignante, QuĂ©bec, 44 ans, 23 ans d’expĂ©rience 30Ainsi, l’état actuel des organisations gĂ©riatriques rend la pĂ©riode d’intĂ©gration des nouvelles recrues complexe et difficile. Il paraĂźt de plus en plus difficile pour elles d’intĂ©grer des stratĂ©gies de rĂ©gulation qui leur permettrait de faciliter leur expĂ©rience professionnelle, car les pĂ©riodes de transmission se rarĂ©fient ou se complexifient. Dans ce cadre, les stratĂ©gies collectives de rĂ©gulation tendent Ă  se transformer en stratĂ©gies individuelles de dĂ©fense afin de tenir » individuellement face aux contradictions des rythmes de travail. Ces stratĂ©gies individuelles n’ont plus vocation Ă  rĂ©pondre adĂ©quatement Ă  des exigences contradictoires ressenties collectivement, mais Ă  sacrifier une exigence pour mieux rĂ©pondre Ă  l’autre – le plus souvent celle privilĂ©giant le rythme organisationnel. Nous avons pu observer certaines de ces stratĂ©gies une aide-soignante, en France, refuse de rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone dans la chambre d’un rĂ©sident car elle prĂ©tend que le membre de la famille qui appelle lui fait perdre beaucoup de temps et l’empĂȘche de respecter le plan de travail. Ici, la relation au rĂ©sident est sacrifiĂ©e au profit du rythme de travail imposĂ© par le collectif. Au QuĂ©bec, une ancienne demande Ă  une nouvelle recrue, ayant terminĂ© sa phase d’orientation, de faire la toilette de rĂ©sidents fortement dĂ©pendants, ce qui nĂ©cessite un temps consĂ©quent. L’ancienne explique son choix par le fait que la nouvelle apprendra plus vite si elle s’occupe de ce type de rĂ©sidents tout de suite ». En fait, l’ancienne, jouissant de ses annĂ©es d’expĂ©rience, prĂ©fĂšre dĂ©lĂ©guer Ă  sa collĂšgue une tĂąche complexe, afin de consacrer davantage de temps Ă  ses patients », c’est-Ă -dire aux moins rĂ©calcitrants Molinier, 2005. Le risque de dĂ©veloppement de la souffrance Ă©thique 31Ces deux exemples, parmi d’autres, dĂ©montrent toute l’importance de prendre en compte ce processus d’individualisation du rapport au travail en gĂ©riatrie. Le manque d’encadrement collectif des aides-soignantes peut les conduire Ă  faire du rĂ©sident non plus un sujet qui a des besoins mais l’objet autour duquel tournent les problĂ©matiques des rythmes de travail. La dĂ©personnalisation des rĂ©sidents Caradec, 2001 et les pratiques maltraitantes peuvent alors devenir des risques concrets En situation de surcharge, il est facile d’oublier l’humanitĂ© de quelqu’un » Molinier, 2010a, p. 116. La maltraitance Ă©voquĂ©e ici n’est pas considĂ©rĂ©e comme une forme individualisĂ©e de violence d’un acteur professionnel envers un rĂ©sident, mais comme le rĂ©sultat d’une organisation du travail inadĂ©quate Molinier, 2010b qui favorise la priorisation de la charge de travail et du respect du rythme de travail organisationnel. 32De ce fait, ce processus d’individualisation peut avoir Ă©galement des consĂ©quences en termes de santĂ© au travail. Nous avons montrĂ© que le collectif de travail tend Ă  protĂ©ger chacune des aides-soignantes de ses doutes sur la qualitĂ© de ses pratiques. Un effritement du collectif provoque pour ses membres une forme de souffrance dite Ă©thique Ingwiller et Molinier, 2010, nĂ©e de l’écart entre l’image valorisĂ©e du mĂ©tier et le travail rĂ©el. Cette souffrance se dĂ©finit comme un mal-ĂȘtre consĂ©cutif au fait de rĂ©aliser des actes moralement condamnables. Bonnemain, Vidal-Gomel et Bourmaud 2011 ont particuliĂšrement bien dĂ©montrĂ© comment la souffrance Ă©thique chez les aides-soignantes en gĂ©riatrie en France naĂźt du sentiment de ne pas pouvoir offrir une assistance de qualitĂ© lorsque la charge de travail est excessive. Prolongeant cette idĂ©e, il faut noter toute l’importance du collectif dans la transmission des stratĂ©gies de rĂ©gulation des anciennes aux nouvelles, afin d’éviter ce type de souffrance ; le savoir issu du collectif se discute et se transmet des plus anciennes aux novices, le savoir-faire du care est le produit d’une expĂ©rience collective » Molinier, 2009, p. 451. 33Ainsi, reprenant l’idĂ©e de De Bandt, Dejours et Dubar 1995, nous pensons qu’un espace de dĂ©libĂ©ration est nĂ©cessaire Ă  la construction d’une intelligence collective et d’une logique de coopĂ©ration entre pairs. Selon Dejours 2009, p. 293, La coopĂ©ration, c’est ce qu’il faut collectivement inventer pour combler les lacunes, pour adapter et ajuster les prescriptions formulĂ©es par la hiĂ©rarchie, c’est-Ă -dire adapter ou “interprĂ©ter” les ordres. ». 34Une organisation ou un mode de gestion du personnel doivent donner suffisamment d’espace Ă  ses membres pour construire une telle coopĂ©ration. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© Foner, 1993 ; Bourrier, 2009 toute l’importance des phases de repos et de repas entre les membres de l’équipe d’aides-soignantes afin de construire un tel espace de discussion collective. La phase d’intĂ©gration des nouvelles recrues doit prĂ©cisĂ©ment ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un tel espace-temps de dĂ©libĂ©ration, pour trouver des accords normatifs collectifs Dejours, 2009 qui rĂ©pondent aux problĂšmes de l’organisation. Selon nous, la fragilisation d’une telle phase gĂȘne la rĂ©gulation collective, contribuant ainsi Ă  la souffrance Ă©thique, jusqu’à expliquer les forts taux de dĂ©missions et d’absences pour les nouvelles recrues prĂ©sentĂ©s plus haut. 35Nous avons montrĂ© dans cet article que la phase d’intĂ©gration des nouvelles recrues aides-soignantes dans les organisations gĂ©riatriques françaises et quĂ©bĂ©coises est une phase complexe d’expĂ©rimentation du mĂ©tier, oĂč elles dĂ©couvrent des normes collectives de rythmes de travail. Nous avons pu constater que les aides-soignantes tendent Ă  suivre collectivement un mĂȘme objectif respecter ces rythmes de travail par l’usage et la transmission de stratĂ©gies de rĂ©gulation afin de rĂ©pondre Ă  des prescriptions contradictoires. 36NĂ©anmoins, notre Ă©tude prĂ©sente deux limites majeures. La premiĂšre tient au faible nombre d’établissements observĂ©s. Une Ă©tude portant sur davantage d’établissements et d’aides-soignantes, pourrait permettre de construire un catalogue plus Ă©tendu des stratĂ©gies utilisĂ©es. Une seconde limite porte sur notre choix de considĂ©rer uniquement ces stratĂ©gies selon leur degrĂ© de conformitĂ© envers les pratiques prescrites par la hiĂ©rarchie. Une analyse plus fine des organisations histoire, caractĂ©ristiques du personnel, etc. permettrait de mieux identifier les conditions favorisant l’émergence de ces stratĂ©gies, et de les rapporter Ă  leur contexte culturel national ou provincial. 37Postulant nĂ©anmoins l’existence et l’usage de ces stratĂ©gies de rĂ©gulation des rythmes de travail, nous pouvons proposer une piste d’amĂ©lioration de l’intĂ©gration des nouvelles recrues. En accord avec les travaux de Yeatts et al. 2004, il serait pertinent que la hiĂ©rarchie organisationnelle donne davantage d’autonomie et de pouvoir aux aides-soignantes dans l’organisation de leur travail, tout en contrĂŽlant leur qualitĂ© finale. Ceci permettrait aux aides-soignantes, et plus particuliĂšrement aux nouvelles recrues, d’utiliser, voire de crĂ©er davantage de stratĂ©gies, sans tomber dans la crainte d’ĂȘtre jugĂ© comme un membre incompĂ©tent », voire maltraitant », par un membre de la hiĂ©rarchie.
3– Liturgies domestiques. Le temps du confinement a offert Ă  beaucoup de fidĂšles de faire l’expĂ©rience de la priĂšre personnelle ou familiale au travers de liturgies domestiques, vĂ©ritables cĂ©lĂ©brations de la Parole de Dieu.On veillera Ă  ce que ces cĂ©lĂ©brations manifestent toujours l’accueil de la Parole de Dieu, qui fait naĂźtre une authentique action de grĂące et une
Pour cette rubrique, vous pouvez Ă©crire Formation » au singulier ou au pluriel Formations », lorsque vous avez passĂ© beaucoup de diplĂŽmes ou que vous avez suivi des Ă©tudes diffĂ©rentes. Evitez de la nommer Etudes et diplĂŽmes », qui donne une note trop scolaire Ă  votre CV. Comment prĂ©senter ses Ă©tudes et ses diplĂŽmes ? Le plus astucieux est de noter vos niveaux de formation dans l’ordre ante-chronologique, c’est-Ă -dire en commençant par le diplĂŽme le plus rĂ©cemment obtenu. Il est inutile et fortement dĂ©conseillĂ© d’indiquer vos annĂ©es de scolaritĂ© 2010 – BTS NDRC , LycĂ©e XY2008 – Terminale ES, LycĂ©e XX2007 – PremiĂšre ES, LycĂ©e XX2006 – Seconde gĂ©nĂ©rale, LycĂ©e XX Les attentes des recruteurs qui consultent votre CV Le recruteur qui consultera votre CV cherchera a connaitre votre parcours scolaire le type de diplĂŽme prĂ©parĂ© et votre niveau de diplĂŽme. Il faut donc que cette partie soit structurĂ©e. Une bonne mise en page permettra une lecture facile et rapide. Les informations nĂ©cessaires Ă  donner sont les annĂ©es, l’intitulĂ© du ou des diplĂŽmes, le nom du ou des Ă©tablissements. Vous pouvez Ă©galement prĂ©ciser les options suivies, la ville d’études notamment si Ă©tudes Ă  l’étranger ou encore si vous avez obtenu une mention assez-bien, bien ou trĂšs bien. DĂ©tailler sa formation dans le CV N’optez plus pour une description trop acadĂ©mique, il faut que vous vous focalisiez sur votre futur poste dans votre CV. Avant mĂȘme de rĂ©diger votre CV, pensez au fait que les recruteurs cherchent des candidats opĂ©rationnels pour des missions clairement dĂ©finies dans une offre. Inutile donc de faire le dĂ©tail des matiĂšres que vous avez Ă©tudiĂ©es au cours de votre licence en info-com. Les recruteurs ne vont pas taper l’intitulĂ© de vos matiĂšres dans une base de donnĂ©es. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il existe des dizaines d’appellations pour une mĂȘme matiĂšre ! En revanche, vous pouvez briĂšvement illustrer des projets menĂ©s dans certaines matiĂšres qui pourrait illustrer votre aptitude Ă  rĂ©pondre aux missions proposĂ©es dans l’offre de stage ou d’emploi. Valoriser vos compĂ©tences sur votre CV Il faut que vous arriviez Ă  mettre en avant des mots en rapport avec l’emploi que vous recherchez ou l’offre Ă  laquelle vous rĂ©pondez. Par exemple si vous avez fait un cursus dans le management des organisations, il est bien de faire ressortir les mots challenge », analyse », dĂ©cision stratĂ©gique », savoir dĂ©lĂ©guer », ets Il faut que vous ayez un maximum de mots qui soient en lien avec le poste proposĂ©. Exemples de prĂ©sentation de la formation Lucille a obtenu un bac L en 2018 et en 2020 elle sera en 2Ăšme annĂ©e de BTS de communication l’annĂ©e prochaine, pour laquelle elle a besoin de trouver une alternance 2020 – BTS Communication en alternance 2e annĂ©e, LycĂ©e Xyz Lyon2018 – BaccalaurĂ©at LittĂ©raire, LycĂ©e Abcd Grenoble, Option Arts Plastiques, mention AB Doit-on indiquer le brevet des collĂšges sur son CV ? DĂšs que vous avez obtenu votre baccalaurĂ©at, il n’est plus nĂ©cessaire de noter que vous avez obtenu le brevet des collĂšges. En revanche, si vous ĂȘtes en terminale et que vous recherchez un stage, un job ou encore une alternance pour votre premiĂšre annĂ©e d’études, il est conseillĂ© de le notifier. Certains recruteurs seront sensibles au fait que vous ayez validĂ© ce premier niveau. Exemple 2018 BaccalaurĂ©at STMG, option mercatique, LycĂ©e XYZ2015 Brevet des collĂšges, mention assez-bien Quant Ă  vos diplĂŽmes ou certifications autres que ceux concernant vos Ă©tudes AFPS, BAFA, etc, rĂ©servez-les pour la rubrique compĂ©tences ». En effet, ils ne font pas partie de vos qualifications acadĂ©miques mais plutĂŽt de vos activitĂ©s extra-scolaires et autres centres d’intĂ©rĂȘts. Doit-on Ă©crire les sigles des diplĂŽmes en toutes lettres ? Lorsqu’il s’agit de sigles communĂ©ment employĂ©s BTS, DUT, IEP, etc., il n’est pas utile de les expliciter. Au contraire, cela vous fera gagner de la place. En revanche, pour tous les autres, il est important de les Ă©crire en toutes lettres, qu’il s’agisse du nom de votre Ă©cole, de la mention de votre diplĂŽme, etc. Licence LEA Langues Ă©trangĂšres appliquĂ©es, ou BTS NDRC NĂ©gociation et digitalisation de la relation client, ouBac ST2S Sciences et technologies de la santĂ© et du social Ce conseil est surtout valable pour les profils en rĂ©orientation ou en reconversion. On peut tout Ă  fait imaginer qu’un bachelier ST2S qui postulerait dans une formation supĂ©rieure dans la santĂ© ou le paramĂ©dical pourrait ne pas prĂ©ciser la signification de ST2S par exemple. La formation visĂ©e Ă©tant un dĂ©bouchĂ© recommandĂ© de cette voie technologique du bac. Petite astuce comment faire si je n’ai pas obtenu mon diplĂŽme ? Certains recruteurs vous demanderont parfois une copie de vos diplĂŽmes. Alors comme il est vivement DÉCONSEILLÉ de mentir sur son CV, vous pouvez prĂ©ciser sur votre CV que vous n’avez pas validĂ© votre diplĂŽme mais que vous avez le niveau » du diplĂŽme. Exemple de formulation 2019 – Licence professionnelle d’informatique Niveau, UniversitĂ© XX2018 – BTS Informatique de Gestion LycĂ©e ABC2016 – BaccalaurĂ©at S, LycĂ©e XY Le lecteur va prendre connaissance des informations suivantes Il a suivi une licence professionnelle d’informatique, il a donc un niveau bac +3. Je note qu’il n’a pas validĂ© sa licence, mais il en a tout de mĂȘme le niveau ! ». Les astuces pour l’alternance sur un CV Lorsque vous faites des Ă©tudes en alternance, il est important de bien le spĂ©cifier dans la rubrique Formation » et dans la rubrique ExpĂ©riences professionnelles ». Vous pouvez le formuler ainsi 2019 Licence professionnelle d’informatique Niveau, UniversitĂ© XX2018 BTS Informatique de Gestion en alternance, LycĂ©e ABC – En contrat d’apprentissage chez SSII Alpha2016 BaccalaurĂ©at S, LycĂ©e XY Lorsque vous recherchez un contrat d’alternance, il est judicieux de permettre au recruteur de se projeter dans votre avenir Antoine a obtenu un BTS MCO et poursuit cette annĂ©e en 2020 en licence professionnelle en marketing, en alternance. Il peut indiquer en titre de son CV Chef de produit junior, en contrat d’apprentissage » et prĂ©ciser dans la partie formation de son CV 2020 – Licence Professionnelle Marketing, en alternance, UniversitĂ© XY2019 – BTS MCO Management Commercial OpĂ©rationnel, LycĂ©e YZ2016- BaccalaurĂ©at ES mention bien, LycĂ©e AB Comment faire si je ne suis pas allĂ© au bout de ma formation ? De la mĂȘme façon que pour le diplĂŽme non validĂ©, si vous avez commencĂ© un type d’études que vous avez arrĂȘtĂ© en fin de premiĂšre annĂ©e, ivous pouvez le prĂ©senter de cette maniĂšre 2017 – DUT GĂ©nie Civil, IUT XY2016 – Licence de Maths physiques – 1° annĂ©e, UniversitĂ© WZ2015 – Bac S, LycĂ©e VW
Sylvie 50 ans Sylvie « Je suis aide-soignante et j'ai suivi une formation de clown qui m'a beaucoup plu. Spontanément, je suis beaucoup dans la dérision et dans l'humour, mais j'ai compris la
