Publié le 24/06/2011 à 0600 , mis à jour le 15/02/2022 à 1630 Le 30 mai dernier, lors de l’audience correctionnelle du tribunal de Béziers, une justiciable a été contrainte d’ôter son voile islamique pour rentrer dans la salle d’audience. Elle explique "Quand je suis entré dans la salle du tribunal, un policier m’a demandé d’ôter mon voile par respect pour la juge". Elle continue "J’ai accepté de me présenter à la barre avec un bandeau sur la tête. Rien dans la loi française ne m’interdit de me présenter avec un hijab. Seul Allah peut me demander de dévoiler ainsi ma pudeur." Celle qui se dit victime d’islamophobie s’est convertie à l’Islam il y a plusieurs années. Elle est décidée à porter très loin cette affaire. Elle compte signaler de tels comportements auprès de la Halde Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité comme auprès de la cour Européenne des droits de l’Homme. Au tribunal, on confirme qu’il a bien été demandé à cette personne d’enlever son voile pour se présenter devant la juge. "Comme cela est fait pour toutes les personnes qui rentrent avec un couvre-chef." Par ailleurs, cette même personne s’en ait pris vertement à la présidente du tribunal qui aurait dit "La circoncision était un acte de barbarie." Le fils de la plaignante s’étant converti à 10 ans à la religion islamique et ayant été circoncis, il y a peu. Mais dans la salle d’audience, personne ne se souvient de tels propos, ni les policiers, ni les avocats, pas même notre collègue présente lors du jugement de cette mère de famille. "On m’accuse de manipuler mon enfant car il s’est converti. Pour moi, ce n’est rien d’autre que du racisme. On en fait une affaire de religion." Mardi, la justice va donner une réponse au motif qui lui a valu d’être présentée à la barre du tribunal. "Je serai présente, mais voilée", dit-elle.Ilarrive que dans certains pays, les femmes musulmanes puissent être forcées à enlever leur voile et de laisser leurs têtes découvertes. Est-ce qu'il leur est permis de faire cela, La propriétaire d’un restaurant hendayais qui a refusé une cliente voilée comparaîtra devant le tribunal judiciaire de Bayonne. © Crédit photo Lapègue Bertrand Par le 02/06/2022 à 12h19Mis à jour le 03/06/2022 à 18h36 La patronne de l’établissement en front de mer avait argué de la liberté des femmes. Discrimination fondée sur la religion réelle ou supposée », estime le parquet de Bayonne. Le tribunal judiciaire se saisira de l’affaire Cette restauratrice du front de mer hendayais sera jugée, le 20 septembre, pour discrimination fondée sur la religion réelle ou supposée » d’une personne. En l’occurrence, la femme...Cette restauratrice du front de mer hendayais sera jugée, le 20 septembre, pour discrimination fondée sur la religion réelle ou supposée » d’une personne. En l’occurrence, la femme voilée que la patronne a refusée dans son établissement, dimanche 29 mai. Le fils de cette dame, Nabil Allaoui, a signalé l’incident à la police de Pau, où il vit. L’homme avait invité sa mère au restaurant, à l’occasion de la Fête des mères. Cela faisait vingt et un ans que nous n’avions plus eu de moment comme cela et je savais que manger au bord de l’océan lui ferait plaisir », indiquait Nabil Allaoui à Sud Ouest », le lendemain des faits. Ils ont choisi Hendaye. Mais nous n’avons pas eu le temps de franchir la porte que cette personne nous a sauté dessus reprochant à ma mère de porter le voile, de s’habiller de façon préhistorique et autres réflexions désobligeantes. »Au tribunalLa propriétaire du restaurant se défendra ainsi Religion ou pas, je n’accepte rien de ce qui peut s’apparenter à un outil de soumission de la femme, assume la propriétaire des lieux. Chez moi, vient qui veut. Mais en totale liberté. Cette dame était prête à enlever son voile, mais c’est son fils qui a refusé. » La mère voilée, d’un foulard qui ne dissimulait pas son visage précisera son fils, a porté plainte. La propriétaire du restaurant était déférée ce jeudi 2 juin devant la substitut du procureur, Amandine Boyer. Celle-ci a considéré le fils et la mère, tous deux empêchés de s’attabler, comme victimes. Le tribunal judiciaire de Bayonne examinera cette histoire. La suite de cet articleest réservée aux abonnées. Découvrez l'offre Premium Le journal + L’accès à l'intégralité des articles depuis 1944 + l’Édition du soir + Le Club abonnés Déjà abonné ? Se connecter Ladjoint à la sécurité de la ville d'Orange, tenue par l'extrême droite depuis 1995, a demandé à une femme de retirer son voile pour pouvoir voter, rapporte ce mercredi France Bleu Vaucluse.
