Lafin de l'automne. . . Tout l’automne à la fin n'est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d'alcool; il faut attendre jusqu'au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois 1. . .
Paru en 1942, Le Parti pris des choses est une œuvre digne d’un art de Francis Ponge. Dans ce recueil de poème en prose, il exprime la manière dont il voit le monde qui l’entoure. D’un simple caillou à la morphologie d’une jeune mère, l’auteur partage avec justesse et liberté son opinion. Pourtant, le livre est assez incompréhensible du fait de son style d’écriture faisant matière des métaphores. Pour en assimiler l’essentiel et pour avoir une représentation des analogies employées par Francis Ponge, en voici un résumé de Le Parti pris des chosesqui se veut énumératif sans pour autant perdre son utilité. D’ailleurs, le résumé a été bien détaillé pour être le plus clair possible. Le Parti pris des choses une observation de certains portraits Dans cette partie du résumé de Le Parti pris des choses, une liste a été faite pour comprendre le fond de pensée de Francis Ponge sur certains personnages PAUVRES PÊCHEURS Par quelques circonstances, la pêche n’a pas été bonne. LA JEUNE MÈRE Description de la morphologie, du corps d’une jeune mère. LE GYMNASTE Présentation du gymnaste et ses mouvements. R. C. SEINE No Représentation grossière du quotidien des employés qui passent leur temps dans un bureau. Le Parti pris des choses regard et jugement sur les objets Francis Ponge s’intéresse aussi aux objets qui l’entourent. En voici la liste des choses qu’il a remarquées particulièrement énumérés dans ce passage du résumé de Le Parti pris des choses. LES PLAISIRS DE LA PORTE Description du mouvement et plaisir de la porte lorsqu’on la touche. NOTES POUR UN COQUILLAGE Description du coquillage, et éloge des demeures qui sont en adéquation avec la taille de l’être qui y vive. On y trouve aussi une leçon morale en relation avec l’ego de l’homme et son expression. LE CAGEOT Objet sympathique en bois pour préserver des fruits qui est fragile et s’use facilement. LA BOUGIE Plante singulière de la nuit dont la feuille est comparable à l’or. Elle enthousiasme les lecteurs par sa clarté et attire certains insectes à leurs saisons. LA CIGARETTE Tige au bout légèrement lumineux, produisant de la cendre, et pollue l’atmosphère en la rendant brumeuse et sèche. Le parti pris des choses résultat d’une contemplation sur certains aliments Analogie, jugement, saveur et réflexion sont tous présents lorsque Francis Ponge parle et décrit les aliments. LES MÛRES Sur sa grappe, les mûres sont multicolores car tous les fruits ne grandissent pas au même moment. L’ORANGE En recevant une forte pression, l’éponge reprend sa forme originelle tandis que l’orange non. Elle a les cellules éclatées et les tissus déchirés. Seule son écorce le peut du fait de son élasticité. Mais là où l’orange a échoué face à l’éponge, il y a d’autres aspects où elle en sorte vainqueur pour l’analogie. Son écorce libère un liquide d’ambre, de parfums suaves. Pour l’orange, d’autres qualités ont à être mentionner. LE PAIN Baguette dont l’intérieur est composé d’un tissu similaire aux éponges. Initialement elle est malléable, mais avec un intense coup de chaleur, elle se durcit et prend doucement sa forme avec une surface au relief accidenté où l’on trouve vallées, crêtes, crevasses, ondulations, etc… LE MORCEAU DE VIANDE Les morceaux de viande sont similaires à une usine, on y trouve tout un tas de matières. Au fur et à mesure où on les laisse sans soins, les morceaux dégagent des odeurs très désagréables. Le parti pris des choses les éléments font aussi partis de la nature L’auteur s’est dit que les éléments sont bel et bien des œuvres de la nature. Ainsi, il s’exprime dessus dans ce quatrième volet du résumé de Le Parti pris des choses. LE GALET Le galet est une forme ou un état de pierre situé entre le rocher et le caillou. Cette définition est imprécise et ne permet pas de mieux identifier le galet. Pour avoir une idée claire de la pierre, il existe une description finement claire et une multitude de métaphores pour avoir une vraie représentation de la pierre. LE FEU Le feu se propage comme la marche des animaux. Il part d’un endroit à une autre. Sur son passage, tout s’écroule et émet des gaz qui sont transformés progressivement en une seule rampe de papillons. DE L’EAU Description quelque peu élogieuse de l’eau, et énumération de ces aspects physiques