Introduction1Les soins relationnels sont primordiaux et dĂ©licats. Ils ouvrent Ă  la relation, permettent au sujet souffrant, enfermĂ© dans sa solitude d’ĂȘtre entendu et de pouvoir se sentir sĂ©curisĂ© par la rĂ©ponse soignante accompagnante. L’attitude soignante adaptĂ©e aux situations, aux circonstances et aux personnes soignĂ©es demande du tact, une formation, des capacitĂ©s de discernement, de distanciation et de relecture. L’accompagnement des personnes en fin de vie, prĂ©sentĂ© par les soins palliatifs, ouvre sur la quĂȘte de sens et la dimension spirituelle au cƓur d’une considĂ©ration de la personne dans sa globalitĂ©. Les soignants ne peuvent se cantonner Ă  faire des soins, ils sont appelĂ©s Ă  prendre soin. Le concept de sollicitude devient plus couramment usitĂ© dans le langage courant ou en milieu soignant, il reste cependant pour beaucoup flou. Je vous propose de dĂ©couvrir pas Ă  pas son enracinement dans cette rĂ©flexion Ă©volutive sur l’accompagnement, son Ă©mergence dans la culture soignante et son intĂ©rĂȘt novateur. J’appliquerai mes rĂ©flexions Ă  la situation spĂ©cifique des soins au des personnes en fin de vie, ouverture sur la dimension spirituelle2L’accompagnement des soignants en particulier dans des contextes de fin de vie relĂšve de l’art, Ă©tymologiquement accompagner est tout simplement partager son pain avec », cela semble trivial et souligne l’effort de partage, en gĂ©nĂ©ral le temps du repas est un temps de communication, un temps convivial, partager son pain avec c’est aussi accorder Ă  l’autre un peu de ce qui peut nous ĂȘtre superflu pour lui offrir ce qui pour lui peut ĂȘtre vital. L’accompagnement est ensuite devenu l’expression qui est traduite par cheminer avec ». 3Quel est l’enracinement de cet accompagnement dans l’histoire des soins palliatifs ? Dans mon travail de fin d’études infirmiĂšres Besoins spirituels des personnes en fin de vie » Furstenberg, 2011 [2] j’ai entamĂ© une recherche sur le sujet. 4Cicely Saunders pionniĂšre en soins palliatifs, fondatrice de St Christopher’s Hospice en 1967 Ă  Londres, s’est attardĂ©e Ă  prĂ©ciser comment s’intĂ©grait l’accompagnement dans une dĂ©marche de prise en charge globale des patients. Les soins palliatifs ont bien rĂ©pondu Ă  la demande d’écoute et d’attention de la souffrance des personnes en fin de vie. C’est vraisemblablement parce que ce qui a Ă©tĂ© offert a rĂ©ussi Ă  se dĂ©ployer comme un espace pour le cheminement du dĂ©sir fondamental qui habite l’ĂȘtre humain, la quĂȘte d’accomplissement. L’offre de soins palliatifs englobe donc les conditions nĂ©cessaires Ă  ce que la vie se poursuive jusqu’au bout, mais aussi la relation indispensable pour qu’il en soit ainsi. 5Pour approcher la souffrance globale dont souffre le patient il faut avant tout avoir pour lui un regard global qui soit empreint d’attention et de prĂ©sence. Ce regard, cette relation instaurĂ©e par lui, ouvre dĂ©jĂ , avant toute action, un espace pour que l’autre puisse faire son chemin. 6Les interventions et les soins auprĂšs des patients ne doivent pas occuper tout l’espace, mais au contraire ouvrir l’espace pour permettre un cheminement, pour dĂ©gager la personne souffrante de ce qui l’empĂȘche d’ĂȘtre prĂ©sente Ă  ce qui lui advient et l’empĂȘche de vivre. 7Mais comment vivre cette attention, cette prĂ©sence et cette Ă©coute de la souffrance de l’autre sans un partage de ce qui se vit ? Pour pouvoir partager avec l’autre, il faut dĂ©jĂ  connaĂźtre ses propres limites. Ce partage avec autrui doit ĂȘtre un lieu d’humanisation pour soi et pour l’autre. Les soins palliatifs sont des lieux d’échanges interhumains, la communication verbale et non verbale est le point d’ancrage de la rencontre avec le patient. 8Cicely Saunders rappelle que le concept central des soins palliatifs est la souffrance globale. Une approche globale, qui tient compte de la dimension spirituelle qui en est le cƓur comme quĂȘte de sens, tente d’y faire face. 9Cicely, cherchant Ă  dĂ©finir ce qu’est la dimension spirituelle, nous dit que l’esprit se dĂ©finit comme le principe vital qui anime l’homme, le souffle de vie » Saunders, 4 [3]. 10L’offre spirituelle n’est pas une offre en plus, au-dessus de tout contrĂŽle des symptĂŽmes ou du soutien psychosocial, mais l’élĂ©ment qui dans ces offres prĂ©cises, maintient le souffle de vie. 11L’offre spirituelle est plus large que l’offre religieuse. 12Si comme Cicely Saunders nous osons entrer dans ce que vit le mourant, si nous nous laissons toucher et provoquer par sa rĂ©alitĂ©, qui est aussi la nĂŽtre, si nous osons nous mettre en route pour nous dĂ©brouiller ensemble avec cette vĂ©ritĂ© », nous serons surpris de dĂ©couvrir Ă  notre tour que la vie est beaucoup plus que nous pensions. 13Les valeurs les plus importantes se rĂ©vĂšlent autres que ce que nous croyions et faire face Ă  l’épreuve et Ă  la mort peut nous rendre paradoxalement plus vivants. 14Ceci autorise Ă  dire que la nature essentielle de la rĂ©ponse des soins palliatifs est spirituelle car les soins palliatifs offrent principalement un espace, une Ă©coute, une attention, des conditions pour que la vie puisse ĂȘtre vĂ©cue et dĂ©ployĂ©e jusqu’au bout malgrĂ© la mort certaine. Ils offrent une recherche persĂ©vĂ©rante, espĂ©rante »  15Les travaux de Cicely Saunders ont permis aux soignants et aux formateurs d’approfondir par la suite les rĂ©flexions relatives aux attitudes soignantes et de prĂ©ciser la distinction entre faire des soins et prendre soin, ou l’alliance des soins techniques et relationnels16Le concept du prendre soin s’est enracinĂ© dans notre culture soignante mĂȘme dans une pratique de plus en plus technique. L’inquiĂ©tude d’une prĂ©sence Ă  l’autre, lors des soins, est une prĂ©occupation qui anime les infirmiĂšres et les formatrices pour que le milieu mĂ©dical reste humain. 17 Prendre soin » d’une personne est diffĂ©rent de faire des soins » Ă  cette personne, souligne Walter Hesbeen, infirmier et docteur en santĂ© publique. 18La pratique des soins infirmiers s’inscrit dans une rencontre entre personne soignĂ©e et des personnes soignantes. Il s’agit pour les soignants de rencontrer une personne sur le chemin particulier de sa vie et de faire un bout de chemin avec elle, allant mĂȘme jusqu’au bout du chemin ». Cette rencontre et le cheminement qui suit relĂšvent d’une relation riche qui permet d’accompagner et d’ĂȘtre accompagnĂ© par quelqu’un en qui on a une certaine espĂ©rance. 19Cette rencontre requiert une prĂ©sence de l’un Ă  l’autre et la reconnaissance de la diffĂ©rence qui permet le dialogue et la juste distance, le respect des valeurs de l’autre. 20Cette rencontre nĂ©cessite une dĂ©marche, celle que l’on peut appeler une dĂ©marche de soin » ou plus exactement une dĂ©marche du prendre soin ». Pour rĂ©ussir Ă  ajuster ce mouvement qui porte vers l’autre, les professionnels sont invitĂ©s Ă  dialoguer, Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  analyser, Ă  identifier les Ă©lĂ©ments qui constituent la situation de vie dans laquelle ils vont intervenir. La dĂ©marche est celle qui permet d’élaborer avec la personne soignĂ©e, et selon sa situation, ses proches, un projet de soin, c’est-Ă -dire d’identifier avec elle un horizon vers lequel elle souhaite progresser. La base de cette dĂ©marche, le premier objectif qu’elle poursuit, est de tisser des liens de confiance avec la personne soignĂ©e. 21Tisser des liens de confiance fondĂ©s sur le respect de la personne et qui permettent de cheminer avec elle nĂ©cessite la conjugaison de huit Ă©lĂ©ments la chaleur, l’écoute, la disponibilitĂ©, la simplicitĂ©, l’humilitĂ©, l’authenticitĂ©, l’humour, la compassion. 22Les compĂ©tences scientifiques et techniques sont, bien entendu, nĂ©cessaires et elles s’insinuent dans ces huit Ă©lĂ©ments sans pouvoir s’y substituer. La recherche de sens est ce qui permet de faire les liens entre ces diffĂ©rentes donnĂ©es. 23L’évaluation de la douleur par exemple pour les soignants qui interviennent au domicile est trĂšs complexe. DĂ©jĂ  le passage fortuit journalier permet difficilement l’évaluation sur les 24h. L’attente du soignant peut ĂȘtre l’occasion de majorer l’expression de la douleur ponctuellement par souhait d’ĂȘtre entendue. La personne peut aussi exprimer une douleur ponctuelle rĂ©elle qui parfois ne reflĂšte pas la rĂ©alitĂ© quotidienne. Les douleurs sont frĂ©quemment en lien avec certaines mobilisations ou soins. Les douleurs nocturnes peuvent-ĂȘtre augmentĂ©es par une angoisse croissante la nuit. La prĂ©sence des proches parasite parfois l’expression de la douleur, pour des personnes qui s’expriment difficilement il arrive que le conjoint rĂ©ponde rapidement, les projections personnelles ne sont pas anodines. L’anxiĂ©tĂ© de la personne et des proches en fin de vie peut ĂȘtre dissimulĂ©e et le soulagement de la douleur en l’occurrence parfois inadaptĂ©. Les Ă©chelles de la douleur nociceptives et neuropathiques ne suffisent pas pour bien adapter le traitement. Le soignant par exemple peut constater une augmentation des bolus de morphine la nuit alors que la douleur en principe pour cette personne est majorĂ©e lors des mobilisations, dĂ©placements. Avec un peu de patience et d’écoute le soignant dĂ©couvre que le patient a Ă©tĂ© gĂȘnĂ© par une incontinence nocturne, trempĂ© il cherchait Ă  se lever pour se changer ou utiliser le pistolet’’. Une meilleure adaptation avec des protections circonstancielles permet ensuite un meilleur sommeil et l’utilisation des bolus nocturnes diminue. La prĂ©sence attentionnĂ©e du soignant permet l’expression des difficultĂ©s. Avec un peu d’humour pour dĂ©dramatiser les situations susceptibles de complexer ou culpabiliser, le soignant peut donner Ă  la personne affectĂ©e par la dĂ©gradation de son image personnelle de retrouver la joie d’un contact simple qui demeure par de-lĂ  la dĂ©gradation et qui parallĂšlement vise Ă  conserver ce qui peut ĂȘtre prĂ©servĂ©. Des douleurs sont parfois majorĂ©es par des souffrances en lien avec l’aspect du corps qui se dĂ©grade, la vision de la tumeur qui grandit. Inversement certains cachent leur douleur ou ne l’expriment pas par peur des traitements. Le discernement et l’adaptation au cas par cas nĂ©cessite beaucoup de finesse et d’échanges dans la confiance. L’authenticitĂ© du soignant rassure beaucoup. 24L’attention Ă  la personne soignĂ©e est cette capacitĂ© que l’on a de prendre soin » de quelqu’un. 25La douceur permet aux professionnels de santĂ© d’agir comme vĂ©ritables vecteurs de sĂ©rĂ©nitĂ© pour le patient et donne l’occasion de mettre en valeur, de promouvoir la caractĂ©ristique essentielle du soin infirmier, celle d’ĂȘtre facteur de chaleur, de confort et de prise en compte de tant et tant de dĂ©tails qui sont si importants pour chaque patient mais diffĂ©rents pour chacun d’eux. 26L’infirmiĂšre pour bien accompagner doit tendre vers l’autonomie et favoriser celle des autres. Elle doit se connaĂźtre et avoir la capacitĂ© de prendre soin d’elle-mĂȘme. 27Prendre soin est un art, celui qui rĂ©ussit Ă  combiner des Ă©lĂ©ments de connaissance, d’habiletĂ©, de savoir-ĂȘtre, d’intuition qui vont permettre de venir en aide Ă  quelqu’un, dans sa situation singuliĂšre. L’art soignant pour des personnes en fin de vie ne s’improvise pas, mĂȘme si certains manifestent des aptitudes manifestes spĂ©cifiques. Une formation, des capacitĂ©s de relecture, de discernement permettent de le cultiver. Les capacitĂ©s sont individuelles mais encore en interaction avec d’autres acteurs, les capacitĂ©s Ă  travailler avec d’autres sont primordiales pour mieux ajuster les dĂ©cisions, Ă©viter la fusion relationnelle, prĂ©ciser et rĂ©adapter les objectifs et la dĂ©marche de soins. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptĂŽmes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, Ă  sa famille et Ă  ses proches, Ă  domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bĂ©nĂ©voles font partie de cette dĂ©marche. » SFAP, 1996 [1] 28La responsabilitĂ© soignante comme rĂ©ponse Ă  l’appel de l’Autre souffrant Furstenberg, 2011, 29-32 [4]. 29Le soignant a une position particuliĂšre d’aidant, il vient au secours d’une personne en dĂ©tresse, avec un problĂšme de santĂ©. Cette personne vulnĂ©rable lui est confiĂ©e, le soignant est responsable de cette personne. 30La responsabilitĂ© vient du latin respondare rĂ©pondre et dĂ©signe celui qui doit rĂ©pondre de ses actes. On peut la dĂ©finir ainsi assumer les consĂ©quences des actes que l’on commet ». On distingue habituellement la responsabilitĂ© juridique de la responsabilitĂ© morale. 31La responsabilitĂ© juridique est donc invoquĂ©e postĂ©rieurement Ă  une action pour marquer une infraction au droit. Elle peut ĂȘtre Ă©voquĂ©e en amont d’une action pour rappeler au sujet les limites de cette action ou ses devoirs pour celle-ci. 32La responsabilitĂ© morale est cette attitude adaptĂ©e Ă  l’autre qui engage le comportement du sujet dans l’action. Le monde mĂ©dical est un milieu fragile, car dotĂ© d’une technique et une science dont nous ne maĂźtrisons pas toujours les tenants et les aboutissants. Les personnes malades ou vulnĂ©rables d’emblĂ©e se trouvent dans une position d’asymĂ©trie par rapport au soignant qui de par sa fonction, ses connaissances, a un certain pouvoir sur lui. Les dĂ©rives sont sournoises et pas toujours conscientes, portĂ©es par le stress de cette vie qui doit courir plus vite que le temps lui-mĂȘme ou une croyance parfois dĂ©mesurĂ©e au pouvoir de la science
 33Les droits de la personne ĂągĂ©e par exemple rappellent les devoirs des soignants et l’interdiction de transgression signifiĂ©e par la pĂ©nalisation. Le code de dĂ©ontologie –article 36, 37 et 38 - signifie aux mĂ©decins l’obligation d’informer, de recueillir le consentement, d’accompagner la personne en fin de vie, de devoir de soigner sans s’obstiner dĂ©raisonnablement et de les soulager sans provoquer dĂ©libĂ©rĂ©ment la mort. La loi du 4 mars 2002 et la loi du 22 avril 2005 signalent que le refus de soin du patient prĂ©alablement informĂ© de maniĂšre claire, loyale et appropriĂ©e doit ĂȘtre entendu et acceptĂ© – hormis dans certains cas prĂ©cis comme l’urgence vitale. Pour les personnes inconscientes, il convient d’avoir recours Ă  la procĂ©dure collĂ©giale prĂ©cisĂ©e dans la loi du 22 avril 2005 dite de LĂ©onetti. La personne de confiance et les directives anticipĂ©es, si elles existent, participent au processus dĂ©cisionnel dont le mĂ©decin dĂ©tient la dĂ©cision finale. Le recours Ă  des collĂšgues mĂ©decins extĂ©rieurs est sollicitĂ©. Les soignants qui gravitent au plus prĂšs du sujet ĂągĂ©, les infirmiĂšres et les aides-soignantes en particuliers, les paramĂ©dicaux et surtout les proches forment la trame de son histoire, de ses souhaits et de ses dĂ©sirs. Le soutien et la contribution de chacun des soignants et des proches permettent d’élaborer la dĂ©marche de soin du sujet ĂągĂ© centrĂ©e sur le discernement de ses volontĂ©s rĂ©ajustĂ©es Ă  la rĂ©alitĂ©. L’infirmiĂšre, dans sa participation au processus d’information et de recherche de consentement de la personne ĂągĂ©e, dans sa contribution au processus dĂ©cisionnel, dans la rĂ©alisation des prescriptions et ses rĂ©actions ou réévaluation de l’indication et de l’efficacitĂ© des traitements avec le mĂ©decin, voit sa responsabilitĂ© constamment sollicitĂ©e. Pour les personnes ĂągĂ©es Ă  mi-chemin entre la conscience et l’inconscience, prĂ©sentes parfois, parfois incohĂ©rentes ou dont le consentement n’est pas explicite, il convient d’avoir recours Ă  la procĂ©dure collĂ©giale pour Ă©viter les dĂ©cisions trop promptes ou trop alĂ©atoires, ou rĂ©sultantes d’une rĂ©action singuliĂšre dĂ©mesurĂ©e face Ă  l’image du corps souffrant de l’autre, l’obstination dĂ©raisonnable ou l’accĂ©lĂ©ration de la mort peuvent en rĂ©sulter. Les concepts Ă©thiques dĂ©veloppĂ©s par la SFAP SociĂ©tĂ© française d’accompagnement et de soins palliatifs des soins palliatifs Les soins palliatifs et l’accompagnement considĂšrent le malade comme un ĂȘtre vivant, et la mort comme un processus naturel. Ceux qui dispensent des soins palliatifs cherchent Ă  Ă©viter les investigations et les traitements dĂ©raisonnables communĂ©ment appelĂ©s acharnement thĂ©rapeutique. Ils se refusent Ă  provoquer intentionnellement la mort. Ils s’efforcent de prĂ©server la meilleure qualitĂ© de vie possible jusqu’au dĂ©cĂšs et proposent un soutien aux proches en deuil. Ils s’emploient par leur pratique clinique, leur enseignement et leurs travaux de recherche, Ă  ce que ces principes puissent ĂȘtre appliquĂ©s. » SFAP, 1996 [1]. 34La responsabilitĂ© sauvegarde la dignitĂ©. Il est bon de s’arrĂȘter pour peser cette responsabilitĂ© et considĂ©rer l’humanitĂ© Ă  prĂ©server, sa dignitĂ© Ă  sauvegarder. La dignitĂ© est ce qui est dĂ» Ă  l’ĂȘtre humain pour le seul fait d’ĂȘtre humain » Raymond, 1988, [5]. Armelle Debru nous rappelle l’anciennetĂ© du terme En remontant Ă  l’emploi ancien des termes, on trouve souvent un noyau de sens rĂ©manent qui nous Ă©claire, et une distance qui nous fait rĂ©flĂ©chir. Mot latin, la dignitĂ© dignitas a d’abord eu un sens politique et social d’appartenir au groupe de la morale. C’était la qualitĂ© de celui qui avait fait preuve de valeur et qui mĂ©riterait par lĂ  des marques de respect et de reconnaissance. » Debru, 2007, 243-247 [6]. 35La sauvegarde de la dignitĂ© est un principe constitutionnel. Cette dignitĂ© confĂšre Ă  l’homme le droit au respect et son fondement en est l’impĂ©ratif catĂ©gorique kantien Agis de façon telle que tu traites l’humanitĂ©, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en mĂȘme temps comme fin, et jamais simplement comme un moyen. » Toute personne vulnĂ©rable risque de voir cette dignitĂ© entamĂ©e par le pouvoir Ă©ventuel d’un autre sur lui. Il convient donc de la protĂ©ger. L’éthique vient donc rĂ©pondre Ă  cette demande de protection. 36La responsabilitĂ© vient donc comme rĂ©ponse Ă  la protection de la personne vulnĂ©rable et Ă  l’éthique comme visĂ©e de la vie bonne avec et pour autrui dans des Institutions justes » RicƓur, 1990 [7]. Elle est le fondement de l’éthique. ResponsabilitĂ© vient de rĂ©pondre. Emmanuel LĂ©vinas nous livre ses pensĂ©es sur la responsabilitĂ© comme rĂ©ponse Ă  l’appel de l’autre Je pense que la souffrance est l’enfermement, la condamnation Ă  soi-mĂȘme, et pourtant, dans la souffrance, il y a un cri, un soupir, une plainte 