RELIGION - Si cette salariée avait un rendement intéressant et qu'elle produisait un travail de qualité, l'employeur ne pouvait-il pas prendre les devants vis-à -vis de son client et lui dire qu'un tel motif constitue une discrimination ? Les faits de l'espèce sont assez simples. Une salariée, embauchée en qualité d'ingénieure par une société de prestation de services informatiques, était de confession musulmane et portait le voile. Pendant certaines réunions, celle-ci avait refusé d'enlever son voile, alors qu'un client avait fait passer un message très clair à la société qui l'avait embauchée la salariée devait retirer son voile lors de l'accomplissement de sa mission au titre de son contrat de travail au sein de sa société. L'employeur, au regard du mécontentement de son client, a licencié la salariée... Le licenciement se fonde uniquement sur le port du voile ! Bien que le client ait marqué sa fermeté » et qu'il ait fait passer des instructions claires en la matière, il nous semble naturel que ce licenciement a une nature manifestement discriminatoire. Il est uniquement basé sur le fait que cette salariée portait le voile islamique pendant ces heures de travail. Or on se souvient de l'apport de la jurisprudence Baby-Loup qui affirmait que les entreprises privées pouvaient inscrire dans leur règlement intérieur qu'elles ne souhaitaient pas de signes religieux en leur sein, à condition que cette interdiction ne renvoie pas à un signe religieux en particulier, laquelle disposition serait déclarée discriminatoire. Il va de soi que le mécontentement du client témoigne de plusieurs éléments une problématique liée à la tolérance du client qui, in fine, distingue clairement entre les capacités intellectuelles d'une femme voilée et des autres », et un licenciement motivé sur des raisons liées au voile islamique. La Cour de cassation a également été dans l'embarras. Comment répondre au défi qui se posait devant elle ? Nous pensons que la Cour de cassation a eu le bon réflexe le réflexe européen. Celui de l'obligation d'interprétation conforme souvent oublié au grand damne des juristes chevronnés particulièrement pointilleux sur les aspects de droit communautaire. Nous croyons effectivement que la jurisprudence française a besoin de cette clarification et qu'il s'agit d'une vraie problématique d'interprétation juridique. La question posée est la suivante Le voile portait-il atteinte à la qualité du travail ? En tant que juristes, nous pensons que le renvoi préjudiciel aux juridictions européennes pour une position d'interprétation est une option intelligente. En tant que militants anti-discriminations, nous ne pouvons pas nous empêcher quelques remarques sur les éléments factuels. La vraie question est la suivante cette salariée, bien que voilée, assurait-elle une qualité de travail qui portait atteinte à la bonne marche de l'entreprise ? Au fond, si cette salariée avait un rendement intéressant et qu'elle produisait un travail de qualité, l'employeur ne pouvait-il pas prendre les devants vis-à -vis de son client et lui dire qu'un tel motif constitue une discrimination ? En effet, la demande de discriminer de la part de clients, comme par exemple avec les sociétés d'intérim, est prohibé par la loi, au même titre que l'acte de discriminer directement. Dans ce cadre, la société de prestation de services informatiques, ne pouvait se retrancher derrière l'avis de son client, à partir du moment où celui-ci entendait clairement discriminer. De manière plus générale, nous pensons que nous vivons dans une société où lorsque les intérêts financiers sont trop importants, la pauvreté du rapport humain refait surface. On aboutit à une société totalement téléguidée par le chiffre d'affaires et qui ne peut pas se dire que le racisme et l'antisémitisme, les discriminations, l'injustice sociale, sont des fléaux qui devraient être fermement combattus. Dans le cas présent, la recherche du profit a été l'élément moteur justifiant la discrimination, et cela n'est pas acceptable. Nous attendons de pied ferme la réponse de la Cour de cassation et nous ne manquerons pas de la commenter.