et liquides. Le parti pris des choses saisons et phénomènes météorologiques La pluie, les saisons, l’automne, l’auteur a sûrement oublié quelques-uns, mais on peut déjà lui attribuer le mérite de faire une œuvre littéraire sur les saisons et les phénomènes météorologiques. En voilà la liste dans ce milieu du résumé de Le Parti pris des choses. PLUIE La pluie poursuit un cycle. A sa tombée, elle a plusieurs formes. Fine ou lourde, elle produit des sons musicaux dignes d’un concert. FIN DE L’AUTOMNE Tout se dessèche, la nature se déshabille, et après elle reçoit un bon bain. Après l’extrême humidité, la nature redevient pudique et se couvre avec l’un de ses plus beaux habits. Un costume coloré à majorité de vert, décoré par toutes les couleurs. LE CYCLE DES SAISONS Les arbres sont les plus à même pour illustrer le cycle des saisons. En hiver, ils se contractent et comme privé de paroles, ils se taisent. Puis la feuillaison et la floraison commencent pour laisser aux arbres de s’exprimer. Tout jauni, tombe, et le cycle recommence. Bienvenu l’automne. LES ARBRES SE DÉFONT À L’INTÉRIEUR D’UNE SPHÈRE DE BROUILLARD Effet du brouillard sur les arbres et ses constituants. Parlons des animaux dans le recueil de Francis Ponge C’est un peu étonnant mais à lire les textes de l’auteur, il ne parle que des animaux à petite taille. LE MOLLUSQUE Présentation du mollusque et les aspects qui le caractérisent. LE PAPILLON Un petit récit d’une partie de la vie d’un papillon. ESCARGOTS Les escargots raffolent de la terre humide. C’est son terrain de jeu, sa nourriture, etc… Leurs coquilles sont comme une charge sur leurs épaules, mais c’est aussi sa demeure, c’est un gage de leurs sécurité. Très pudiques, ils ne se dévoilent pas longtemps à nus. Protéger presque de tous les prédateurs, ils laissent des traces argenté de leurs passages qui sont comme des repères aux volatiles à bec qui vont les dévorer tout cru. CREVETTE Description de la morphologie de la crevette et analogie avec l’homme sur l’art de vivre et les défis à relever. L’HUÎTRE Description de l’aspect intérieur et extérieur de l’huître. Rarement, il y en a qui sont pourvu de perle, d’où la valeur de cet objet en ornement. Lieu et paysages des les poèmes Un passage du résumé où Francis Ponge partage son point de vue sur certains paysages et constructions qui l’entouraient. BORDS DE MER Présentation des aspects et des paysages des bords de mer LE RESTAURANT LEMEUNIER RUE DE LA CHAUSSÉE D’ANTIN C’est comme un restaurant fort chic et qui a le goût du luxe. Les plus aisés y vont pour déguster les délicieux plats et pour épater ces congénères. On en voit des spectacles, et des ouvriers de tout genre qui se donnent à fond dans leurs besognes et se papotent ensemble pendant la pause. A la fermeture, on fait le décompte et on départage la somme pour la part de chacun. On nettoie tout pour accueillir les clients du lendemain, et les employés avec le peu de gain reçu regagnent la maison où ils ont laissé femmes, hommes et enfants. LES TROIS BOUTIQUES Il ne faut pas faire trop d’éloges pour les métaux. Même à foison ou en extrême rareté, ils n’ont pas demandé qu’on leurs exploite ou qu’on vante leurs qualités. Pour la viande, elle aspire qu’on lui accorde de la sympathie ou de l’horreur à sa vue. En la regardant on en reste un peu pantelant. Quant aux bois et au charbon, c’est un malentendu d’en faire un. Par une couleur brune, le bois exprime sa profonde tristesse en mettant de temps à transmettre un message et finir de vert au noir à cause de la carbonisation. Le parti pris des choses n’oublions pas la végétation Le vert, et son écosystème pour couronner ce résumé. RHUM DES FOUGÈRES Les fougères et une présentation d’une partie de sa croissance. LA MOUSSE Une caractérisation de la mousse. VÉGÉTATION Outre la pluie, la végétation est ce qui relie la terre aux cieux. Elle est composé d’une multitude de formes compliquées, se développent et prospèrent grâce à la pluie. La description est pour autant longue qu’il faille s’arrêter ici. FAUNE ET FLORE La faune se meut et la flore se déplie à l’œil. Ce sont des êtres animés qui ont légitimement leurs places sur le monde et rien ni personne ne pourra jamais les leurs enlever. Voilà un résumé de Le Parti pris des choses. Certes, il ne respecte pas l’ordre dans lequel chaque élément se trouve dans le livre original. Pourtant, il a fallu les regrouper, les classer pour que l’on puisse comprendre chaque passage au mieux.