 Le mĂ©decin est celui qui entend cette plainte. Par consĂ©quent, dans ce secours Ă  l’autre, Ă  ce premier appel de l’autre, la premiĂšre rĂ©ponse est peut-ĂȘtre une rĂ©ponse de mĂ©decin. Je ne dis pas que tout le monde est mĂ©decin par rapport Ă  tout autre, mais bien certainement, cette attente mĂ©dicale de l’autre constitue une des racines trĂšs profondes de la relation interhumaine. » LĂ©vinas, 1986, 43 [8] C’est dans ce rapport Ă  l’autre, qui naĂźt du dialogue primaire de l’appel et de la rĂ©ponse, que s’inscrit la responsabilitĂ© comme souci et que l’attention Ă  l’autre soit la forme ultime de la sollicitude. L’autre apparaĂźt comme Visage, Visage qui est parole. Le Moi ne peut avoir aucune emprise sur ce visage, celui-ci se donne dans la nuditĂ© sans dĂ©fense », un regard qui doit ĂȘtre regardĂ©, une parole, un logos Tu ne tueras pas » qui doit ĂȘtre respectĂ©. Le visage de l’autre c’est mon prochain, mon frĂšre en humanitĂ©, incarnĂ©. L’autre m’appelle et m’invoque, de par sa prĂ©sence, sa pauvretĂ©. Le Moi rĂ©pond. Autrui permet au moi de rĂ©aliser son dĂ©sir par la gĂ©nĂ©rositĂ©. Ce dĂ©sir est notre socialitĂ© ».37Le terme de sollicitude est employĂ© dans la philosophie de Paul RicƓur. La sollicitude est spontanĂ©itĂ© bienveillante, soucieuse de l’altĂ©ritĂ© des personnes, intimement liĂ©e Ă  l’estime de soi au sein de la visĂ©e bonne » RicƓur, 1990, 222 [7]. Elle est au cƓur de l’éthique qu’il dĂ©finit comme visĂ©e de la vie bonne avec et pour autrui dans des Institutions justes ». Elle se distingue de la responsabilitĂ© dĂ©crite par Emanuel LĂ©vinas car la relation entre moi et autrui est pour lui asymĂ©trique, d’emblĂ©e Autrui le vulnĂ©rable, la veuve, l’orphelin » se situe dans la hauteur et appelle, le Moi est le sujet responsable qui rĂ©pond et est appelĂ© Ă  ĂȘtre le gardien de son frĂšre ». 38La sollicitude est le lien de bienveillance qui se crĂ©e avec autrui dans une rĂ©ciprocitĂ© des insubstituables. Ce lien n’altĂšre en rien l’espace vital de chaque personne, au contraire il le restaure et le soutient. C’est lĂ  que la proximitĂ© et la distance paradoxalement peuvent se rejoindre. La sollicitude invite Ă  la proximitĂ©. La prĂ©sence est aidante, lorsqu’elle soutient tout en n’accaparant pas l’espace dĂ©cisionnel de l’autre, lorsqu’elle conserve cette distance relationnelle qui est le reflet du respect de l’altĂ©ritĂ©. Ceci est un exercice. La prĂ©sence proche de l’autre souffrant peut aussi menacer la tranquillitĂ© du Moi et alors aussi susciter l’agressivitĂ© lorsque la sensibilitĂ© est exacerbĂ©e. C’est lĂ  que les mesures communes de justice sont lĂ  pour tempĂ©rer la dĂ©-mesure de la relation singuliĂšre. Le tiers intervient lĂ  comme rĂ©gulateur et modĂ©rateur. La proximologie est une nouvelle discipline dont le but est d’amĂ©liorer la relation du monde soignant avec l’entourage des personnes malades et d’apporter un soutien aux proches des patients, qu’il s’agisse de membres de sa famille, de son conjoint ou d’amis. Elle tente de mieux partager les savoirs, de mieux coordonner les interventions, de mĂ©nager les familles et les proches dans la durĂ©e, de les rassurer, de les soutenir tout au long de l’épreuve de la maladie. La sollicitude y trouve lĂ  sa juste place, la proximitĂ© avec une attitude ajustĂ©e n’est pas Ă©touffante si elle sait reconnaĂźtre et respecter l’espace intime de chacun et si la prĂ©sence et l’échange sont accueillis par la personne. C’est lĂ  que les relectures et une bonne connaissance de soi permettent d’éviter des projections inconscientes et parfois accaparantes. Cette proximitĂ© devient chemin d’humanitĂ© 39 
 Ă  travers les gestes de sollicitude qui font entendre au soignĂ© ce qu’il a perdu le sens de sa dignitĂ© et le sentiment d’ĂȘtre toujours respectable ; ils le soutiennent dans l’acceptation de lui-mĂȘme et le restaurent dans le respect et l’estime de soi. Ce faisant ils humanisent en mĂȘme temps le soignant qui se tient en sa proximitĂ© et le soutient dans l’épreuve de son propre corps » 40La sollicitude, l’intimitĂ© et la discrĂ©tion professionnelle sont en Ă©troite connivence. 41Les soignants, au domicile par exemple, sont en Ă©troite relation avec le patient et ses proches car ils entrent dans leur environnement vital qui est aussi en quelque sorte reflet de leur vie personnelle. L’agencement de la maisonnĂ©e, son parfum et sa couleur, l’ouverture exigĂŒe sur un jardin fleurie, les photos ou les cadres de-ci delĂ  traduisent en quelque sorte l’histoire de la famille que la parole et les Ă©changes, pas Ă  pas, complĂštent
 L’intimitĂ© rĂ©fĂšre gĂ©nĂ©ralement au sentiment d’association personnelle proche avec autrui. Elle se rapporte Ă  une connexion familiĂšre et affectivement trĂšs Ă©troite avec d’autres en rĂ©sultat Ă  un certain nombre d’expĂ©riences communes. L’intimitĂ© vĂ©ritable demande des Ă©changes, de la transparence, de la rĂ©ciprocitĂ© et incidemment une certaine vulnĂ©rabilitĂ©. 42L’atmosphĂšre du lieu d’habitation donne d’apprĂ©hender la personne soignĂ©e dans son environnement social et culturel. EnracinĂ©e dans un contexte que le soignant peut voir, sentir, percevoir, la personne est considĂ©rĂ©e d’emblĂ©e de maniĂšre globale dans ses dimensions physiques, psychiques, sociales, culturelles et spirituelles. La considĂ©ration de la personne dans sa globalitĂ© telle que le prĂ©conisait si justement Cicely Saunders trouve lĂ  toute son expression. Quelle est sa demande de soins et ses besoins dans son contexte de vie ? Quelles sont les interfĂ©rences possibles entre sa souffrance morale et son environnement social ? Quelles sont ses aspirations dans ces instants prĂ©caires que la maladie avancĂ©e ou chronique rend intenses ? Autant de questions que la plongĂ©e dans le milieu de vie peut aider Ă  discerner ou offrir des Ă©lĂ©ments aidants qui ont besoin de temps et de discrĂ©tion pour permettre le soutien dans ce chemin de vie qui demeure pour le patient et ses proches. La discrĂ©tion professionnelle, la pudeur et le respect sont des obligations ancestrales pour tout soignant dont on retrouve les racines dans le serment d’hypocrate Dans quelque maison que je rentre, j’y entrerai pour l’utilitĂ© des malades, me prĂ©servant de tout mĂ©fait volontaire et corrupteur, et surtout de la sĂ©duction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la sociĂ©tĂ© pendant, ou mĂȘme hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’ĂȘtre divulguĂ©, regardant la discrĂ©tion comme un devoir en pareil cas. » 43C’est lĂ  que l’espace vital ou l’espace Ă©thique est nĂ©cessaire pour prĂ©server Ă  chacun son intimitĂ© et Ă©viter l’intrusion, la fusion dans la relation soignant-soignĂ© qui nĂ©cessite tact, ajustement et discrĂ©tion. Si la confiance s’instaure lorsque les liens sont tissĂ©s, elle est renforcĂ©e dans l’intimitĂ©. Comme adjectif, intime » peut aussi rĂ©fĂ©rer une notion de profondeur, tel une connaissance ou une maĂźtrise intime d’un sujet. Les conseils du soignant peuvent ĂȘtre l’ancrage tant dĂ©sirĂ© pour soutenir l’espĂ©rance, les moments de rĂ©confort, d’apaisement. Mais paradoxalement cette confiance est lĂ  aussi d’autant plus fragilisĂ©e que les personnes sont Ă  fleur de peau » devant cette menace persistante et insidieuse de la mort du proche. 44La sphĂšre de l’intime s’avĂšre dĂ©licate d’autant plus que la personne fragile nĂ©cessite des soins intimes tels que la toilette matinale, des massages, des sondages
 La pudeur et le respect, l’information, protĂšgent le soignĂ© de la violence qui peut Ă©maner de l’intrusion dans son espace personnel. Il s’agit d’une attention Ă  l’autre, faite de pudeur, de respect des besoins et de limites de chacun, sans infantilisation aucune » Prayez et Loraux, 2006, 51 [10]. L’acceptation ou la coopĂ©ration de la personne malade dans la rĂ©alisation des soins permet d’instaurer, voire de confirmer, le lien qui peut ĂȘtre dĂ©crit comme alliance de soin entre le soignant et le soignĂ©. Une proximitĂ© physique et psychique de sĂ©curitĂ©, dans un bien-ĂȘtre partagĂ©, c’est une expĂ©rience d’intimitĂ© confiante et respectueuse qui se vit Ă  travers des contacts agrĂ©ables et apaisants » Laure Marmilloud, 2007, [9] La sollicitude, encore dĂ©finie par Paul RicƓur comme forme que prend la sagesse pratique dans la rĂ©gion des relations interpersonnelles » RicƓur, 1990, 318 [7] suscite cette disposition attentive du soignant pour ajuster les soins quotidiennement. La prĂ©sence aidante ajustĂ©e du soignant vis-Ă -vis du soignĂ©, relĂšve de l’art et nĂ©cessite connaissance, intuition, savoir faire et savoir ĂȘtre. C’est peut-ĂȘtre lĂ  l’épreuve suprĂȘme de la sollicitude, que l’inĂ©galitĂ© de puissance vienne Ă  ĂȘtre compensĂ©e par une authentique rĂ©ciprocitĂ© dans l’échange, laquelle, Ă  l’heure de l’agonie, se rĂ©fugie dans le murmure partagĂ© des voix ou l’étreinte dĂ©bile des mains » RicƓur, 1990, 223 [7]. 45La sollicitude est une source de bienfaisance ou de bienveillance qui soutient, c’est une attitude soignante en elle-mĂȘme qui de plus est Ă  cultiver en sociĂ©tĂ© non seulement dans la sphĂšre de l’intime mais encore dans la sphĂšre publique. Elle donne Ă  l’Ethique souffle et vie. Elle prĂ©sente cet avantage de situer les ĂȘtres Ă  un mĂȘme niveau tout en concevant la singularitĂ© de chacun. Elle donne au soignant de donner dans cette prĂ©sence attentive mais encore de recevoir l’accueil de l’autre et son partage, c’est dans cet Ă©change relationnel que se fraie un chemin d’humanitĂ©, Ă  la fois fragile et solide, Ă  cultiver. PoĂšme46 La sollicitude,Le souffle de vieDans la main de l’ami,Sauve de la attentionnĂ©e et frĂȘle,Soutien dans l’incertitude,Sourire qui donne des ailes,Chaleur lumineuse de l’interlude ;Compagnie sur les sentiers arides,PrĂ©sence ouverte sur l’infinitude,Rencontre vitale - entre l’espace vide-De deux ĂȘtres fragiles dans leur prĂ©lude ;Le clair obscur dans le passĂ© et son Ă©paisseur,L’union dans l’élan de l’avenir vers la hauteur,La pose dans l’instant prĂ©sent de la profondeur,La jonction dans la sĂ©paration, enfin la plĂ©nitude ;La rĂ©surgence de la solidaritĂ© tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude,La consolation assidue dans les vicissitudes,La douceur parfumĂ©e dans l’amertume,Le baume qui apaise et assume
 Ô douce sollicitude !
 Opportune ! »
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Quandon vit la maladie d'un proche, plusieurs sentiments vous agitent : la peur, la douleur, la peine, mais aussi la colĂšre d'une situation que l'on n'a pas choisie, que l'on subit. On en veut Ă  l'autre d'ĂȘtre entraĂźnĂ© (e) dans cette “autre vie”, de se voir soudain confrontĂ© (e) Ă  la souffrance, voire Ă  la mort.
INTRODUCTION 1 La prĂ©sente contribution s’appuie sur un travail de recherche effectuĂ© auprĂšs d’aides-soignantes q ... 2 S’agissant d’une profession trĂšs fortement fĂ©minisĂ©e, nous Ă©crirons l’aide-soignante » et les ... 1Les aides-soignantes2 constituent l’un des premiers maillons de la chaĂźne des professionnels qui gravitent autour des personnes ĂągĂ©es dites dĂ©pendantes ». Il s’avĂšre pourtant que, du moins pour le moment, les sociologues se sont encore trop peu intĂ©ressĂ©s Ă  elles. 2Contrairement Ă  la majoritĂ© des professionnels de la santĂ©, les aides-soignantes ne retirent pas ou peu de profits symboliques liĂ©s Ă  leur mĂ©tier. Elles ressortent d’une profession non rĂ©glementĂ©e qui, par consĂ©quent, ne relĂšve pas, du Code de la santĂ© publique. De plus, comme le souligne Anne-Marie Arborio 2001 Les normes juridiques qui dĂ©finissent cet emploi sont des arrĂȘtĂ©s, plus rarement des dĂ©crets, et souvent des circulaires non publiĂ©s au Journal Officiel, c’est-Ă -dire des normes infĂ©rieures Ă  celles qui dĂ©finissent notamment la profession d’infirmiĂšre ou celle de mĂ©decin ». Aussi, on constate que la rĂ©munĂ©ration des aides-soignantses n’est pas trĂšs Ă©levĂ©e un peu plus que le SMIG ; or, le mĂ©pris pour une fonction se marque d’abord par la rĂ©munĂ©ration plus ou moins dĂ©risoire qui lui est accordĂ©e » Bourdieu, 1998. 3Le qualificatif mĂȘme d’ aide-soignante » est rĂ©vĂ©lateur de son statut de subordonnĂ©e ; ainsi Anne-Marie Arborio 2001 fait remarquer que Ce n’est pas sur un dĂ©coupage selon des caractĂ©ristiques techniques, ni sur un dĂ©coupage fonctionnel qu’est fondĂ© le choix de ce nom. Contrairement Ă  ce que pourrait laisser penser l’usage du masculin "aide-soignant" et du fĂ©minin "aide-soignante", "soignante" ne joue pas ici le rĂŽle d’un adjectif qualifiant l’aide, le servant. C’est d’abord la position hiĂ©rarchique de l’aide-soignante que le nom "soignante" met en avant, sa fonction n’ayant de sens que par rapport au soignant professionnel auquel elle est subordonnĂ©e. L’appellation du mĂ©tier aurait pu mettre en avant l’assistance, l’aide apportĂ©e aux malades [...] puisque le rĂŽle de l’aide-soignante apparaĂźt au moins autant comme une aide aux soignĂ©s qu’aux soignants ». 4Les aides-soignantes ont rĂ©guliĂšrement pour tĂąche d’effectuer les toilettes, notamment celles des personnes ĂągĂ©es en perte d’autonomie. Sous cet angle, leur rĂŽle est d’autant plus important que l’hygiĂšne n’est pas qu’une affaire de santĂ© ; car, comme le fait remarquer Norbert Élias 1973, la propretĂ© est d’abord sociale. Elle passe par le regard des autres ; en rĂ©alitĂ©, la propretĂ© est en elle-mĂȘme un rapport a l’autre Il semble Ă©vident qu’on se nettoie seulement par Ă©gard pour les autres... ». L’hygiĂšne est donc un Ă©lĂ©ment important de la vie sociale et de la socialisation ; elle est ... extrĂȘmement importante comme symptĂŽme d’un reste de vitalitĂ©, et nĂ©cessaire comme instrument de survie morale » Primo Levi, 1976. 5Les aides-soignantes ont un rĂŽle relationnel incontestable qu’elles ont Ă  cƓur de rappeler. Celui-ci a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© par toutes les aides-soignantes enquĂȘtĂ©es ; comme le souligne l’une d’entre elles Moi je pense que la chose la plus importante, c’est la relation qu’on peut avoir avec la personne ĂągĂ©e. Parce que bon, le savoir-faire on peut suivre une formation mais il faut avoir cette approche, cette petite chose quoi. Donc, ce qui compte surtout c’est le cĂŽtĂ© relationnel ; ĂȘtre sociable, Ă  l’écoute c’est trĂšs important parce que la personne ĂągĂ©e c’est une personne qui a besoin d’ĂȘtre Ă©coutĂ©e, qui a besoin de parler ». 6Bien que traditionnellement le travail des aides-soignantes soit dĂ©fini par les gestes qu’elles doivent accomplir sur le corps des personnes ĂągĂ©es, lorsque ces derniĂšres parlent de leur travail, elles prĂ©fĂšrent insister sur la relation verbale Ă  travers laquelle ces gestes sont rĂ©alisĂ©s. Des propos recueillis auprĂšs des aides-soignantes, il ressort nettement que, dans l’exercice de leur mĂ©tier, des compĂ©tences relationnelles sont indispensables. À ce sujet Anne-Marie Arborio 2001 fait une remarque trĂšs pertinente La faible technicitĂ© des tĂąches de l’aide-soignante fait du "relationnel" non seulement une façon commode de rĂ©sumer le contenu de ses tĂąches devant autrui mais aussi un des rares moyens de valorisation ». 3 Comme l’écrit P. Molinier 2006, conceptualisĂ© par Hughes, le dirty work dĂ©signe des tĂąches qui ... 7Le travail des aides-soignantes allĂšge celui des infirmiĂšres des tĂąches considĂ©rĂ©es comme Ă©tant les moins nobles et les plus ingrates du travail de care ». Ces tĂąches les plus ingrates appartiennent Ă  la catĂ©gorie du dirty work » sale boulot » littĂ©ralement3. Dans cette perspective, ayant la charge des toilettes, les aides-soignantes sont perçues comme exerçant un travail peu valorisant ; ce, d’autant que dans l’inconscient collectif les femmes qui lavent pour les autres, ne bĂ©nĂ©ficient pas d’une rĂ©putation trĂšs honorable. Elles nettoient la saletĂ© du monde et cette saletĂ© est tout autant morale que physique [...]. Les liens sont Ă©troits entre le sale et la mort. On a souvent soulignĂ© les mauvaises odeurs, celles qui rĂ©pugnent et qu’on associe le plus immĂ©diatement avec la saletĂ©, sont celles du pourrissement, voire mĂȘme du cadavre... » Denefle, 1995. 4 Comme le souligne la contribution d’Éliane Le Dantec, les personnes ĂągĂ©es enquĂȘtĂ©es disent toujour ... 