Dumoment que cela constitue un devoir religieux pour la musulmane, il n’est pas acceptable - du point de vue de la religion, de l’éthique, de la coutume, de la loi et de la constitution - qu’elle soit contrainte de l’enlever, violant ainsi ses convictions et sa conscience.Publié le 24/05/2018 à 2116, Mis à jour le 24/05/2018 à 2137 Une buraliste qui avait refusé de délivrer un colis à une musulmane voilée, au motif qu'elle ne pouvait pas contrôler son identité, a comparu aujourd'hui devant le tribunal correctionnel d'Albi. La plaignante avait expliqué que son visage restait visible lorsqu'elle a présenté sa carte d'identité pour récupérer son colis, en avril dernier. Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis et 3000 euros d'amende. Le tribunal rendra son jugement le 28 lire aussiOuverture du procès de la buraliste qui exigeait que sa cliente retire son voileCette convertie, âgée d'une trentaine d'années, avait accepté d'enlever son voile à l'écart des regards des hommes, ce que la commerçante avait refusé. La cliente avait alors porté plainte pour discrimination en raison de la religion. Le Mrap et la Licra s'étaient portées partie civile, réclamant entre 1500 et 2000 euros de buraliste albigeoise comparaissait pour "refus de biens ou services au profit d'une personne physique ou morale en raison d'une appartenance supposée ou non à une religion déterminée". Elle a affirmé qu'elle n'avait "rien contre la religion, nous avons même refusé de servir une religieuse qui refusait d'enlever son voile". Elle a dit avoir "peur" depuis un braquage d'un bureau de poste à proximité. Plaidant la relaxe, son avocat Me Simon Cohen a accusé les parties civiles de "pratiquer l'amalgame", arguant que "dans ce bureau de tabac, la règle est appliquée pour tous". Pourquoi elle devrait enlever [son voile] au moment de ses interventions publiques, c’est peut-être la question qu’on devrait se poser », a lancé le jeune parlementaire sur Europe 1 ce Rachida, qui a participé à l'émission "Face à la rue" sur CNews dans la ville de Drancy, a reçu des menaces de mort pour avoir retiré son voile devant Eric Zemmour.©Capture d'écran / C8 / DRPression religieuseLes menaces de mort visant la femme ayant accepté de retirer son voile à Drancy face à Éric Zemmour sont très représentatives du destin de nombre de musulmanes libres de mettre un voile, prisonnières pour l’avoir mis…Florence Bergeaud-BlacklerFlorence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche au CNRS dans le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités. Paris Sciences et Lettres Université PSL University. Voir la bio »Les musulmans de France de plus en plus assignés à résidence identitaire par les islamistesavec Florence Bergeaud-BlacklerAtlantico Invité de l’émission Face à la rue » ce lundi 25 octobre, Eric Zemmour a participé à une séquence dans laquelle on le voit échanger avec des habitants de la ville de Drancy. Au terme d’un échange sur la laïcité, une femme voilée accepte de retirer son voile si le candidat supposé à la présidentielle accepte d’en faire de même avec sa cravate. Très vite, elle se retrouve victime de nombreuses insultes et menaces de mort sur les réseaux sociaux. Peut-on parler d’assignation à résidence par les islamistes ?Florence Bergeaud-Blackler J’ai vu cette séquence devenue virale. Une femme prise dans un dialogue avec le putatif candidat Eric Zemmour devant les caméras dans une ville de banlieue ose enlever son voile pour prouver qu’une femme choisit librement de le mettre. Elle ne réalise pas alors la portée de son geste qui a pour effet de montrer le contraire de ce qu’elle veut prouver. Les insultes fusent. Elles montrent que le contrôle social des femmes est très fort et qu’elles ne sont pas libres de choisir, du moins individuellement. La réprobation n’a pas été le seul fait de militants islamistes endurcis. Il y a ceux qui ont persiflé estimant que cette femme avait perdu tout honneur face au perfide Zemmour, et il y a ceux qui l’ont conspuée estimant que ce geste filmé déshonorait l’Umma, la violait, certains appelant même à mettre sa tête à femme a courageusement fait un geste transgressif et son interlocuteur l’a laissé aller jusqu’au bout, alors qu’il s’avait très bien quelles seraient les retombées. Avec on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Cette séquence est pénible mais elle montre une certaine vérité la communauté veille, elle continue d’avoir une emprise, plus ou moins insidieusement, même chez ceux qui s’en croient libérés. Ce terreau communautaire est pain bénit pour les islamistes. Sans ce terreau, ils ne pourraient rien. Mais à l’inverse