8En revanche, si la saletĂ© reprĂ©sente symboliquement la mort, la propretĂ© est logiquement associĂ©e Ă  la vie. DĂšs lors, nous pouvons retenir qu’à chaque toilette, les aides-soignantes apportent symboliquement un peu de vie aux patients ĂągĂ©s. Cependant, cela ne leur est pas du tout reconnu, loin s’en faut !... Comme l’indique le titre de l’ouvrage d’Anne-Marie Arborio 2001, les aides-soignantes forment un personnel invisible ». D’ailleurs, on parle trĂšs rarement des aides-soignantes dans les mĂ©dias Ă  l’inverse des infirmiĂšres. Lorsque des aides-soignantes sont interviewĂ©es, elles sont souvent prises pour des infirmiĂšres4. 9Les aides-soignantes sont situĂ©es au bas de la hiĂ©rarchie des mĂ©tiers paramĂ©dicaux et nombreux sont ceux qui considĂšrent que Leurs tĂąches anciennes d’assistance relĂšvent [...] plus de savoir-faire domestiques [traditionnellement dĂ©volus aux femmes] [le nettoyage, l’hĂ©bergement] que de la science mĂ©dicale » Arborio, 2001. Leurs tĂąches sont identifiĂ©es comme Ă  distance des tĂąches mĂ©dicales plus techniques et bien plus valorisĂ©es socialement. 5 La notion de burden fardeau ou encore charge est arrivĂ©e en France notamment par le truchement d ... 10Éprouvant un profond besoin de reconnaissance, les aides-soignantes trouvent dans la relation d’aide –notamment auprĂšs des personnes ĂągĂ©es – une compensation Ă  des tĂąches ingrates et dĂ©valorisĂ©es. Mais cette compensation reste limitĂ©e dans la mesure oĂč elles souffrent d’ĂȘtre d’emblĂ©e rattachĂ©es Ă  une expĂ©rience nĂ©gativement perçue. En effet, dans notre sociĂ©tĂ© contemporaine, l’aide apportĂ©e aux personnes ĂągĂ©es est principalement envisagĂ©e comme unilatĂ©rale puisque celles-ci sont considĂ©rĂ©es comme des fardeaux pour les aidants mais aussi pour la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre5. 6 C’est depuis les annĂ©es 1970, qu’en France, on parle de personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes ». 11Suivant cette approche, quand elle est associĂ©e aux personnes ĂągĂ©es, la dĂ©pendance6 est considĂ©rĂ©e comme un attribut de la personne et non comme une interaction. Or, si au cours des entretiens effectuĂ©s auprĂšs des aides-soignantes, toutes ont particuliĂšrement mis l’accent sur l’aspect relationnel de leur mĂ©tier, c’est bien que la relation d’aide implique une rĂ©ciprocitĂ©, et ces Ă©changes avec les personnes ĂągĂ©es sont une compensation aux reprĂ©sentations sociales associĂ©es Ă  leur mĂ©tier mais aussi aux difficultĂ©s effectives de leurs tĂąches. 12Afin d’approfondir les Ă©lĂ©ments de cadrage de l’activitĂ© professionnelle des aides-soignantes qui viennent d’ĂȘtre rapidement relevĂ©s et en nous appuyant Ă©troitement sur les informations recueillies au cours de l’enquĂȘte par entretiens semi directifs que nous avons menĂ©e, deux aspects vont ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s. Tout d’abord, nous souhaitons montrer que ce n’est pas, en prioritĂ©, le degrĂ© de dĂ©pendance » des personnes ĂągĂ©es mais, bien davantage, les conditions d’emploi et de travail des aides-soignantes qui influent fortement sur l’unilatĂ©ralitĂ© » ou la rĂ©ciprocitĂ© de la relation d’aide, sur l’intensitĂ© du besoin de reconnaissance Ă©prouvĂ© par ces derniĂšres comme sur la compensation ou la non compensation de la caractĂ©ristique d’ingrates » communĂ©ment attachĂ©e aux tĂąches que ces professionnelles accomplissent au quotidien I. Puis, nous nous intĂ©resserons aux incidences de ces conditions d’emploi et de travail sur la maniĂšre dont les aides-soignantes vivent leurs relations aux autres professionnels intervenant auprĂšs des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, que ce soit en institution ou Ă  domicile II. Notre ambition est de poser quelques jalons pour ouvrir une rĂ©flexion articulĂ©e sur la rĂ©alitĂ© et les enjeux de l’efficacitĂ© sociale de l’aide apportĂ©e aux vieux » dans notre sociĂ©tĂ© contemporaine ainsi que sur la sĂ©curitĂ© de vie dont bĂ©nĂ©ficient les travailleurs chargĂ©s de donner forme et contenu Ă  cette aide. I. DES AIDES-SOIGNANTES MAINTENUES AU BAS DE L’ÉCHELLE » 13Alors que, comme nombre de salariĂ©s aujourd’hui, les aides-soignantes travaillant auprĂšs des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes sont sommĂ©es de dĂ©ployer des compĂ©tences relationnelles requerrant une implication importante de soi au travail, elles conservent un statut d’emploi dĂ©valorisĂ©, les maintenant au bas de l’échelle » Cours-Salies, Le Lay, 2006 sans vĂ©ritable perspective effective d’amĂ©lioration. Les conditions de travail difficiles attachĂ©es Ă  leur position au bas de l’échelle » et dont l’urgence temporelle est la principale dimension gĂ©nĂšrent une souffrance qui se noue notamment dans la culpabilitĂ© de ne pas pouvoir vĂ©ritablement susciter, pendant qu’elles font concrĂštement leur travail, une interaction apte Ă  prendre en compte la vieille personne en fin de vie, Ă  entendre celle-ci dire ses dĂ©sirs et frustrations. De notre enquĂȘte, il ressort que cette souffrance, Ă  la fois, imposĂ©e et auto imposĂ©e, est toutefois plus marquĂ©e en institution qu’à domicile. Les aides-soignantes en institution du petit personnel » cantonnĂ© Ă  la discrĂ©tion 14Dans les entretiens rĂ©alisĂ©s –tous spĂ©cialement ceux Ă©voquant l’exercice du mĂ©tier d’aide-soignante en institution–, le qualificatif petit » a Ă©tĂ© souvent mobilisĂ© pour mettre en mots le travail dans ses diffĂ©rentes composantes. À propos de leur fonction technique et hiĂ©rarchique de prescription en direction des aides-soignantes, les infirmiĂšres Ă©voquent les petits pansements » qu’elles peuvent leur demander de faire et la petite progression » qu’elles peuvent obtenir des patients ĂągĂ©s, Ă  condition qu’elles y mettent du leur !... Quant aux aides-soignantes elles-mĂȘmes, elles soulignent leur satisfaction de parvenir Ă  Ă©tablir tout de mĂȘme une petite relation » avec les personnes ĂągĂ©es. Plus gĂ©nĂ©ralement, elles ressentent leur travail en termes de petite routine » avec pleins de petits trucs » et de petites choses ». 15Cette thĂ©matique du petit » innervant le dit entendu » sur notre terrain nous paraĂźt complĂ©ter l’analyse de Lise Causse 2006 qui montre, qu’à force d’ĂȘtre dĂ©valorisĂ© et occultĂ©, le travail des aides-soignantes les cantonne Ă  une posture de petit personnel », bien sĂ»r aux yeux des autres mais aussi des leurs. Dans les entretiens, le vocable petit » fonctionne constamment avec un double sens. De maniĂšre paradoxale, il exprime, d’un cĂŽtĂ©, le dĂ©ni de valeur accordĂ© aux pratiques et ressentis des travailleurs de peu et, de l’autre, les bribes de possible rĂ©ciprocitĂ© volĂ©es, sur le fil du rasoir, Ă  la logique implacable du dĂ©ni. Quand travailler c’est enchaĂźner les toilettes au pas cadencĂ© !... 16En maisons de retraite, ou encore en services hospitaliers de longs sĂ©jours, les conditions de travail des aides-soignantes sont souvent difficiles. Dans ces structures, il semble que les aides-soignantes et les personnes ĂągĂ©es ressentent une souffrance commune qui, au cours des entretiens, a frĂ©quemment Ă©tĂ© mise en mots en terme de dĂ©ni de la dimension humaine Je veux pas aller en service car ce cĂŽtĂ© d’ĂȘtre sociable, humain ça existe pas en service » une aide-soignante. 17Nombre d’institutions manquent de personnel, il en rĂ©sulte une charge de travail trop importante pour l’ensemble du personnel mĂ©dical et paramĂ©dical. Ainsi, en ce qui concerne leurs conditions de travail en institution, les aides-soignantes rencontrĂ©es lors des entretiens sont unanimes le temps manque cruellement. En institution, ben on va dire qu’on n’a pas le temps quoi ! ». En effet, en institution il n’est pas rare qu’une aide-soignante soit chargĂ©e d’effectuer 15 toilettes en une matinĂ©e En 3 heures j’avais 15 toilettes Ă  faire, et des douches la plupart du temps, donc c’était 15 douches. C’était Ă  la va-vite... ». 18De mĂȘme, en ce qui concerne le travail de nuit, une aide-soignante raconte 7 Alors qu’il devrait y avoir en moyenne une aide-soignante pour trois rĂ©sidents. Oui c’est comme ça, par exemple en longs sĂ©jours on Ă©tait deux pour 120 personnes7. Ils voulaient pas qu’on soit trois, pourtant on avait fait une demande pour qu’on ait au moins une infirmiĂšre, mais ils ont pas voulu. [...] Mais la nuit, des fois, on trouvait que c’était long, quand on a une urgence. Ça m’est arrivĂ© que la personne a failli mourir dans mes bras, j’ai trouvĂ© le temps trĂšs long et quand le mĂ©decin s’est dĂ©placĂ© "ah ! ! bon vous avez su faire" sur un ton sarcastique. Je lui ai rĂ©pondu "heureusement parce que je veux dire..."VoilĂ , la nuit y a des moments c’était long, si on savait pas gĂ©rer y aurait eu beaucoup plus de morts. La nuit ça nous apprend Ă  gĂ©rer l’urgence, mais je trouvais que c’était long quand mĂȘme ». Avant, on avait des mĂ©decins de garde qui Ă©taient Ă  l’hĂŽpital, mais bon comme on dit manque de moyens et maintenant ils sont chez eux. Donc quand y a des urgences, il se passe quand mĂȘme une demi-heure avant que le mĂ©decin arrive, le temps du trajet de son domicile Ă  l’hĂŽpital. Et donc, moi c’est ce qui c’était passĂ©, le mĂ©decin avait une demi-heure de route, une demi-heure que j’ai trouvĂ©e interminable. Et qu’avant c’est vrai, ils Ă©taient sur place, ils dormaient Ă  l’hĂŽpital, donc en deux minutes ils arrivaient. Et puis bon, lĂ  maintenant on est obligĂ© d’attendre un quart d’heure, une demi-heure et puis bon des fois, c’est vrai qu’ils jugent que ça peut attendre, mais bon on n’est pas mĂ©decin ». 19Le manque de personnel tend Ă  accentuer le caractĂšre rĂ©pĂ©titif du travail des aides-soignantes. Voici ce que dit une infirmiĂšre Ă  propos du travail – notamment des aides-soignantes – dans un service de longs sĂ©jours spĂ©cialisĂ© en gĂ©riatrie ,..C’est tous les jours la mĂȘme chose, la plupart du temps avec les mĂȘmes patients, puisqu’on est dans le long sĂ©jour. C’est trĂšs rĂ©pĂ©titif, il y a l’usure qui s’installe [...]. Mais d’un autre cĂŽtĂ© les aides-soignantes qui sont en service, plus technique on va dire, mĂȘme si je n’aime pas, y a pas de service technique et non technique, elles voient beaucoup plus de choses, mĂȘme si elles font la mĂȘme chose, mĂȘme si elles font que les toilettes, elles voient des choses diffĂ©rentes. Tandis qu’en gĂ©riatrie c’est pratiquement toujours pareil... ». 20Durant les entretiens, les aides-soignantes ont Ă©tĂ© nombreuses Ă  qualifier leur travail en institution auprĂšs de personnes ĂągĂ©es de travail Ă  la chaĂźne », et se comparent Ă  des machines » ,.. Dans la maison de retraite c’est Ă  la chaĂźne. Je veux dire qu’on enchaĂźne les toilettes, enfin lĂ  oĂč j’étais en dernier, mais c’est partout pareil parce que j’en ai fait plusieurs. On commence Ă  7 h du matin et on finit les toilettes Ă  11 h 30 mais on n’a pas le temps... ». 21Une infirmiĂšre qui a travaillĂ© dans une unitĂ© de soins en longs sĂ©jours, s’exprime sur ce sujet et fait remarquer que ,.. Les soignants Ă©taient aussi rĂ©duits Ă  des robots donnant des soins ». 22UtilisĂ©s de maniĂšre rĂ©currente lors de l’enquĂȘte de terrain, ces termes – travail Ă  la chaĂźne », robots », machines » – montrent Ă  quel point les aides-soignantes en institution ressentent la difficultĂ© – sinon l’impossibilitĂ© – de vivre la dimension humaine, relationnelle de leur travail alors qu’elle est essentielle Ă  leurs yeux. De mĂȘme, plus ou moins explicitement, l’usage de ces termes interpelle les structures concernĂ©es dans leur incapacitĂ© Ă  s’organiser en mettant leurs usagers ĂągĂ©s au centre de leurs prĂ©occupations. Parmi les aides-soignantes rencontrĂ©es, certaines ont pointĂ© que la recherche d’efficacitĂ© sociale ne faisait pas le poids face Ă  l’exigence de rentabilitĂ© Ă©conomique aujourd’hui imposĂ©e aux structures Avant de faire du domicile, j’ai travaillĂ© en maison de retraite, et c’est pas du tout pareil ! La maison de retraite c’est plus euh... Je dirais que c’est plus au rendement, rentabilitĂ© oblige [...] en maison de retraite c’est Ă  la chaĂźne ». 8 Chef de service de mĂ©decine interne et gĂ©riatrie. 23Dans le mĂȘme registre critique, il est signalĂ© que les actionnaires qui investissent dans les maisons de retraites sont de plus en plus nombreux. À la bourse, le grabataire est Ă  la hausse » titre Charlie Hebdo, l’hebdomadaire satirique et politique 28 avril 2004. Quant Ă  Jacques Soubeyrand 2006, il Ă©crit8 ,.. Les bĂ©nĂ©fices de certaines maisons de retraites privĂ©es atteignent des sommets. MEDIDEP [une des trois plus grandes chaĂźnes de maisons de retraites privĂ©es] annonce pour 2003 une hausse de 25,5 % de son chiffre d’affaires. Et, sur l’annĂ©e 2005, le cours de l’action a progressĂ© de 31,2 %. Le groupe a multipliĂ© par dix ses bĂ©nĂ©fices 12,4 millions d’euros en sept ans ». 24MalgrĂ© une situation financiĂšre souvent florissante, beaucoup de maisons de retraite continuent de fonctionner en sous effectifs. En France, dans ces Ă©tablissements le ratio pensionnaires/personnels » est de 0,3 personnel par pensionnaire, alors que la moyenne en Allemagne et en Suisse est de 0,8 Ă  1 personnel par pensionnaire ; soit plus du double par rapport Ă  celle de la France. Lorsque l’on demande aux directeurs de maisons de retraites de procĂ©der Ă  des embauches, ils rĂ©pondent que le coĂ»t de celles-ci, du moins pour partie, incombera inĂ©vitablement aux rĂ©sidents et Ă  leurs familles. Or, beaucoup parmi ces derniers ont du mal Ă  faire face aux tarifs dĂ©jĂ  en vigueur, Ă  savoir entre 2 700 et 4 600 euros par mois Ă  Paris, entre 2 000 et 2 500 euros par mois en Ile de France et entre 1 500 et 1 800 euros par mois en province. 25Tandis que les maisons de retraites privĂ©es vantent la rentabilitĂ© du secteur et son potentiel de croissance Ă  leurs investisseurs et Ă  leurs actionnaires, c’est une autre histoire qu’ils racontent Ă  la table des nĂ©gociations avec le gouvernement. Les syndicats de directeurs d’établissement – qui reprĂ©sentent un lobby influent au regard de la politique de la vieillesse – se plaignent de manquer de moyens. AprĂšs la canicule de l’étĂ© 2003, leur porte-parole explique en effet que le dĂ©faut de personnel rĂ©sulte "du manque de moyens et non de la recherche du profit". Il faut donc plus d’argent public au profit des dirigeants, car la dignitĂ© du quatriĂšme Ăąge est bien une question d’argent », Le Figaro, 27 aoĂ»t 2003, citĂ© par Soubeyrand, 2006. 26Dans les maisons de retraite non privĂ©es, les directeurs doivent, quant Ă  eux, faire face aux restrictions budgĂ©taires. Composer avec ces restrictions devient malheureusement trop souvent une prioritĂ© de leur emploi du temps. Dans ces institutions confrontĂ©es en permanence aux restrictions budgĂ©taires, il y a nĂ©cessairement des incidences nĂ©gatives en matiĂšre de conditions de travail qui, en retour, mettent Ă  mal la relation aidant »/ aidĂ© », notamment en rĂ©duisant leurs Ă©changes Ă  la portion congrue. Comme le prĂ©cise une infirmiĂšre Le long sĂ©jour ne correspond pas tout Ă  fait Ă  ce qu’on attend de lui, parce que c’est un peu utopique avec les moyens qu’on a actuellement... ». 27La relation d’aide, telle qu’elle se pratique dans ces institutions, est Ă  sens unique, Ă  savoir qu’il n’y a pas d’interaction possible car l’aide-soignante fait le soin ou encore distribue le repas dans un temps trĂšs court ; trop court pour envisager un rĂ©el Ă©change hors prestation prescrite avec le patient. Il semblerait que lorsque l’équilibre de la relation aidant/aidĂ© est mis Ă  mal, en l’occurrence, lorsque la relation d’aide se rĂ©sume aux soins mĂ©dicaux stricto sensu, aussi bien l’aidant que l’aidĂ© sont alors en souffrance. Comme le montre l’enquĂȘte, dans ce contexte, les aides-soignantes ont l’impression de ne pas faire du bon travail » L’une d’entre elles souligne Disons qu’en maison de retraite, enfin pour moi personnellement, je sais pas si je peux parler comme ça, mais en maison de retraite j’ai pas l’impression de faire du bon travail parce que lĂ  c’est entre guillemets du "travail Ă  la chaĂźne". Vraiment il faut faire vite, vite, vite, donc on n’a pas le temps vraiment de prendre soin de la personne, personnellement comme je voudrais quoi... ». 28Ce qui pose problĂšme aux aides-soignantes c’est qu’elles sont sans cesse dans une sorte de compromis entre, d’un cĂŽtĂ©, ce qu’il faudrait faire et, d’un autre cĂŽtĂ©, ce – de fait en deçà – que permet l’organisation du travail. Ici, on constate que pour les aides-soignantes, prendre soin des personnes ĂągĂ©es ne se rĂ©sume pas Ă  la toilette ou Ă  la distribution des repas. En rĂ©alitĂ©, lorsque les aides-soignantes parlent de faire le soin », elles se rĂ©fĂšrent aussi Ă  un prendre soin » plus informel qui comprend des conversations avec les personnes ĂągĂ©es, et parfois mĂȘme le coiffage, le maquillage, etc. ; autant de soins qui permettent un rapprochement entre l’aidant » et l’aidĂ© ». Mais surtout, ce prendre soin informel » permettrait aux aides-soignantes de donner du sens Ă  leur travail dans la mesure oĂč elles ne seraient plus dĂšs lors dans une logique de travail industrielle mais dans une logique de sollicitude et d’échange favorisant la rĂ©ciprocitĂ© entre le sujet aidant » et le sujet aidĂ© ». 9 Cet aspect est trĂšs directement abordĂ© dans la contribution d’Éliane le Dantec. 29Lors des entretiens, il est apparu que les aides-soignantes disent leur mal ĂȘtre avec une certaine retenue – ... je sais pas si je peux parler comme ça... »– Ă  la diffĂ©rence des infirmiĂšres qui n’hĂ©sitent pas Ă  employer le terme de souffrance ». On peut se demander dans quelle mesure la retenue langagiĂšre des aides-soignantes, d’un cĂŽtĂ©, et l’aisance des infirmiĂšres, de l’autre, ne tĂ©moignent pas de leur mise Ă  distance, tant subjective que symbolique, dans la division du travail9 ? 30Au-delĂ , de ce qui distingue les aides-soignantes et les infirmiĂšres quant Ă  la possibilitĂ© de s’exprimer librement sur son travail, au sein des maisons de retraite ou des services hospitaliers de soins de longue durĂ©e semble rĂ©gner la loi du silence ; parler des problĂšmes qu’on y rencontre s’avĂšre ĂȘtre tabou. Ainsi, Ă©vitant les mots qui seraient les plus prĂ©cis pour dire la rĂ©alitĂ© de leur travail mais qu’elles pressentent comme risquant de leur porter prĂ©judice, les aides-soignantes se plaignent plus facilement du manque de temps » que d’une charge de travail trop importante ou encore d’un manque de personnel. 31La dĂ©valorisation dont pĂątit le travail des aides-soignantes –tout spĂ©cialement quand elles l’exercent auprĂšs des personnes ĂągĂ©es en fin de vie – est d’autant plus marquĂ©e que dans ces institutions les aidĂ©s, gĂ©nĂ©ralement, n’y guĂ©rissent pas mais y meurent. Comme l’a fait remarquer l’une des infirmiĂšres enquĂȘtĂ©es Mais la gĂ©riatrie c’est dĂ©valorisant parce que forcĂ©ment le projet de vie !... [...] À la sortie c’est le dĂ©cĂšs c’est pas la rĂ©cupĂ©ration totale de la mobilitĂ© d’un membre ou [...]. On n’est pas dans le mĂȘme projet thĂ©rapeutique, nous on accompagne en fin de vie, on accompagne dans la derniĂšre pĂ©riode de la vie. Ailleurs c’est "on soigne", on traite et puis la personne sort et on est content ». 32Une autre infirmiĂšre rencontrĂ©e explique que dans le service de soins de longue durĂ©e oĂč elle a travaillĂ©, les aides-soignantes dĂ©valorisaient leur travail et, au travers de leur travail, se dĂ©valorisaient elles-mĂȘmes en se comparant Ă  des torches culs ». S’ajoute Ă  cela l’impression de ne pas faire du bon travail » puisqu’on ne guĂ©rit pas. Ce d’autant plus qu’il y a un dĂ©calage flagrant entre ce qu’on enseigne aux aides-soignantes dans le cadre de leur formation et ce qu’elles font dans ce type d’institutions. Alors qu’elles sont formĂ©es Ă  guĂ©rir, dans les faits, en gĂ©riatrie, elles doivent se limiter Ă  accompagner Ă  mourir. Elles doivent donc assumer de prendre part Ă  un Ă©vĂšnement – la mort – trĂšs dĂ©valorisĂ©e dans nos sociĂ©tĂ©s et Ă  propos duquel il est finalement biensĂ©ant de se taire. Or, comment s’exprimer sur son travail quand le contexte oĂč il prend forme est socialement tabou et nettement discrĂ©ditĂ© ? 33Ainsi, les aides-soignantes sont souvent en proie Ă  la culpabilitĂ© de voir qu’on devrait faire peut-ĂȘtre autrement mais qu’on ne peut pas ». Dans un contexte oĂč les contraintes temporelles et les pressions mentales sont fortes, il est de plus en plus frĂ©quent que les aides-soignantes perdent l’envie, le dĂ©sir d’exercer leur mĂ©tier. Cela les conduit notamment Ă  mal supporter le contact avec les personnes ĂągĂ©es et, en consĂ©quence, Ă  dĂ©ployer des stratĂ©gies pour passer le moins de temps possible avec ces derniĂšres. Par exemple, elles restent plus longtemps en pause que ce qui est normalement prĂ©vu. Voici ce que dit une infirmiĂšre Ă  ce sujet ,.. La souffrance, elle se voit surtout quand on n’a plus envie de passer du temps avec les gens qu’on soigne. Et c’était ça aussi ! C’est-Ă -dire que dans cette structure [le service de soins longue durĂ©e], le personnel passait Ă©normĂ©ment de temps en pause, et je me suis mĂȘme amusĂ©e parfois Ă  chronomĂ©trer le temps. Eh bien y avait des jours oĂč c’était pas plus calme, je veux dire les lits Ă©taient pleins, mais oĂč sur huit heures de travail ils [les membres du personnel] en travaillaient quatre... ». 34On peut dire que, de toute Ă©vidence, les conditions de travail dĂ©crites par les aides-soignantes et les infirmiĂšres lors des entretiens ne permettent pas une prise en charge suffisamment correcte, Ă©thiquement correcte » une infirmiĂšre. Nous allons Ă©galement faire ressortir qu’elles ne peuvent vĂ©ritablement accorder une place Ă  la prise en compte » de la personne ĂągĂ©e comme sujet pouvant Ă©changer avec d’autres sur ce qui est en train de lui arriver. DerriĂšre la pression temporelle se profile la maltraitance institutionnelle ! 35Nous retiendrons que les conditions difficiles dans lesquelles s’effectue le travail de prise en charge de la dĂ©pendance liĂ©e Ă  l’ñge tendent Ă  crĂ©er un contexte gĂ©nĂ©rant ce qu’on a pris l’habitude de nommer de la maltraitance institutionnelle ». Bien Ă©videmment, cette derniĂšre ne saurait s’expliquer par une quelconque malveillance du personnel soignant Ă  l’égard des personnes ĂągĂ©es. Par contre, il semble pertinent de noter qu’elle trouve notamment sa source dans des activitĂ©s de travail qui ne sont pas porteuses de sens pour les soignants. La maltraitance institutionnelle est, en effet, un phĂ©nomĂšne collectif et organisationnel. Et, si les patients sont maltraitĂ©s, c’est avant tout parce qu’on maltraite le mĂ©tier », Malika Litim, Katia Kostulski, 2005. MaltraitĂ©es par l’institution fonctionnant, en permanence, en sous-effectifs, les aides-soignantes finissent par maltraiter leur mĂ©tier ; elles s’y dĂ©sinvestissent, attendant de trouver une meilleure opportunitĂ©. Ce dĂ©sinvestissement en attendant de trouver mieux ailleurs a Ă©tĂ© bien soulignĂ© par l’une des infirmiĂšres enquĂȘtĂ©es C’est trĂšs rĂ©pĂ©titif, y a l’usure qui s’installe et puis cette culpabilitĂ© de voir qu’on devrait faire peut-ĂȘtre autrement mais qu’on peut pas. Donc je pense que tout ça fait qu’au bout d’un moment, sans s’en rendre compte et sans le vouloir, on peut devenir maltraitant. Maltraitant, pas battre hein ! [...]. Je suis tombĂ©e des nues des fois dans certains longs sĂ©jours, dans certaines maisons de retraite, de constater tous ces problĂšmes de patients en souffrance mais aussi de personnels en souffrance. C’est vrai qu’au dĂ©part je voyais ça comme de la maltraitance, je ne voyais pas [...]. C’est pas excusable loin de lĂ , mais je veux dire maintenant je comprends mieux ce qui peut amener un bon aide-soignant Ă  dĂ©river ». 36Les entretiens que nous avons rĂ©alisĂ©s ont permis de cerner quelque peu les contours de cette maltraitance institutionnelle. Ainsi, on laisse une personne ĂągĂ©e appeler pendant plus de trente minutes une aide-soignante ou une infirmiĂšre qui ne vient pas car elle est trop occupĂ©e ailleurs Y a l’infirmiĂšre qui y va et puis elle va vous dire "elle veut le bassin". Je suis dĂ©solĂ©e mais l’infirmiĂšre peut trĂšs bien donner le bassin ! Et non, elle revient alors que c’est Ă  cinq mĂštres. Alors que bon la personne, elle a le temps de se faire pipi dessus. Ça c’est ces petites choses-lĂ  que je peux pas supporter » une aide-soignante. 37De mĂȘme, une perfusion sous cutanĂ©e est posĂ©e Ă  une personne qui peut trĂšs bien boire normalement. En fait, on la lui pose parce qu’on manque de temps pour la faire boire. Il arrive aussi trĂšs souvent qu’une personne ĂągĂ©e qui peut aller aux toilettes normalement soit obligĂ©e de porter une couche parce que les aides-soignantes n’ont pas le temps de l’aider pour s’y rendre. Dans une organisation du travail en flux tendu, ces faits de maltraitance Ă©mergent d’autant plus facilement que les personnes ĂągĂ©es, au lieu d’ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme sujets de leur fin de vie, sont traitĂ©es comme des objets de soins ». Comme l’écrit Lise Causse 2006, les aides-soignantes en maison de retraites mĂ©dicalisĂ©es sont mises face Ă  la domestication des corps et Ă  l’assujettissement des ĂȘtres » et sont en quelque sorte contraintes d’y prendre part en faisant ce qu’il faut pour contribuer Ă  produire et reproduire des pensionnaires idĂ©aux [en l’occurrence] des reclus dociles ». 38Les aides-soignantes, comme beaucoup d’autres soignants travaillant dans ce type d’institutions, ont beaucoup de mal Ă  faire ce qu’il faudrait pour Ă©viter d’ĂȘtre maltraitantes ». Elles ne disposent gĂ©nĂ©ralement pas des temps de parole qui sont indispensables pour pouvoir extĂ©rioriser » la frustration et la culpabilitĂ© accumulĂ©es afin de rĂ©crĂ©er avec un peu plus de sĂ©rĂ©nitĂ© leur relation Ă  l’autre ĂągĂ©. Ces temps de parole entre aidants et aidĂ©s mais aussi entre collĂšgues de travail sont perçus comme des temps morts par les directeurs des structures employeurs. Une aide-soignante note C’est vrai qu’en maison de retraite on a l’impression que les directeurs privilĂ©gient plus de faire les toilettes, et puis, le relationnel il va passer aprĂšs, quoi ! ». 39Ces temps de paroles qui, dans une perspective d’efficacitĂ© sociale de la prise en charge s’avĂšrent dĂ©cisifs, ne sont malheureusement pas compris dans la prestation envisagĂ©e uniquement en termes d’équilibre financier. En consĂ©quence, si les aides-soignantes souhaitent consacrer du temps pour parler avec les personnes ĂągĂ©es ou encore pour Ă©changer avec les collĂšgues des difficultĂ©s rencontrĂ©es dans l’exercice de leur travail, elles n’ont d’autres solutions que de le faire en l’enmaillant » – comme elles peuvent – dans le temps dĂ©jĂ  trĂšs serrĂ© de la prescription stricto sensu. De l’enquĂȘte, il ressort que cet enmaillage » est une pratique moins rĂ©pandue en institution qu’à domicile oĂč les marges de manƓuvre sont davantage possibles. Les aides-soignantes Ă  domicile un travailler » oĂč l’on peut se soustraire pour partie Ă  sa situation subalterne 10 Christophe Dejours dĂ©finit le travailler » au sens du manger » ou du boire ». Le travaille ... 40Le domicile, en mettant l’aide-soignante Ă  distance gĂ©ographique de son employeur, lui permet d’avoir davantage d’autonomie dans son travailler »10 Dejours, 2003. Au domicile des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, les aides-soignantes disposent d’une marge de manƓuvre non-nĂ©gligeable, d’une part, pour organiser la mise en Ɠuvre matĂ©rielle de la prescription et, d’autre part, pour construire l’interaction aidant/aidĂ©. ProtĂ©gĂ©es par le huis-clos dans lequel les domiciles les placent, les aides-soignantes se sentent moins sous pression qu’en institution. En procĂ©dant aux soins qu’on attend d’elles, elles disent pouvoir s’investir dans un rĂ©el soutien aux vieux en fin de vie et en retirer, en retour, la satisfaction de bien faire leur travail, de l’accomplir dans toutes ses dimensions, tant humaines que techniques sans pour cela se dĂ©partir de la distance requise du professionnel de santĂ© que la proximitĂ© attachĂ©e au domicile pourrait mettre Ă  mal. Quand les toilettes peuvent aussi ĂȘtre des moments d’échanges 41À domicile la charge de travail des aides-soignantes est plus raisonnable qu’en institution. Alors que dans ces derniĂšres, les aides-soignantes sont trois pour quarante patients ĂągĂ©s, Ă  domicile, il y a une aide-soignante pour environ six ou sept En 3 heures j’avais 15 toilettes Ă  faire, et des douches la plupart du temps, donc c’était 15 douches. C’était Ă  la va-vite hein, euh... En revanche Ă  domicile on arrive Ă  7 ou 8 patients en 5 heures. Alors vraiment la charge de travail n’est pas du tout la mĂȘme. Pas du tout, du tout la mĂȘme » une aide-soignante. 42MĂȘme si la grande majoritĂ© des aides-soignantes qui se sont prĂȘtĂ©es aux entretiens disent ne pas avoir vĂ©ritablement choisi de travailler auprĂšs des personnes ĂągĂ©es Ă  domicile, elles soulignent que leur travail leur plaĂźt Non c’est pas un choix, ça c’est fait comme ça puisque j’ai travaillĂ© quand mĂȘme 10 ans en clinique, oĂč lĂ  j’ai fait beaucoup de choses. Et puis non, c’est pas un choix, ça s’est prĂ©sentĂ© comme ça et puis, bon... ça me dĂ©plait pas du tout ; moi j’aime ce que je fais, ah oui ! Je suis Ă©panouie dans mon mĂ©tier. Tous les jours, je vais travailler toujours avec le sourire, j’ai toujours l’envie de travailler quoi !... » une aide-soignante. 43La diffĂ©rence sensible que l’enquĂȘte fait ressortir entre le travail des aides-soignantes en institution et Ă  domicile en faveur de ce dernier tient Ă  plusieurs facteurs. Tout d’abord, la charge de travail, moins lourde et contraignante Ă  domicile, permet aux aides-soignantes de passer plus de temps avec les personnes ĂągĂ©es On peut prendre un petit peu plus de temps pour apporter des soins Ă  ces gens-lĂ . On a plus de temps. Et donc pour moi c’est important de pouvoir faire du bon travail en ayant le temps » une aide-soignante. 44À domicile, les aides-soignantes ont ainsi le sentiment de faire du bon travail ». Or, qui dit plus de temps, dit plus d’échanges relationnels et donc plus de proximitĂ© avec les personnes ĂągĂ©es qui bien souvent tutoient les aides-soignantes ; nous l’avons vu ci-avant, c’est ce que valorisent en prioritĂ© les aides-soignantes et ce qui compense le dirty work auquel on les assigne assez spontanĂ©ment On est lĂ  aussi pour Ă©couter les vieilles personnes, c’est vrai qu’il y en a qui aiment beaucoup parler puisqu’elles sont seules. Donc on est lĂ  pour les Ă©couter et les rĂ©conforter un peu » une aide-soignante. 45Le maintien Ă  domicile, en raison des conditions de travail globalement perçues comme satisfaisantes, permet donc Ă  la relation d’aide de se faire sur la base d’un Ă©change, d’une vĂ©ritable relation Ă  l’autre. Nous pouvons dire, qu’à domicile, l’interdĂ©pendance aidant/aidĂ© est davantage possible. Or, celle-ci et les Ă©changes qui la fondent conduisent les aides-soignantes Ă  donner du sens Ă  leur travail bien mieux qu’elles ne l’ont fait ou ne le feraient en institution. À domicile, elles peuvent apporter du bien-ĂȘtre Ă  l’aidĂ© ĂągĂ© !... Lors de l’enquĂȘte, elles ont Ă©tĂ© unanimes sur ce point et comme le dit l’une d’entre elles Eh bien mon travail c’est d’abord des soins d’hygiĂšne mais c’est aussi du soutien moral, et puis en plus on apporte un bien-ĂȘtre ». 46Enfin, Ă  domicile, les aides-soignantes effectuent parfois des tĂąches plus techniques autrement plus valorisantes et valorisĂ©es que la toilette comme la pose d’un pansement par exemple ... AprĂšs y a des soins particuliers, qui peuvent ĂȘtre des fois des "petits" sic pansements mais c’est en connivence avec les infirmiĂšres libĂ©rales » une aide-soignante. RĂ©ussir Ă  Ă©changer sur la mort et parvenir Ă  apaiser les vieilles personnes une dimension essentielle du travailler » 11 Cf. la contribution d’Éliane Le Dantec. 47À domicile, il n’est pas rare que les personnes ĂągĂ©es se confient aux aides-soignantes en leur parlant notamment de la mort, de leur propre mort. Ainsi, comme c’est le cas pour les auxiliaires de vie11, les aides-soignantes sont directement sensibilisĂ©es aux angoisses des personnes ĂągĂ©es et se sentent devoir savoir y rĂ©pondre Faut ĂȘtre prĂ©sente, faut pouvoir rĂ©pondre Ă  leurs questions quand ils sont angoissĂ©s, Ă  leur famille Ă©galement Ă  domicile hein euh... » une aide-soignante. 48L’enquĂȘte nous apprend que toutes les personnes ĂągĂ©es ne parlent pas de la mort dans les mĂȘmes termes. Certaines disent qu’elles souhaitent mourir au plus vite car elles n’ont plus de raisons de vivre ,.. Elles veulent partir. Ils nous disent maintenant ça y est c’est bon j’ai envie de partir quoi. Mais ils disent pas qu’ils ont peur. AprĂšs y en a qui disent on a fait notre temps Ă  90 ans, pourquoi on est sur terre quoi. On ne sent pas ni de peur, ni de machin... » une aide-soignante. 