sans les islamistes, la communauté se serait peut-être disloquée et une majorité totalement Lire AussiPort du voile au travail comment la Cour de Justice de l’Union européenne, comme la loi El Khomri, entend protéger la liberté religieuse mais à quel prix ?Comment le port du voile, à l’image des boucheries Hallal », sont devenus des marqueurs identitaires ?Le voile et la boucherie halal symbolisent la présence musulmane, en ce sens on peut les appeler marqueurs identitaires. Mais c’est très insuffisant et même problématique de réduire ces deux choses à des signes ».Ce sont des normes, donc bien plus que des signes. Elles instaurent et maintiennent une certaine vision du monde et des relations sociales. Le halal est ce qui organise la convivialité différemment du projet laïque en distinguant les musulmans des autres gens du Livre et les Gens du Livres des autres norme halal, fille du fondamentalisme islamiste et du capitalisme néolibéral, s’est étendue bien au-delà de la boucherie, pour réguler la consommation, l’économie quotidienne des relations, les biens culturels. Grâce aux aliments, aux hotels et aux sites de rencontres halal, on peut manger, voyager, aimer dans l’espace normatif du halal, rester dans l’entre soi et éviter l’ voilement -le hijab pour être précis qui ne doit laisser voir que l'ovale du visage- régule les relations entre les sexes, assigne à ces derniers des fonctions spécifiques, et organise l’asymétrie qui permet aux hommes de dominer les femmes qui doivent se consacrer pleinement à la fabrique de musulmans, l’objectif étant d’étendre l’islam jusqu’à ce qu’il domine le y a dans le Coran cette vague utopie d’un monde qui parviendra à être terre d’islam. Mais les islamistes et notamment les Frères Musulmans et leurs cousins pakistanais de la Jamat Islami, en ont fait un véritable programme. Ces groupes sont nés au XX° et continuent de se développer sur tous les continents pour instaurer le califat sur terre, par tous les moyens y compris les plus sournois et leur influence sur les musulmans est plus que préoccupante notamment en raison de l'activisme culturellement suicidaire de leurs alliés de la gauche décoloniale, dite "islamogauchiste" ou Lire AussiPort du voile en école des personnels de santé le Conseil d’Etat cède une nouvelle fois devant le CCIFComment peut-on sortir du piège identitaire tendu par les islamistes ?La meilleure façon de sortir du piège tendu par les islamistes c’est de distinguer islam et islamisme, les confondre c’est faire le lit de l’islam ne faut pas perdre de vue la possibilité qu’ont les religions de composer avec la culture locale. L’histoire l’a montré. Et il faut soutenir ceux qui prônent l’assimilation de l’islam, et proposent de soumettre la charia à la loi locale. Ces personnages existent et ne pas distinguer l’islam et l’islamisme, comme le fait M. Zemmour, revient à les enterrer. De plus c’est une caricature qui ne correspond pas aux analyses dont l’essayiste érudit est capable par ailleurs. S’il croyait vraiment qu’islam et islamisme ne font qu’un, il ne proposerait pas de concordat avec l’islam sur le modèle du judaïsme pour, selon la formule de Clermont Tonnerre, tout refuser aux musulmans comme nation et tout accorder aux musulmans comme sommes dans une période de mondialisation qui découple le religieux de la culture, comme dirait Olivier Roy même s’il n’en tire hélas aucune conséquence, ce qui produit un fondamentalisme islamiste hors sol qui n’a plus que la norme écrite comme support. Cela donne une norme compatible avec les systèmes de normalisation de l’économie néo-libérale comme le label halal, et ce que j’ai appelé la pureté industrielle qui a remplacé la pureté rituelle. L’islam s’industrialise, se rationnalise, se binarise, se rigidifie et perd sa poesie sous l’empire de l’islamisme. Il a besoin de se réconcilier avec l’humanité, à se défaire de l’emprise du halal cette monstruosité contemporaine. La domination frériste dans le champ religieux n’aidant pas, si cela continue il faudra sans doute l’intervention de l’État. Je suis très attachée à la laïcité mais la perspective concordataire, si elle est assumée, pourrait être Lire AussiPort du voile islamique en entreprise la Cour de Cassation précise sa jurisprudence sur ce que peuvent ou pas décider les employeursMots-Clésreligion, islam, Eric Zemmour, Femmes, réseaux sociaux, télévision, médias, démocratie, liberté, Jean-Marc Morandini, citoyens, Droit des femmes, port du voile, Drancy, lutte contre les violences faites aux femmes, coran, menace de mort, CNews, Face à la rue, Rachida Thématiques Peuton enlever le voile pour des raisons médicales Je suis très inquiète car j’ai attrapé une maladie nerveuse pendant que j’étais en Bosnie maladie qui m’empêche de bouger le côté droit de mon corps Je souffre de cette maladie depuis cinq ans et ma situation se détériore De plus je souffre de problèmes optiques et je n’ai plus le courage d’affronter cette maladie En fait