49D’autres font trĂšs ouvertement part de leur angoisse de mourir La conversation s’engage et puis voilĂ . Par exemple ils nous disent j’ai peur de mourir... » une autre aide-soignante. 50Face Ă  la diversitĂ© des ressentis, les aides-soignantes rĂ©agissent Ă©galement diffĂ©remment, adoptant des discours et des stratĂ©gies » diverses notamment en fonction du moment et de la personne ĂągĂ©e avec qui elles parlent. En voici quelques exemples recueillis auprĂšs des aides-soignantes enquĂȘtĂ©es On leur dit qu’on est lĂ  [rire nerveux] ! Ca dĂ©pend des jours, ça dĂ©pend comment ils le disent, ça dĂ©pend comment ils le ressentent. AprĂšs on discute et puis on parle d’autre chose, et puis on essaie de comprendre. On leur dit "pourquoi c’était trop dur pendant votre vie ou quoi" ? Et puis bon, ils commencent Ă  parler du passĂ©, ou alors aprĂšs on peut le tourner en disant "mais non on a besoin de vous, comment on va faire si on vous voit plus tous les matins, j’aime bien venir vous voir, ou machin tout ça, vous avez plein de trucs Ă  m’apprendre". Puis y a plein de petites phrases qui font que... Mais bon y en a ils vivent seuls et leur but, ils le disent, ils veulent retrouver ou leur femme ou leur mari ». Y en a certaines qui nous disent "j’ai peur de partir", mais on leur dit que tout le monde doit partir un jour ou l’autre et qu’il faut pas y penser et qu’il faut profiter en attendant ». Moi en gĂ©nĂ©ral je leur dis c’est pas l’heure, c’est pas le moment. S’ils ont peur de mourir tout seul on essaie de leur dire qu’on est lĂ , on essaie de les rassurer ». 51Une aide-soignante nous dit reformuler systĂ©matiquement ce que dit la personne ĂągĂ©e sous forme interrogative, et s’arrange ainsi pour faire parler cette derniĂšre car elle l’a bien compris, c’est bien ce que souhaitent les personnes ĂągĂ©es Mais ça m’est dĂ©jĂ  arrivĂ© de ne pas savoir quoi rĂ©pondre. Alors quand ils vous posent la question, faut rĂ©itĂ©rer la question. Quand ils vous posent la question, vous la redĂźtes. Et aprĂšs ils parlent un peu plus. La conversation s’engage et puis voilĂ . Par exemple, ils nous disent "j’ai peur de mourir", et nous on rĂ©pond "vous avez peur de mourir ?" VoilĂ , vous comprenez, et aprĂšs la conversation s’engage ». 52Mais dans tous les cas, ce n’est pas simple pour les aides-soignantes de rĂ©pondre aux angoisses des personnes ĂągĂ©es dans la mesure oĂč elles n’y sont pas toujours prĂ©parĂ©es, seule la partie technique de leur mĂ©tier Ă©tant enseignĂ©e Ă  l’école. Elles doivent donc faire appel Ă  des compĂ©tences qu’on dit informelles » car elles sont acquises avec l’expĂ©rience Mais bon, c’est dommage que les formations ne soient pas assez euh... [Elle cherche un long moment mais ne trouve pas]. Mais bon au niveau de l’école quoi. Ce n’est pas assez pointu par rapport Ă  ce qu’on doit faire aprĂšs. Quand on sort de l’école on est pas euh... On apprend aprĂšs sur le tas ». 53L’angoisse de la mort mise en mots par les personnes ĂągĂ©es renvoie les aides-soignantes Ă  leur propre mort ,.. C’est vrai que des fois c’est difficile quand c’est vraiment l’heure, on sait pas quoi leur dire mais on essaye de les accompagner le plus qu’on peut quoi. Mais c’est difficile, finalement on sait tous qu’on va mourir un jour ou l’autre et puis on va pas leur dire non vous allez pas mourir et d’un autre cĂŽtĂ© on va pas leur dire si, si, vous allez mourir. Oui c’est difficile et puis ça nous renvoie forcĂ©ment Ă  nous, on se projette en se disant "quel est notre avenir ?". Donc c’est vrai que nous aussi on finira par mourir, donc c’est vrai que c’est dĂ©licat. Et puis c’est vrai qu’on voit des gens ça fait qu’un an qu’ils sont Ă  la retraite et puis... ! Une grosse maladie, donc on se dit d’un autre cĂŽtĂ© faut profiter de la apprend Ă  se dire vaut mieux profiter maintenant que plus tard et en mĂȘme temps ça fait peur de vieillir, ça renvoie Ă  pleins de choses quoi ! » une aide-soignante. 54La mort est donc prĂ©sente dans les Ă©changes aidant soignant/aidĂ© ĂągĂ©. Indubitablement, elle nourrit leur interdĂ©pendance en train de se produire, le temps de la prestation prescrite. Dans l’intimitĂ© du domicile, cette interdĂ©pendance en train de se produire met sur le tapis » et, en consĂ©quence, questionne un tabou majeur de nos sociĂ©tĂ©s. Il nous semble que ce qui se joue Ă  cette occasion circonscrit un espace de libertĂ© et de confiance socialement utile, facilitĂ© par des professionnelles des aides-soignantes mais aussi des auxiliaires de vie qui devraient ĂȘtre officiellement reconnues qualifiĂ©es pour cette part importante de leur travail. 55Nous pouvons le constater, les aides-soignantes contribuent Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de vie des personnes ĂągĂ©es, en leur apportant un bien-ĂȘtre physique le plus facilement repĂ©rable mais aussi en leur proposant un soutien moral. Pour cela, elles font ainsi appel Ă  des compĂ©tences qui ne leurs sont pas rĂ©ellement reconnues. Notamment, une relation de confiance s’instaure entre l’aidant et l’aidĂ©. L’aide-soignante devient en quelque sorte une confidente qui parvient, Ă  force d’expĂ©rience Ă  apporter du rĂ©confort aux personnes ĂągĂ©es, tout spĂ©cialement quand elles vivent seules Moi j’ai le sentiment qu’on leur apporte beaucoup et puis bon les personnes ĂągĂ©es se confient Ă  nous, elles nous parlent. Donc, oui j’ai le sentiment de leur apporter beaucoup » une aide-soignante.Il est trĂšs important pour les aides-soignantes de sentir que leur travail, dans son aspect relationnel, a un impact positif sur les personnes ĂągĂ©es. À domicile, elles vivent beaucoup mieux leur mĂ©tier. Non seulement en raison de conditions de travail plus souples qu’en institution qui permettent un vĂ©ritable Ă©change avec la personne ĂągĂ©e, mais aussi parce qu’elles ont le sentiment –voire la certitude–, d’ĂȘtre impliquĂ©es dans un projet valorisant, tant humainement que socialement ,.. Parce que je suis dĂ©jĂ  pour le maintien Ă  domicile de la personne ĂągĂ©e. Parfois c’est pas possible ; mais quand c’est possible faut essayer de les conserver dans leur univers quoi. Ne pas trop les dĂ©raciner, parce que c’est un dĂ©racinement la maison de retraite, l’hĂŽpital c’est totalement diffĂ©rent. Ils ne vivent pas leurs maladies de la mĂȘme façon hein. MĂȘme pour les personnes dĂ©mentes quoi » une aide-soignante. Au cƓur du travailler » un juste Ă©quilibre entre proximitĂ© et distance 56MĂȘme si dans l’ensemble les aides-soignantes effectuent les mĂȘmes tĂąches Parce que c’est vrai qu’avec les personnes ĂągĂ©es c’est toujours la petite pas beaucoup de choses qui changent » une aide-soignante, 57... il semble qu’elles vivent mieux cette petite routine » Ă  domicile qu’en institution. D’une part, le domicile constitue un espace de proximitĂ© favorable aux Ă©changes aidant/aidĂ©. Les aides-soignantes ont aimĂ© nous dire, qu’à domicile, elles peuvent librement parler de choses et d’autres avec les personnes ĂągĂ©es ». D’autre part, leurs tournĂ©es » des domiciles n’étant jamais identiques, une distance peut ĂȘtre ainsi maintenue par rapport Ă  la charge affective contenue dans les attentes des aidĂ©s ĂągĂ©s. Par exemple, ne faisant pas seules les soins requis dans la durĂ©e par une personne ĂągĂ©e, les aides-soignantes du SSIAD apprĂ©cient une organisation des tournĂ©es qui leur permet de ne pas s’attacher dĂ©mesurĂ©ment aux personnes ĂągĂ©es. Par exemple, lorsqu’un dĂ©cĂšs survient, elles peuvent continuer leur travail sans ĂȘtre trop perturbĂ©es. D’ailleurs, l’un des aspects positifs du maintien Ă  domicile des personnes ĂągĂ©es tient au fait que les aides-soignantes, en effectuant le trajet d’un domicile Ă  un autre, disposent d’un peu de temps pour pouvoir se remettre d’une situation difficile. 58À domicile, la distance Ă  l’autre aidĂ© recommandĂ©e aux aidants professionnels n’est pas toujours facile Ă  tenir. Mais, l’enquĂȘte a montrĂ© que, gĂ©nĂ©ralement, cette difficultĂ© est transformĂ©e par les aidĂ©s et les aidants en opportunitĂ©. Sous cet angle, comme nous l’avons dĂ©jĂ  signalĂ© ci-avant, dans ce cadre propice Ă  l’intimitĂ©, les personnes ĂągĂ©es se sentent davantage autorisĂ©es Ă  susciter des Ă©changes leur permettant, Ă  la fois, d’exprimer et calmer les angoisses de la fin de vie tout en gardant un contact avec l’extĂ©rieur. Quant aux aides-soignantes, en sachant faire avec les marges de manƓuvres qu’elles peuvent y avoir, elles rĂ©ussissent Ă  se sentir vraiment utiles Au domicile la relation n’est jamais strictement professionnelle. Je sais pas... Mais quand on travaille auprĂšs des patients chez eux, nous crĂ©ons des liens. C’est difficile de ne pas crĂ©er des liens » une aide-soignante. Moi ça va faire trois ans que je suis ici et il y a quand mĂȘme des personnes qu’on prend encore en charge et que j’ai pris au tout dĂ©but de mon arrivĂ©e au SSIAD. Donc c’est vrai que, forcĂ©ment, on fait quand mĂȘme partie de leur vie et ils font forcĂ©ment partie de la notre parce que bon, au quotidien on les voit, on suit ce qui leur arrive [...] Donc nous c’est des patients qu’on garde jusqu’à pratiquement la fin, donc quelque part on Ă©tablit quand mĂȘme une petite ils nous appellent par nos prĂ©noms, ils nous connaissent, on les voit souvent. Donc c’est pas seulement un patient, voila quoi ! C’est euh... C’est un patient sans en ĂȘtre un, voilĂ  » une aide-soignante. 59Ce dispositif de tournĂ©es alternĂ©es doit permettre aux personnes ĂągĂ©es de s’habituer Ă  voir diffĂ©rentes aides-soignantes prendre soin d’elles. Le principe de l’alternance est motivĂ© par la conviction que si, pour une raison ou pour une autre, une aide-soignante se trouve dans l’impossibilitĂ© de se rendre au domicile d’une personne ĂągĂ©e, cette derniĂšre puisse accepter la venue d’une autre aide-soignante sans rĂ©ticence majeure. Toutes les aides-soignantes interrogĂ©es sont satisfaites de ce dispositif de tournĂ©es alternĂ©es qui leur permet de trouver un Ă©quilibre entre empathie Ă  l’aidĂ© et professionnalitĂ©. En revanche, il apparaĂźt que les personnes ĂągĂ©es prĂ©fĂ©reraient avoir toujours la mĂȘme aide-soignante Les tournĂ©es alternĂ©es, c’est trĂšs bien parce que, nous, on s’habitue pas Ă  la personne, parce que c’est vrai qu’on arrive Ă  s’attacher aux gens. Donc, comme ça on s’habitue pas Ă  la personne et puis la personne ĂągĂ©e pareil. C’est vrai que certaines personnes s’en plaignent "Oui ça change tout le temps on aimerait bien avoir toujours les mĂȘmes euh"... Mais nous on prĂ©fĂšre tourner comme ça. Parce que lĂ , c’est pas que pour quelques mois qu’on a les personnes, c’est pendant des annĂ©es ! Donc c’est vrai que de voir toujours, toujours, toujours les mĂȘmes personnes, je pense pas que ça soit bien, pour les deux » une aide-soignante. 60La demande des personnes ĂągĂ©es de garder toujours la mĂȘme aide-soignante doit ĂȘtre reliĂ©e au mĂ©contentement souvent trĂšs marquĂ© de voir leurs habitudes dĂ©rangĂ©es. Ainsi, au domicile des personnes ĂągĂ©es, le moindre dĂ©placement d’objet par les aides-soignantes demande beaucoup de tact et de patience. À ce sujet, Jean-Claude Kaufmann 1997 Ă©crit Les objets du quotidien ont une vertu de permanence qui construit le concret et contrĂŽle les errements de l’identitĂ© ils jouent le rĂŽle de garde-fou du soi [...]. Les objets participent Ă  la fois Ă  la conservation de la mĂ©moire collective d’une sociĂ©tĂ© et Ă  la conservation de la mĂ©moire individuelle ». Les objets n’étant pas que des objets mais des prolongements de soi, nous pouvons comprendre l’importance que leur accordent les personnes ĂągĂ©es et, en consĂ©quence, leur rĂ©ticence Ă  les voir dĂ©placĂ©s par un tiers. Une aide-soignante prĂ©cise ,.. on leur change certaines habitudes en rapport au soin. On leur dit "voilĂ  ça, les serviettes ça serait bien de les mettre lĂ , ou telle crĂšme lĂ , comme ça c’est accessible". Donc ça, on leur chamboule un petit peu mais vraiment avec patience, et petit Ă  petit, on peut pas faire ça brutalement et, donc, c’est pour ça qu’il faut, tout doucement, amener notre façon de travailler chez eux. C’est pas simple ». 61Or, selon les aides-soignantes, ce n’est pas de pĂ©nĂ©trer dans le domicile des personnes ĂągĂ©es qui pose problĂšme, mais c’est de le faire rĂ©guliĂšrement qui s’avĂšre l’ĂȘtre. En effet, Ă  titre d’exemple, lorsque notre Ă©tat de santĂ© ne nous permet pas de nous rendre au cabinet du mĂ©decin, c’est tout naturellement le mĂ©decin qui se rend Ă  notre domicile, et cela ne pose aucun problĂšme dans la mesure oĂč le mĂ©decin ne vient pas tous les jours. Par contre, le fait qu’un professionnel mĂ©decin, assistante sociale, aide Ă  domicile, infirmiĂšre, etc. vienne chez vous rĂ©guliĂšrement, peut signifier deux choses, diffĂ©rentes mais souvent complĂ©mentaires d’abord, en gĂ©nĂ©ral, cela signifie que vous ne pouvez plus vous dĂ©placer commodĂ©ment ou facilement donc que vous ĂȘtes en partie confinĂ© dans votre domicile. Ensuite, mĂȘme si vous pouvez encore Ă  peu prĂšs vous dĂ©placer, le fait qu’un professionnel vienne chez vous, peut signifier qu’il veut voir comment vous habitez votre logement » Ennuyer, 2006. 62Le souhait de voir toujours la mĂȘme aide-soignante traduirait un besoin des personnes ĂągĂ©es d’humaniser » l’aspect mĂ©dical de la relation avec celle-ci en reconstruisant, en quelque sorte, un environnement familial Ă©liminant du mĂȘme coup le sentiment d’intrusion. 63L’une des diffĂ©rences majeures entre le maintien Ă  domicile et l’admission en institution est que cette derniĂšre est trĂšs fortement hiĂ©rarchisĂ©e et sous contrĂŽle, ne facilitant pas, d’une part, la mise en place de temps de paroles avec les personnes ĂągĂ©es dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s un peu plus haut mais aussi l’entente entre les aides-soignantes et leurs supĂ©rieurs, dont les infirmiĂšres auxquelles elles sont directement subordonnĂ©es aspect sur lequel nous allons maintenant nous arrĂȘter. II. DES AIDES-SOIGNANTES ET D’AUTRES PROFESSIONNELS ENTRE CONTRÔLE ET CONFIANCE CONTRÔLÉE 64ArticulĂ©e ou non au soutien d’aidants familiaux, la prise en charge de la dĂ©pendance liĂ©e Ă  l’ñge prend forme Ă  travers l’intervention de divers professionnels. Sans surprise, l’espace d’intervention constituĂ© par cette prise en charge expĂ©rimente au quotidien la rencontre de pratiques et des reprĂ©sentations construites dans des trajectoires de formation de durĂ©e et de niveaux trĂšs diffĂ©rents et renvoyant avec plus ou moins de nettetĂ© Ă  l’excellence ou Ă  l’insignifiance de sa place dans une sociĂ©tĂ© de fait segmentĂ©e, hiĂ©rarchisĂ©e et conflictuelle » Birh, 2004. Sous cet angle, la distance entre les aides-soignantes et les mĂ©decins est tellement Ă©vidente que sa lĂ©gitimitĂ© ne peut ĂȘtre sujette Ă  caution. Ainsi, comme les auxiliaires de vie Le Dantec, infra, tout spĂ©cialement Ă  domicile, les aides-soignantes aiment avoir Ă  travailler avec les mĂ©decins » qui ne chercheraient pas Ă  les rabaisser » en leur rappelant en permanence qu’elles n’ont qu’une petite formation dans le mĂ©dical ». Par contre, les aides-soignantes ont tendance Ă  percevoir les infirmiĂšres et les auxiliaires de vie comme Ă©tant Ă  distance rapprochĂ©e. Cette distance rapprochĂ©e est source de tensions rĂ©currentes mais contrastĂ©es dans les frustrations et dĂ©sirs qu’elles charrient. En effet, comme nous allons le voir d’un cĂŽtĂ©, les aides-soignantes aspirent Ă  ce qui les rapproche des infirmiĂšres en les tirant vers le haut soit enfin reconnu ; d’un autre cĂŽtĂ©, afin d’éviter d’ĂȘtre aspirĂ© vers le bas, elles souhaitent que ce qui les sĂ©pare des auxiliaires de vie soit clairement rappelĂ©. 65Les tensions qui ainsi se jouent autour de la position des aides-soignantes dans l’espace d’intervention segmentĂ©, hiĂ©rarchisĂ© et conflictuel qu’est l’aide aux personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes expriment Ă©galement la nĂ©cessitĂ© d’ouvrir un dĂ©bat sur la recomposition Ă  l’Ɠuvre des statuts professionnels que paraĂźt impliquer le type de travailler » requis dans sa dimension relation d’aide ». En effet, que l’on soit aide-soignante, infirmiĂšre ou auxiliaire de vie auprĂšs de gens ĂągĂ©s confrontĂ©s Ă  une perte d’autonomie, on se trouve en posture de faire ce qu’il y a de spĂ©cifique Ă  sa qualification en l’enmaillant » dans ce qu’il y a de commun notamment, la demande d’échanges langagiers gĂ©nĂ©rĂ© par les caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©riques de l’aidĂ©. Or, la question est bien de savoir comment s’y prendre, d’une part, pour Ă©lever ce faire et ĂȘtre commun » au rang de qualification transversale et, d’autre part, pour l’articuler Ă  des qualifications spĂ©cifiques difficilement contestables. 66Il va sans dire que notre contribution n’apportera pas de rĂ©ponses totalement Ă©tayĂ©es Ă  ces deux questions. Elle vise plutĂŽt Ă  circonscrire le contexte qui fait qu’on se doit aujourd’hui de les poser. Elle va le faire, encore une fois, en distinguant les deux sphĂšres de la prise en charge de la dĂ©pendance liĂ©e Ă  l’ñge que sont l’institution et le domicile. Notre hypothĂšse Ă©tant que le faire et ĂȘtre commun » a davantage de visibilitĂ© Ă  domicile qu’en institution. À domicile, son expression se heurte moins aux tensions statutaires qu’en institution. La relation de confiance – contrĂŽlĂ©e – l’emporte sur la relation de contrĂŽle entre professionnels diffĂ©remment formĂ©s et qualifiĂ©s. En institution la relation de contrĂŽle l’emporte nettement sur la relation de confiance 67Les infirmiĂšres possĂšdent un capital symbolique autrement plus important que celui des aides-soignantes. Les infirmiĂšres ont la responsabilitĂ© des tĂąches plus techniques socialement valorisĂ©es tandis que les aides-soignantes sont essentiellement chargĂ©es du dirty work ». Au vu de cette distinction de base, ce sont les infirmiĂšres qui sont en mesure d’encourager ou non les aides-soignantes et de leur dĂ©lĂ©guer ou non certaines tĂąches plus techniques, permettant Ă  ces derniĂšres de valoriser ou non leur travail. Ce sont aussi les infirmiĂšres qui sont habilitĂ©es Ă  intĂ©grer ou pas les aides-soignantes au diagnostic infirmier. Sous cet angle, lors des entretiens, les aides-soignantes ont expliquĂ© que leurs rapports avec les infirmiĂšres Ă©taient parfois difficiles en institution, en ce sens que, la plupart du temps, les infirmiĂšres ne dĂ©sirent pas leur dĂ©lĂ©guer certaines tĂąches plus valorisantes ; aussi, les aides-soignantes se sentent parfois Ă©crasĂ©es par la logique hiĂ©rarchique. Voici ce que dit une aide-soignante Ă  ce sujet En institution [...]. C’est chacune son rĂŽle, enfin c’est ce que moi j’ai ressenti, c’est chacune son rĂŽle et puis on dĂ©borde pas [...]. AprĂšs les infirmiĂšres, j’ai trouvĂ© que, surtout celles qui sortaient de l’école, elles prenaient vraiment leur rĂŽle Ă  cƓur. À une Ă©poque je me suis mĂȘme sentie un peu Ă©crasĂ©e par ça, chacun son rĂŽle... ». 68Tandis que les aides-soignantes dĂ©sirent accomplir des tĂąches plus techniques qui sortent thĂ©oriquement du cadre de leur fonction, les infirmiĂšres sont dans une toute autre logique. Une aide-soignante le fait d’ailleurs remarquer Bon, on aurait plus tendance, nous les aides-soignantes, Ă  dĂ©border un peu, alors que les infirmiĂšres, non !... Elles, elles restent bien sur leur rĂŽle et puis voilĂ  quoi ». 69En rĂ©alitĂ©, tandis que les aides-soignantes voudraient accĂ©der Ă  un peu plus de capital symbolique, les infirmiĂšres luttent pour conserver le leur. Lors des entretiens, certaines aides-soignantes ont expliquĂ© que les infirmiĂšres ne dĂ©siraient pas s’occuper des tĂąches plus ingrates effectuĂ©es traditionnellement par les aides-soignantes. Par exemple, l’une d’entre-elles explique qu’il n’était pas rare que les pensionnaires souillent leurs draps parce que les aides-soignantes Ă©taient trop occupĂ©es ailleurs et que l’infirmiĂšre pourtant prĂ©sente attendait qu’une aide-soignante se libĂšre. MalgrĂ© la bonne foi des infirmiĂšres enquĂȘtĂ©es quant Ă  leur envie de valoriser les aides-soignantes, il s’avĂšre que, le plus souvent, elles ne peuvent s’empĂȘcher de rappeler qu’infirmiĂšres et aides-soignantes ont chacune leur place respective. L’une d’entre elle n’a pas manquĂ© de faire remarquer Ce que je leur dis toujours [aux aides-soignantes] ce que moi je peux faire, vous pouvez pas le faire, mais ce que vous vous faĂźtes, moi je peux le faire ». 70L’utilisation du verbe pouvoir » est ici trĂšs significative ! En parlant ainsi, cette infirmiĂšre met les aides-soignantes dans l’incapacitĂ© quasi physique d’accomplir les mĂȘmes tĂąches qu’elle. On pourrait s’attendre plutĂŽt Ă  l’utilisation du verbe savoir » qui aurait impliquĂ© que seule une formation appropriĂ©e qui leur faisait dĂ©faut, et qu’il ne s’agissait donc pas d’une incapacitĂ© physique et intellectuelle Ă  accomplir les mĂȘmes gestes que les infirmiĂšres. Il est intĂ©ressant de relever que mĂȘme si la plupart des infirmiĂšres ont conscience de ce problĂšme de manque de reconnaissance des aides-soignantes, il semblerait qu’elles se sentent en danger quand on adopte une posture susceptible de les revaloriser. 71Au vu de ce constat, une question vient naturellement pourquoi, alors que les infirmiĂšres se montrent compatissantes envers les aides-soignantes, elles Ă©prouvent cet irrĂ©pressible besoin de les renvoyer Ă  leur gade statutaire infĂ©rieur ? Un autre questionnement est Ă  rapprocher de celui-ci pourquoi, avant mĂȘme la crĂ©ation du titre d’aide-soignante, les infirmiĂšres qualifiĂ©es ont revendiquĂ© leur diffĂ©rence en demandant l’exclusivitĂ© du titre d’infirmiĂšre ? En effet, elles auraient tout aussi bien pu se dĂ©marquer en changeant elles-mĂȘmes de titre, laissant par-lĂ  celui d’infirmiĂšre au personnel non qualifiĂ©. Alors, pourquoi prĂ©fĂ©rer que d’autres perdent en grade plutĂŽt que de monter soi-mĂȘme ? Il est Ă©tonnant de constater que les infirmiĂšres ne s’autorisent pas Ă  monter en grade, comme si Ă  leurs propres yeux leur mĂ©tier n’avait pas tant de valeur pour leur permettre une rĂ©elle progression. Ainsi, il apparaĂźt que la seule possibilitĂ© de valorisation des infirmiĂšres soit la dĂ©valorisation des aides-soignantes. 72Il ne s’agit pas ici de critiquer gratuitement le comportement des infirmiĂšres vis-Ă -vis des aides-soignantes. On ne peut se rendre compte de cette rivalitĂ© qu’au travers de certains entretiens dans lesquels les infirmiĂšres se dĂ©voilent » compassion mais envie que chacun reste Ă  sa place, volontĂ© d’intĂ©grer mais nĂ©anmoins mise Ă  l’écart. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier qu’en institution les infirmiĂšres sont, elles aussi, soumises Ă  des conditions de travail trĂšs difficiles qui se traduisent notamment par un manque de temps Dans un service la dĂ©marche de soin est souvent faite par l’infirmiĂšre, parfois en Ă©quipe mais pas forcĂ©ment parce qu’il y a ce problĂšme de timing et en fait elles [les aides-soignantes] participent moins. C’est comme en service, moi je me battais pour qu’en gĂ©riatrie les aides-soignantes participent Ă  la relĂšve, je donnais le temps de parole aux aides-soignantes pour qu’elles fassent elles-mĂȘmes la relĂšve de leurs patients » une infirmiĂšre. 73Il faut aussi prendre en compte la responsabilitĂ© des infirmiĂšres au regard des soins Ă  dispenser ; responsabilitĂ© d’autant plus marquĂ©e que les soins sont gĂ©nĂ©ralement dispensĂ©s dans l’urgence. En effet, si une infirmiĂšre dĂ©cide de dĂ©lĂ©guer Ă  une aide-soignante une de ses propres tĂąches et que celle-ci n’exĂ©cute pas correctement cette tĂąche, c’est l’infirmiĂšre qui en assumera les consĂ©quences. Toutefois, il semblerait que mĂȘme si l’infirmiĂšre dispose d’un temps suffisant pour montrer Ă  une aide-soignante la marche Ă  suivre pour accomplir une tĂąche plus technique, elle ne le fait pas dans la mesure oĂč cela prouverait » que l’aide-soignante en question peut faire cette tĂąche tout aussi bien qu’elle. Or, s’il s’avĂ©rait qu’une aide-soignante peut parfaitement exĂ©cuter une tĂąche traditionnellement dĂ©volue aux infirmiĂšres, ces derniĂšres [descendraient] de leur piĂ©destal » une infirmiĂšre. 74Notre approche de l’opposition entre aides-soignantes et infirmiĂšres s’articule Ă  celle mise en avant dans la contribution d’Éliane Le Dantec. Comme le suggĂšre cette auteure, les infirmiĂšres gĂšrent cette opposition en s’accrochant Ă  une approche traditionnelle des qualifications et des grilles de classifications affĂ©rentes fondĂ©es sur le niveau de formation. Elles nĂ©gligent les Ă©volutions rĂ©centes en termes de compĂ©tences savoir-faire et savoir ĂȘtre qui laissent entrevoir une zone de rencontre entre leur mĂ©tier et celui des aides-soignantes ; et qui invitent probablement Ă  une reconsidĂ©ration/adaptation des grilles de classifications. 75En institution, il apparaĂźt que les aides-soignantes travaillent uniquement sous dĂ©lĂ©gation, ce qui ne laisse pas la place Ă  l’initiative qui pourtant, pourrait ĂȘtre un facteur de valorisation de leur mĂ©tier et de soi. Leur travail se fait sous contrĂŽle trĂšs strict de la hiĂ©rarchie et, plus particuliĂšrement, des infirmiĂšres. Une aide-soignante enquĂȘtĂ©e note Tu fais ton truc, tu viens, tu laves, et tu t’en vas. Tu ne peux pas mettre le moindre petit pansement, tu ne le feras pas ». 76Il ressort nettement des entretiens auprĂšs des aides-soignantes que l’intercommunication avec les infirmiĂšres est trĂšs rare. Certaines d’entre-elles ont mĂȘme laissĂ© entendre qu’elles avaient le sentiment qu’en institution les infirmiĂšres ne leur faisaient pas confiance. En effet, participer Ă  la circulation d’informations sur l’état des patients ĂągĂ©s et son Ă©volution serait, valorisant pour les aides-soignantes. Malheureusement, il apparaĂźt que ce qui l’emporte au quotidien c’est que – plus ou moins ouvertement – les infirmiĂšres les ramĂšnent Ă  leur statut de simples » exĂ©cutantes. Pourtant, l’une des infirmiĂšres enquĂȘtĂ©es insiste sur l’importance de ces marques de confiance » et explique comment elle s’y prenait pour valoriser le travail des aides-soignantes En valorisant ce qu’elles font, en montrant du doigt la petite progression mais qui est Ă©norme pour la personne. Si au dĂ©part d’une prise en charge on fait une toilette au lit tous les jours et que quelques temps aprĂšs c’est une toilette au lavabo, et bien de valoriser justement l’effort qu’elles ont fait tous les jours de mobiliser un petit peu plus la personne eh bien c’est peut-ĂȘtre que cette personne peut aller au lavabo et c’est peut-ĂȘtre que cette personne elle peut aller aux toilettes au lieu de porter une couche. Donc c’est non nĂ©gligeable ! C’est quotidien, c’est lors des relĂšves, de fĂ©liciter un petit peu l’aide-soignante qui a pris une initiative bien fondĂ©e et qui a apportĂ© quelque chose de positif Ă  la personne, mĂȘme si c’est pas immĂ©diatement, mĂȘme si c’est au bout d’une semaine » 77Comme le montre l’enquĂȘte, il semblerait qu’en institution les mĂ©decins valorisent plus le travail des aides-soignantes. Voici ce que dit une aide-soignante Avec les mĂ©decins en institution on arrivait plus facilement Ă  leur parler quand il y avait un souci. Les mĂ©decins me dĂ©lĂ©guaient plus facilement que les infirmiĂšres » une aide-soignante. 12 Dans sa contribution, Éliane Le Dantec remarque le mĂȘme type de proximitĂ© –non clairement assumĂ©e ... 78Ici, entre en jeu le fait que symboliquement et objectivement le mĂ©decin est beaucoup plus qualifiĂ© que les aides-soignantes et les infirmiĂšres. Le mĂ©decin ne rentre pas dans des conflits pour l’appropriation ou le maintien de son capital symbolique. De mĂȘme, de plus en plus de femmes sont mĂ©decins, ainsi, aujourd’hui, mĂȘme si le symbole de la masculinitĂ© concernant la mĂ©decine est encore relativement prĂ©gnant, elle n’est plus un domaine exclusivement masculin. C’est pourquoi, la rivalitĂ© qui existe entre aides-soignantes et infirmiĂšres tient certainement moins Ă  un problĂšme du rapport masculin/fĂ©minin qu’au fait qu’elles sont plus proches dans la hiĂ©rarchie que ce qu’elles pensent12. Dans ces conditions, la seule vĂ©ritable caution de valeur pour les infirmiĂšres est donc que les aides-soignantes demeurent statutairement infĂ©rieures. Nous pouvons retenir que la rivalitĂ© –plus ou moins explicite – observĂ©e lors de l’enquĂȘte de terrain tĂ©moigne, d’un cĂŽtĂ©, d’aides-soignantes souffrant d’un dĂ©ficit de valeur et, de l’autre, d’infirmiĂšres faisant tout pour maintenir en l’état ce qui signe leur crĂ©dit de valeur. II. 2 À domicile une relation de confiance plus ou moins sous contrĂŽle 79L’enquĂȘte montre, qu’à domicile, les relations entre aides-soignantes et infirmiĂšres libĂ©rales et coordinatrices sont meilleures qu’en institution. À l’écart de la logique de contrĂŽle strictement descendant caractĂ©risant une organisation trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, le domicile paraĂźt Ă©mousser le risque de disputes statutaires autour des tĂąches respectivement dĂ©volues aux aides-soignantes et aux infirmiĂšres. Par contre, elle fait ressortir, qu’à domicile comme en institution, les mĂ©decins demeurent trĂšs apprĂ©ciĂ©s pour leurs sollicitations rĂ©currentes auprĂšs des aides-soignantes qui, en retour, se sentent valorisĂ©es. À domicile comme en institution, il est Ă©vident que le savoir-faire hautement qualifiĂ© du mĂ©decin ne peut ĂȘtre revendiquĂ© ni par les infirmiĂšres, ni par les aides-soignantes. 80La majoritĂ© des aides-soignantes rencontrĂ©es exerçant leur mĂ©tier au domicile de personnes ĂągĂ©es disent avoir de bons rapports avec les infirmiĂšres libĂ©rales. L’entente procĂšde certainement du fait que les unes et les autres n’y ont pas de liens hiĂ©rarchiques arrĂȘtĂ©s par une mĂȘme structure employeur. Quand il arrive qu’elles se croisent au domicile d’une vieille personne, comme c’est le cas avec les mĂ©decins, les infirmiĂšres libĂ©rales n’hĂ©siteraient pas Ă  faire appel aux aides-soignantes pour une information ou pour une assistance lors d’un soin. 81Cette façon de faire des infirmiĂšres libĂ©rales est comprise par les aides-soignantes comme une reconnaissance de leurs compĂ©tences professionnelles et, au-delĂ , comme le signe d’un respect entre personnes Ă©gales. 82Les infirmiĂšres libĂ©rales qui ont des patients en commun avec les aides-soignantes du SSIAD sont conviĂ©es aux rĂ©unions organisĂ©es par ses infirmiĂšres coordinatrices. Ces rĂ©unions ont pour objet de faire le point sur l’état des patients ĂągĂ©s. La majoritĂ© des aides-soignantes rencontrĂ©es considĂšrent ces rĂ©unions comme un bon moyen pour se rapprocher entre professionnels de niveaux techniques diffĂ©rents. Dans cette optique, l’une d’entre elle souligne Avec les infirmiĂšres libĂ©rales, ce qu’il y a de bien c’est qu’on organise des rĂ©unions de temps en temps. On fait un listing des patients qu’elles ont Ă  charge, donc on parle de chaque patient. Ce qu’il y a de bien c’est qu’elles sont trĂšs abordables et voilĂ  quoi... C’est vrai qu’on a la chance de travailler avec des infirmiĂšres qui nous disent de ne pas hĂ©siter Ă  les appeler s’il y a un problĂšme ». 83Seules quelques aides-soignantes plutĂŽt sceptiques notent que la plupart des infirmiĂšres libĂ©rales ne viennent pas aux rĂ©unions du SSIAD oĂč on y rencontre finalement que les collĂšgues aides-soignantes. Dans leurs propos, nous pouvons percevoir la mise en tension entre la posture collectivement impliquĂ©e » d’aides-soignantes salariĂ©es et la posture individuelle et individualiste » du travailleur indĂ©pendant ,.. Mais c’est vrai qu’on a des liens un peu plus rapprochĂ©s avec certaines infirmiĂšres, qui ont la mĂȘme optique que nous. Parce que les autres, parler des patients ça les intĂ©resse pas spĂ©cialement puisque bon elles, elles font leurs soins, elles ont leurs protocoles de soins mais ça s’arrĂȘte lĂ  quoi » une aide-soignante. 13 Les deux infirmiĂšres coordinatrices du SSIAD de l’hĂŽpital de Perpignan sont notamment chargĂ©es des ... 84Les infirmiĂšres coordinatrices du SSIAD13 on fait l’unanimitĂ© autour du constat suivant lequel elles font confiance aux aides-soignantes qu’elles encadrent. Sous cet angle, Ă  domicile, l’encadrement auquel procĂšdent les infirmiĂšres coordinatrices, d’une part, n’est pas ressenti par les aides-soignantes comme un contrĂŽle entendu au sens d’une domination. D’autre part, les aides-soignantes enquĂȘtĂ©es font ressortir que la fonction d’encadrement qui les concerne les autorise Ă  prendre part au diagnostic infirmier au moment des rĂ©unions en faisant remonter des domiciles ce qui ne va pas » Ici qu’on soit aide-soignante ou infirmiĂšre, on peut dire, on peut soumettre des choses. Enfin je veux dire c’est valorisant, les infirmiĂšres disent "vous ĂȘtes nos yeux, point barre" donc euh... » une aide-soignante. 