Après une longue procédure et plusieurs jugements, la cour d’appel de Versailles a délivré jeudi 18 avril la décision finale dans une affaire qui a débuté il y a dix ans. Asma Bougnaoui était ingénieure informatique au sein de Micropole, une entreprise de conseil informatique basée à Levallois. Elle a été licenciée un an après son embauche, en un client chez qui elle se rendait pour des missions, s’était plaint du fait qu’elle portait un voile islamique. Cela gênait certains de ses collaborateurs. Les responsables d’Asma Bougnaoui lui avaient alors demandé de le retirer la prochaine fois qu’elle verrait le client mais elle avait refusé. Micropole l’avait licenciée, invoquant notamment le fait que l’entreprise risquait de perdre un marché. L’employée a alors contesté cette décision devant la justice, s’estimant victime d’une mesure discriminatoire liée à ses convictions longue procédureDébute alors une procédure longue de dix ans. Le conseil de prud’hommes en 2011 puis la Cour d’appel de Paris en 2013 soutiennent Micropole et estiment que le licenciement est fondé par une cause réelle et sérieuse ». Asma Bougnaoui saisit la Cour de cassation. La plus haute juridiction française, prudente, sollicite l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne CJUE.À la suite des arrêts rendus par la CJUE, la Cour de cassation rappelle qu’un employeur peut, en raison des intérêts de l’entreprise », prévoir dans son règlement intérieur une clause de neutralité » interdisant le port visible de tout signe politique, philosophique ou religieux sur le lieu de cette clause doit être générale et indifférenciée », c’est-à -dire qu’elle doit viser toutes les convictions et tous les salariés sur le poste concerné. En l’occurrence, il s’agissait d’un poste en contact avec les clients », mais cela ne suffit pas pour justifier une restriction à la liberté de religion. Si l’employeur en a la possibilité matérielle et financière, il doit également proposer au salarié un autre poste de travail avant de le du règlement intérieur Les entreprises doivent être très précises dans leur règlement intérieur et pouvoir justifier objectivement un licenciement », affirme Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. Ce qui est reproché à Micropole, c’est d’avoir interdit à cette femme, nommément, de porter le voile. Cela ne valait pas pour tous les salariés à ce poste. Il n’existait pas de règlement intérieur précis. » Depuis l’arrêt de la CJUE en 2017, les décisions de justice vont toutes dans ce sens.
Lesétablissements publics d'enseignement supérieur ne sont en aucun cas mentionnés, et se situent donc en dehors du champ d'application de la loi sur le voile. Mais ils restent soumis au
La photographe yéménite Boushra Almutawakel travaille depuis dix ans sur la représentation des femmes voilées. Elle combat autant les préjugés du monde occidental que l'extrémisme islamique dans le monde arabe. "Si les femmes ont la liberté de se découvrir, pourquoi n’auraient-elles pas la liberté de se couvrir ?" Boushra Almutawakel se rappelle avoir lu cette phrase sur Facebook mais elle pourrait la faire sienne. Cette photographe yéménite de 44 ans, pionnière de la profession dans son pays, travaille depuis plus de dix ans sur la représentation des femmes et sur la manière dont elles sont réifiées dans le monde musulman et cœur de son travail le voile. Si elle souhaitait initialement éviter ce sujet, déjà "fait et refait", l’idée s’est imposée alors qu’elle séjournait aux États-Unis pour ses études, après les attentats du 11 septembre. Alors que la violente réaction anti-islam qui a suivi était à son comble en Amérique, Boushra a aperçu une femme portant le drapeau américain comme hijab – tissu qui couvre uniquement la tête. "C’était une réaction au mauvais traitement fait aux Arabes et aux musulmans après ces terribles attaques", se souvient-elle, dans un entretien accordé à FRANCE Almutawakel a alors fait sa première photo et son travail artistique a d’emblée pris une tournure politique. Depuis, ses différentes séries photographiques dénoncent les préjugés que suscite le voile islamique dans le monde occidental, mais également dans l’islam radical ou dans le monde arabe. Bushra fustige la loi française qui interdit le niqab sur la voie publique "Personne ne devrait pouvoir vous imposer le port du voile, pas plus que quiconque ne devrait avoir le droit de vous le faire ôter". Boushra Almutawakel Le voile sous toutes ses coutures Tout en veillant à éviter l’écueil de l’orientalisme, Boushra propose une alternative aux versions romantique ou diabolisée des musulmanes dans lequel verse souvent l'Occident. La photographe, qui porte le hijab dans son pays "pour des raisons plus culturelles que religieuses", mais se découvre quand elle voyage à l’étranger, cherche au contraire à exprimer les nuances et subtilités dont il recèle."J’essaye d’exprimer la beauté, le choix, le mystère, l’utilité, le danger, la politique, la peur, la religion et l’aspect culturel", explique-t-elle. Dans son travail, elle décline donc le voile dans toute sa diversité, de l’objet de coquetterie à sa forme la plus coercitive. Elle met en scène les hijabs traditionnels yéménites, colorés, coquets, délicats, "artistiques à leur façon", ou l’abaya noire, tunique intégrale importée du Golfe, dans laquelle elle transforme ses modèles en fantômes invisibles. Boushra Almutawakel Un contre-pouvoir au service des femmes Quand on lui parle du voile comme moyen d’oppression, Boushra évacue l’argument. Elle dénonce une aberration ethnocentriste qui stigmatise le voile alors qu’au Yemen en l'occurence, la discrimination de la femme va bien au-delà d'un simple morceau de tissu "Malgré des améliorations notables ces vingt dernières années, les femmes restent majoritairement discriminées et sous-éduquées", s’insurge Boushra."Il existe des formes d’oppression bien plus grandes que le voile, comme ne pas avoir le droit d’aller à l’école, être forcée au mariage, se faire enlever son enfant ou n’avoir aucun droit devant la justice !", à l’ultraconservatisme de son pays, Boushra estime même que le port du hijab - lorsqu’il est choisi et non subi, précise-t-elle - peut être un moyen de contrôle face aux hommes. "En choisissant de se couvrir la tête, les cheveux, le visage, la femme prend le pouvoir en ne laissant pas n’importe qui voir ce qu’elle ne veut pas montrer", une échelle plus large, elle va jusqu'à faire du voile une revendication féministe, l'envisageant comme un contre-pouvoir dans un monde où les femmes subissent la dictature de la beauté et l’érotisation à outrance de leur corps. "Dans les pays occidentaux, il y a trop de pression sur les femmes pour qu’elles aient l’air éternellement jeunes, belles et minces. Cela représente une industrie de plusieurs millions de dollars qui ne fait qu’augmenter l’insécurité des femmes. N’est-ce pas une forme d’oppression au nom de la liberté ?" Elle fustige d'ailleurs la loi française qui interdit depuis 2011 le port du niqab - voile intégral - sur la voie publique "une atteinte à la liberté des femmes". Dans sa série Fulla, Boushra Almutawakel, mère de quatre filles, décline une version musulmane de la fameuse poupée Barbie en l'inscrivant dans le monde arabe contemporain. Boushra Almutawakel Et si... les hommes se voilaientPour autant, elle admet sans détour que le voile peut être oppressif quand il est imposé. Dans sa série Hijab, elle couvre ses modèles – une mère, sa fille et sa poupée – graduellement, du simple foulard au niqab intégral qui fait disparaître ses personnages dans le décor. Les femmes deviennent alors invisibles, interchangeables, déniées."Il m’arrive de ne pas arriver à comprendre ce que disent les femmes qui portent le niqab et toutes se ressemblent, admet-elle, quand on parle à une femme intégralement voilée, on ne sait pas à qui on a affaire. Ça pourrait être n’importe qui!"Elle s’est donc amusée à inverser les rôles, imaginant un monde où les hommes se voileraient et où les femmes porteraient les tenues habituellement portées par des hommes au Moyen-Orient. Elle cherche moins à inverser les rôles dans la société qu’à montrer les similarités entre les tenues dans une culture où "les hommes sont également tenus de se vêtir de façon modeste", rappelle-t-elle."Je ne veux pas nourrir les stéréotypes négatifs à propos des femmes voilées, explique-t-elle. On s'imagine souvent que toutes les femmes portant le voile sont faibles, oppressées, ignorantes, et arriérées", précise la photographe. En tant que femme, artiste et voilée à ses heures, elle s'efforce de démontrer le contraire, proposant des images qui jouent sur les genres, les codes, les cultures, mêlant avec nuance toujours, humour et politique. Boushra AlmutawakelIntedictionde demande à lépoux de la divoce : « Toute femme qui demande le divorce à son mari sans aucune raison valable, se verra interdire . l’odeu du pa adis. ». [Rappoté pa Aboû Dâwoûd ( î î ò), dapès Thawbân هنع الله يضر. Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Al-Iwâ ( Le 11 octobre, une maman qui accompagnait la classe de son fils en sortie scolaire s’est retrouvée au cœur de l’actualité. Pourquoi ? Parce qu’elle portait le voile, un signe d’appartenance à la religion musulmane. Est-ce autorisé en France ? Et pourquoi cela provoque-t-il un débat ? 1jour1actu t’aide à comprendre. Publié le 05 novembre 2019 à 200 Cet article a plus d'1 an ! Modifié le 26 octobre 2021 à 1621 Ces femmes voilées et leurs familles manifestaient le 27 octobre à Toulouse, pour rappeler leur droit d’exercer librement leur religion. © Alain Pitton/NurPhoto/AFP Pourquoi en parle-t-on ?Parce que, ces dernières semaines, en France, on a beaucoup parlé des mamans musulmanes qui accompagnent des sorties scolaires en portant un voile sur la tête. Certains estiment que c’est leur droit, d’autres que cela devrait être interdit. Que s’est-il passé lors de cette sortie scolaire ? Le 11 octobre, une maman accompagnait la classe de son fils en sortie scolaire. Ils visitaient le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour observer comment les élus de la République prennent des décisions. Un des élus est intervenu pour demander que cette maman retire le voile qui lui couvrait les cheveux, signe d’appartenance à la religion musulmane. Il a estimé que ce voile était contraire aux principes de la laïcité. Cette affaire a été beaucoup évoquée dans les médias, et a provoqué de nombreux débats sur le voile et la laïcité. C’est quoi, la laïcité ? La France est un État laïque. Cela veut dire que chacun est libre d’avoir la religion qu’il veut, mais que les religions n’ont pas à se mêler de la politique et du fonctionnement de la bien comprendre ce qu’est la laïcité, regarde cette vidéo Cette maman avait-elle le droit de porter un voile ? En France, la laïcité fait que chacun a le droit de pratiquer librement sa religion, dans la vie privée ou en public. Les femmes musulmanes peuvent donc porter un voile dans la rue, par exemple. Mais cette autorisation n’est pas valable partout. Ainsi, la loi interdit les signes religieux dans les écoles, car tous les enfants doivent y apprendre de la même façon, sans être influencés par une religion en particulier. Alors, cette maman aurait-elle dû enlever son voile ? Non, car l’interdiction des signes religieux ne s’applique qu’aux élèves et au personnel de l’école, pas aux accompagnateurs bénévoles des sorties scolaires. Cette maman avait donc le droit de porter son voile. Mais alors, pourquoi ce débat ? Parce que, depuis longtemps, les Français n’arrivent pas à se mettre d’accord au sujet du voile Certains pensent que le porter dans la rue est une façon de proclamer sa religion aux yeux de tous, ce qui est contraire à la laïcité. Ils voudraient donc l’interdire. Mais d’autres, à l’inverse, pensent que ce serait empêcher les femmes musulmanes de pratiquer librement leur religion… ce qui est aussi contraire à la laïcité. Pour certains, le voile est un signe de soumission des femmes, et serait donc contraire au principe d’égalité entre les hommes et les femmes. Mais d’autres pensent qu’il ne faut pas empêcher les musulmanes de pratiquer leur religion, juste parce qu’elles sont des femmes… car ce serait, là aussi, contraire au principe d’égalité ! Bref, tu l’auras compris pas facile de s’entendre sur les principes de la République… et sur la meilleure façon de les appliquer pour vivre tous ensemble. Émilie Leturcq Remerciements à Valentine Zuber, historienne, directrice d’études à l’École pratique des hautes études et spécialiste de la tolérance religieuse en Europe. ActusReligion et laïcité Tes 10 dernières actus Pendantcertaines réunions, celle-ci avait refusé d'enlever son voile, alors qu'un client avait fait passer un message très clair à la société qui l'avait embauchée : la salariée devait