85Les aides-soignantes apprĂ©cient particuliĂšrement d’ĂȘtre consultĂ©es avant que les infirmiĂšres coordinatrices prennent une dĂ©cision, notamment en ce qui concerne les plannings Oui ça se passe trĂšs bien. Moi je pense qu’elles ont leur rĂŽle propre. Autant elles nous font confiance et autant elles vont nous demander euh... Des choses par rapport au planning, par rapport aux tournĂ©es. Elles peuvent trĂšs bien le faire sans nous demander, comme n’importe quel patron. Mais non elles prĂ©fĂšrent nous demander qu’est-ce qu’on en pense. Mais euh... Quand il faut trancher, elles tranchent, ce qui est tout Ă  fait normal. Non elles sont trĂšs, trĂšs bien. Je pense qu’elles ont la pĂ©dagogie en plus. Y a un temps pour rigoler et puis y a un temps pour travailler, voilĂ . Chez nous c’est vraiment ça. Y a une bonne ambiance. Nous on est Ă  l’aise avec elles, et ça nous permet de dire plus facilement ce qui va pas, pour nous, et elles, nous dire ce qui va pas et puis quand il faut se fĂącher, enfin se fĂącher c’est façon de parler, mais quand elles disent non c’est non. Et c’est trĂšs bien, parce que sinon ça pourrait pas marcher ». 86Au travers de cet extrait d’entretien nous ne remarquons pas moins que si les infirmiĂšres font confiance aux aides-soignantes, ces derniĂšres ne sont pas Ă  l’abri d’un rappel Ă  l’ordre ». Si on la compare Ă  l’enthousiasme pour dire la relation de confiance, la mise en mots retenue des rappels Ă  l’ordre du supĂ©rieur hiĂ©rarchique doit s’entendre en n’oubliant pas que les infirmiĂšres coordinatrices sont chargĂ©es de l’évaluation des aides-soignantes avec les incidences nĂ©gatives que celle-ci pourrait avoir sur le planning et la qualitĂ© de leur tournĂ©e. 87À domicile, les aides-soignantes ne sont pas les seules professionnelles qui ont un contact rĂ©gulier avec les familles des personnes ĂągĂ©es. C’est aussi le cas des auxiliaires de vie. Certaines des aides-soignantes enquĂȘtĂ©es nous ont dit avoir en gĂ©nĂ©ral de bonnes relations avec les auxiliaires de vie, reconnaissent notamment qu’elles ont un rĂŽle important pour que le maintien Ă  domicile des personnes ĂągĂ©es se dĂ©roule au mieux Ce qu’il y a de bien, c’est que nous on a un passage d’une demi-heure le matin, les auxiliaires de vie ce qu’il y a de bien, c’est que si elles sont lĂ  plus longtemps, elles peuvent remarquer des choses. Ne serait-ce que les selles, parfois les patients se souviennent pas s’ils sont allĂ©s Ă  la selle ou pas, on peut pas contrĂŽler s’il y a un problĂšme de constipation ou quoi. Donc c’est vrai que les auxiliaires de vie elles nous notent si pendant leur prĂ©sence elles ont Ă©tĂ© Ă  la selle. Donc c’est important » une aide-soignante. 88Cependant, de la mĂȘme maniĂšre que les relations entre infirmiĂšres et aides-soignantes en institution sont rythmĂ©es par une lutte statutaire, Ă  domicile, les relations entre aides-soignantes et auxiliaires de vie sont parfois conflictuelles pour les mĂȘmes raisons, Ă  ceci prĂšs que dans ce cas ce sont les aides-soignantes qui sont pourrait-on dire en situation de force par rapport aux auxiliaires de vie. En effet, les aides-soignantes supportent mal que les auxiliaires de vie effectuent des tĂąches qui leur sont normalement assignĂ©es. Cela mĂȘme si paradoxalement elles reconnaissent –au moins en partie– que les auxiliaires de vie ont un rĂŽle informationnel dans la mesure oĂč elles sont plus souvent en contact avec les personnes ĂągĂ©es On a les auxiliaires de vie et ça c’est important. C’est le plus important parce que c’est avec elles qu’on a le plus de contacts et euh... C’est elles les premiĂšres qui vont venir nous aider et dire "tiens attends je vais faire le lit". Et puis elles sont plus souvent avec le patient alors on leur dit "tiens comment vous l’avez trouvĂ© ?", voilĂ . Et avec elles ça se passe bien, en gĂ©nĂ©ral ça se passe bien. Sauf si certaines auxiliaires de vie pensent qu’elles sont docteurs, et ben on essaie de leur faire comprendre qu’elles sont pas docteur. C’est arrivĂ© oui. La famille s’était dĂ©placĂ©e et donc ils m’attendaient, ils voulaient me poser des questions par rapport Ă  notre structure etc. [...] Et l’auxiliaire de vie balayait autour de nous et elle tendait l’oreille donc bon... Et Ă  un moment donnĂ© la famille me demande "mais euh le passage infirmier en fait c’est Ă  quelle heure" ? Et lĂ  l’auxiliaire de vie dit oh non, non elle a pas d’infirmiĂšre, y a aucune infirmiĂšre qui vient ». Et lĂ  j’ai dit "quand mĂȘme" ! Parce que c’est une patiente qu’on a depuis plus d’un an et depuis plus d’un an elle a une infirmiĂšre qui vient lui faire un pilulier. VoilĂ  ça, et en fait c’est elle qui a donnĂ© la rĂ©ponse Ă  ma place. Donc Ă  un moment donnĂ© la personne de la famille s’est retournĂ©e et lui a dit "Ă©coutez balayez rire et laissez la personne rĂ©pondre", quoi. En plus, y a pas longtemps qu’elle Ă©tait arrivĂ©e mais elle avait dĂ©cidĂ© qu’elle savait tout de cette dame et que voilĂ . C’est rare mais bon dans ces cas-lĂ , on leur fait comprendre que nous on vient pas empiĂ©ter sur leur travail, donc voila quoi. Chacun a sa place. Autant on est une Ă©quipe, autant chacun a sa place quoi, voilĂ  ». 89Ainsi, les aides-soignantes rappellent rĂ©guliĂšrement aux auxiliaires de vie ce qu’elles ne doivent pas faire ou dire car elles estiment que ces derniĂšres ne disposent pas des connaissances liĂ©es Ă  leur formation et qu’elles n’ont donc pas les compĂ©tences requises ; chacun devant envers et contre tous rester Ă  sa place quoi qu’il arrive !... D’ailleurs, comme cela nous a Ă©tĂ© signalĂ©, lorsque les aides-soignantes demandent Ă  ce que leur salaire soit plus important, c’est en rĂ©fĂ©rence Ă  celui des auxiliaires de vie qui, bien que non qualifiĂ©es, ne perçoivent que cent euros de moins qu’elles !... CONCLUSION 14 En France aujourd’hui, on compte 8 millions d’employĂ©s dont six millions de femmes Chenu, 2005. 90Comme nous avons tentĂ© de le montrer, les aides-soignantes travaillant auprĂšs des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes cristallisent plusieurs des caractĂ©ristiques qui rendent compte des difficultĂ©s et mutations de la condition salariale aujourd’hui. À l’occasion de cette conclusion nous retiendrons, comme le rappelle Alain Chenu 2005, que les aides-soignantes, avec la secrĂ©taire, le facteur, l’employĂ© de banque, la caissiĂšre de supermarchĂ©, l’assistante maternelle et la femme de mĂ©nage, sont les figures les plus emblĂ©matiques du monde des employĂ©s dans sa configuration actuelle14 ». 91Comme le suggĂšre encore Alain Chenu, au mĂȘme titre que les auxiliaires de vie travaillant elles-aussi auprĂšs des personnes ĂągĂ©es, les aides-soignantes appartiennent au prolĂ©tariat de services » trĂšs exposĂ© Ă  la prĂ©caritĂ© de l’emploi dans ses divers degrĂ©s ; en raison notamment des fluctuations des politiques publiques et de leur maniĂšre de se positionner au regard du secteur marchand qui lorgne de plus en plus sur la manne que promet le vieillissement de la population. 92Mais, si les aides-soignantes ressortent sans nul doute du groupe aujourd’hui le plus exposĂ© Ă  la prĂ©caritĂ© de l’emploi au sein de ce salariat multipolaire » circonscrit par Jean Lojkine 2005, son appartenance Ă  ce dernier, cette fois saisie sous l’angle du travail, tĂ©moigne aussi d’une possible recomposition des qualifications qui pourrait – peut-ĂȘtre – leur ĂȘtre favorable. En effet, comme nous avons commencĂ© Ă  l’apprĂ©hender, la rencontre entre des salariĂ©s retraitĂ©s et des salariĂ©s en activitĂ© comme cadre de rĂ©alisation du travail subordonnĂ© des seconds et d’expĂ©rimentation du temps libĂ©rĂ© des premiers Friot, 2003, laisse entrevoir les contours d’une qualification transversale Ă  diffĂ©rents mĂ©tiers et source de valorisation de soi. L’enjeu central de cette qualification transversale en gestation est, nous semble-t-il, l’affirmation de l’efficacitĂ© sociale du travail mis au service d’une fin de vie confortable et apaisĂ©e pour tous contre la recherche d’une rentabilitĂ© Ă©conomique Ă  court terme qui porte le risque d’une vieillesse Ă  deux vitesses celle des vieux riches ou suffisamment aisĂ©s bĂ©nĂ©ficiant de la sĂ©curitĂ© de vie et celle des vieux peu aisĂ©s ou pauvres plus ou moins confrontĂ©s Ă  l’insĂ©curitĂ© de vie.

SeprĂ©parer Ă  se prĂ©senter. Si je me prĂ©sente Ă  un poste de leadership, je vais Ă©viter de parler de ma passion pour les jeux vidĂ©os que j’ai eu entre 15 ans et 18 ans. En revanche, si je vais parler de leadership Ă  une bande de geeks, je vais en parler pour que ceux-ci s’identifient.

Vous ĂȘtes un salariĂ© en CDD ou CDI et vous souhaiteriez effectuer une formation afin de monter en compĂ©tences ou d’envisager un nouveau mĂ©tier ? Sachez que dĂ©sormais chaque salariĂ© dispose d’un Compte Personnel de Formation CPF et que vos cotisations vous donnent le droit Ă  un financement pour rĂ©aliser des formations. A ce titre, vous avez le droit de demander des congĂ©s payĂ©s ou sans solde dans le but d’assister Ă  cette formation. Votre employeur n’est pas obligĂ© d’accepter votre indisponibilitĂ© voir le code du travail sur le droit des salariĂ©s, mais vous avez tout Ă  fait le droit de lui demander un congĂ©s de formation professionnelle, voir de participer financiĂšrement en complĂ©ment de votre CPF aux coĂ»ts que celle-ci engendre. ModĂšle de lettre de formation professionnelle Ă  son employeur Vous pourrez utiliser le modĂšle ci-dessous pour formuler une demande de congĂ©s payĂ©s Ă  votre employeur afin de rĂ©aliser votre formation. Veillez Ă  bien le remplir avec vos propres informations PrĂ©nom, Nom Adresse Code Postal et Ville Destinataire Adresse Code Postal et Ville À ville, le xx/xx/xx Objet Demande de formation professionnelle PiĂšces-jointes les indiquer Madame, Monsieur, EmployĂ©e de indiquer le secteur dans votre entreprise en tant que indiquer la fonction souhaitĂ©e, je dĂ©sire aujourd’hui me rĂ©orienter professionnellement vers le mĂ©tier de indiquer le nom du mĂ©tier. Par la prĂ©sente, je vous adresse une requĂȘte de prise en charge de ma formation de indiquer la formation de indiquer le nom de l’organisme, dans le cadre de indiquer la nature du dispositif. Je vous ai d’ailleurs transmis la fiche descriptive de cette formation en piĂšce jointe. En consĂ©quence, je vous demande de m’octroyer un mois de congĂ©s sans soldes, temps nĂ©cessaire Ă  cette formation, et vous propose de contribuer financiĂšrement, Ă  hauteur de 2000€ pour le coĂ»t qui est non supportĂ© par mon Compte Personnel de Formation. Titulaire d’un indiquer le diplĂŽme de plus cohĂ©rent avec la formation, je pratique mon mĂ©tier depuis maintenant indiquer le nombre annĂ©es, dont indiquer le nombre au sein de votre entreprise Ă  ne noter que si vous avez dĂ©jĂ  travaillĂ© pour cet employeur. Durant ma carriĂšre, j’ai occupĂ© les fonctions suivantes de indiquer les fonctions occupĂ©es pendant nombre d’annĂ©es annĂ©es. Cela m’a rendu possible l’assimilation de nombreuses compĂ©tences, comme indiquer les compĂ©tences les plus cohĂ©rentes avec la formation, ainsi que l’assimilation de qualitĂ©s de indiquer les qualitĂ©s les plus cohĂ©rentes avec la formation. Je dĂ©sire aujourd’hui, professionnellement comme personnellement, orienter ma carriĂšre vers le mĂ©tier de indiquer le mĂ©tier, pour pouvoir Ă©voluer dans l’entreprise quand un poste de cette nature viendra Ă  ĂȘtre vacant ou créé indiquer “ou crĂ©Ă©â€ seulement si c’est un poste qui sera prochainement prĂ©sent dans l’entreprise. C’est naturellement que j’ai choisi d’aller dans cette voie, car je suis indiquer les traits de personnalitĂ© pertinents et j’ai indiquer les expĂ©riences pertinentes. Je vous remercie par avance de la considĂ©ration que vous porterez Ă  ma demande, et suis Ă  votre entiĂšre disposition pour convenir d’un entretien afin de vous expliquer plus en dĂ©tail mon projet. Dans l’attente de votre rĂ©ponse, qui j’espĂšre sera positive, veuillez agrĂ©er, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distinguĂ©s. Signature PrĂ©nom et Nom Pour aller plus loin si vous avez des questions sur la formation professionnelle, son financement et les congĂ©s, vous pouvez poser votre question dans les commentaires, et vos camarades y rĂ©pondront 😉 volontiers.
Laformation d’aide-soignante Ă  l’issue de l’admission se dĂ©roule sur 1 annĂ©e. Une fois arrivĂ© dans la salle d'examen le jury vous demandera de tirer au sort un sujet d'actualitĂ© sanitaire et social, vous aurez environ 30mn pour le prĂ©parer seul. Ensuite le jury vous demandera de l'exposer et de l'argumenter Ă  haute voix.
L’actualitĂ© rĂ©cente a Ă©tĂ© marquĂ©e par diverses agressions subies par les infirmiĂšres libĂ©rales, de la part de leur patient. ConfrontĂ©es Ă  des personnes dĂ©sespĂ©rĂ©es, malades, le comportement Ă  adopter n’est pas toujours Ă©vident. Fort heureusement tous les patients ne sont pas violents, mais certains sont jugĂ©s difficiles » tant au niveau de leurs comportements, que dans leurs demandes saugrenues. On fait le point avec vous sur la gestion des patients difficiles. Des agressions de plus en plus frĂ©quentes Patient difficile » n’est pas forcĂ©ment synonyme de patient dangereux, mais malheureusement, les violences subies par les IDEL sont croissantes au cours des derniers mois. AprĂšs le dĂ©cĂšs en juillet 2014 d’une IDEL Ă  Strasbourg dans le cadre de son exercice, l’agression de Jeanine, IDEL dans l’HĂ©rault, le tĂ©moignage de Marie-Françoise, IDEL en Bretagne, agressĂ©e par un de ses patients montre qu’il faut faire preuve de la plus grande vigilance vis-Ă -vis de certaines personnes. Tous ces Ă©vĂ©nements tragiques agitent le dĂ©bat autour des conditions d’exercice des IDEL, et il est nĂ©cessaire d’en parler pour faire Ă©voluer les choses ! Qu’est-ce qu’un patient difficile ? On appelle patient difficile, ces patients qui exagĂšrent demandes abusives, maladies imaginaires, dĂ©pendance, insultes. Ils dĂ©passent les bornes ! Violents ou agressifs ils ne respectent plus la distance patient-soignant qu’il est d’usage de conserver, se permettant certaines rĂ©flexions ou certaines demandes. La consĂ©quence ? Le soignant peut ĂȘtre exaspĂ©rĂ© par le patient, et finit par lui-mĂȘme ne plus faire d’effort, voir Ă  ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able avec lui. Cela créé un cercle vicieux qui dĂ©tĂ©riore petit Ă  petit la relation entre les deux personnes et l’issue est bien souvent l’arrĂȘt de la prise en charge de la personne en question. La situation est gĂ©nĂ©ralement trĂšs mal vĂ©cue par l’IDEL qui peut ĂȘtre agacĂ©e, fatiguĂ©e d’avoir Ă  gĂ©rer ce genre de personne. Il/elle n’a plus envie d’aider le patient, redoute les rendez-vous et les vit comme un calvaire. Le comportement Ă  adopter Comme Ă©voquĂ© dans un autre de nos articles OĂč s’arrĂȘte le rĂŽle de l’IDEL ? » , il y a des limites Ă  ce que vous pouvez accepter. DĂšs que le patient franchi ces limites, vous devez rĂ©agir Ă  ses propos et ne pas hĂ©siter Ă  le recadrer ». Vous ĂȘtes seulement tenue d’effectuer des actes mĂ©dicaux et les patients vous doivent le respect. Il est cependant plus difficile d’exprimer son mĂ©contentement lorsque le patient est simplement un peu trop prĂ©sent » ou essaye d’exercer une certaine pression psychologique nombreux appels, nombreuses exigences, comportement Ă  la limite de la tyrannie. Beaucoup pensent qu’ils sont vos uniques patients ! Vous avez la possibilitĂ© d’interrompre les soins, si vous avez une raison valable. Une relation qui s’envenime ou encore la perte de confiance dans le soignant sont des motifs valables pour l’arrĂȘt des soins. Dans ce cas, vous devez fournir au patient une liste des infirmiĂšres dans la rĂ©gion et transmettre son dossier Ă  la personne qui prendra le relais. Il est parfois prĂ©fĂ©rable d’arrĂȘter les soins plutĂŽt que de continuer Ă  subir la relation. Dans tous les cas, parlez-en autour de vous, Ă  vos proches, Ă  vos collĂšgues. Recevoir un avis extĂ©rieur ne peut ĂȘtre que bĂ©nĂ©fique pour prendre un peu de recul par rapport aux Ă©vĂ©nements. Rassurez-vous, ĂȘtre IDEL est un trĂšs beau mĂ©tier, et ces patients difficiles sont compensĂ©s par les magnifiques rencontres que votre mĂ©tier vous donne l’opportunitĂ© de faire ! Pour vous bĂątir votre propre opinion si vous envisagez de vous installer, n’hĂ©sitez pas Ă  consulter notre article qui traite des avantages et des inconvĂ©nients du mĂ©tier d’IDEL. Pour les IDEL dĂ©jĂ  installĂ©e, avez-vous dĂ©jĂ  rencontrĂ© ce type de patient ? Quels conseils donneriez-vous aux futures installĂ©es ? Liens 6jDtbO.
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