FrancisPonge – Les Mûres Aux buissons typographiques constitués par le poème sur une route qui ne mène hors des choses ni à l’esprit, certains fruits sont formés d’une agglomération de sphères qu’une goutte d’encre remplit. * Noirs, roses et kakis ensemble sur la grappe, ils offrent plutôt le spectacle d’une famille rogue à ses âges divers, qu’une tentation très vive
Voici à présent des conseils pour reprendre notre cours, qui visait à éclairer les principaux enjeux et choix d’écriture de Ponge dans “La bougie”, vous réapproprier le texte, et construire une explication vivante pour le jour de l’oral. Proposition de synthèse C’est un poème en prose - le seul de notre parcours de lectures. Du moins l’appelons-nous poème, ce que Ponge n’aurait peut-être pas fait c’est un texte descriptif en prose, composé de quatre paragraphes, si l’on veut s’en tenir à une première observation minimaliste. Il donne à voir d’une façon nouvelle un objet à la fois banal et chargé d’une dimension symbolique. La bougie perd de sa banalité en devenant un végétal, ainsi qu’en étant personnifiée. Elle perd aussi sa dimension symbolique espérance, esprit, âme, présence divine rien de tout cela ici en étant ramenée et explorée dans toute sa matérialité. Enfin regardée de près, elle révèle sa ressemblance effective avec une plante, son pouvoir non d’éclairage, mais de recomposition ou de transfiguration du réel ; en somme, sa capacité à nous émerveiller. De ce point de vue, il existe chez Ponge un lyrisme discret, puisque c’est d’une émotion originale » que naît cette plante singulière » à laquelle est comparée la bougie. Enfin, c’est sans doute aussi un poème sur la création poétique, considérée comme une justice rendue aux objets les plus banals, comme une bagarre » certes vouée à un échec assumé puisque Ponge célèbre dans La promenade dans nos serres» la divine nécessité de l’imperfection », la divine présence de l’imparfait ». La bougie n’est qu’un objet éphémère, qui meurt en fondant en elle-même ; le poème lui aussi s’achève sur un retour au réel. Telle est la leçon d’humilité et d’émerveillement de la poésie selon Ponge, qui nous reconduit aux fumées originales ». Comment relire ce poème en vue de l’oral ? Une explication linéaire, à l’oral, je le rappelle, c’est une reconstitution de tout le travail de lecture fait en cours, puis prolongé chez vous ; on suit les mouvements du texte, sa progression, comme si on le découvrait au fur et à mesure, alors qu’on sait précisément quelle interprétation d’ensemble on souhaite en donner. Notre poème, ici, composé de quatre paragraphes, engage une recomposition de la réalité éclairée par la bougie, laquelle se métamorphose en plante dans les deux premiers paragraphes. Le troisième paragraphe met en scène des “papillons miteux”, probable allégorie des poètes au travail. Le dernier clôt le texte sur la fonte de la bougie dans sa propre cire. Notre lecture épousera donc ces trois mouvements, pour comprendre comment Ponge nous donne à voir la bougie, et à travers elle, le monde dans ce qu’il a de plus ordinaire, grâce à une poésie de l’objet. Pour préparer cette lecture reconstituée, voici quelques conseils. Relisez le texte que vous avez écrit dans votre carnet sur un objet. Très souvent, vous avez su vous approcher de la démarche de Ponge, que vous avez donc comprise de l’intérieur célébration d’un objet ordinaire, changement de regard pour le donner à voir autrement, retour à la simplicité de l’objet, rendu à son usage, sans emphase. Reprenez vos notes, bien entendu. Il vous faut, avec la synthèse proposée ci-dessus et ces dernières, reconstituer une interprétation globale du poème, pour que vous n’en perdiez pas le sens, au moment où vous préparerez une explication linéaire c’est-à-dire une relecture, expliquée dans le détail, qui suivra la progression du texte. Dans la mesure du possible, on proposera sur Pearltrees les notes d’un ou plusieurs élèves. Aidez-vous du guide de relecture ci-dessous. Aidez-vous des conseils, après le guide de relecture, pour composer une introduction et une conclusion efficaces. Lisez mes conseils pour la question de grammaire Pearltrees, Lettrines. Guide de relecture et de préparation à l’explication Le premier paragraphe donne à voir la bougie sous une forme nouvelle, celle d’un végétal. Vous montrerez notamment comment se déploie la métaphore filée de la plante, dans un réseau lexical qui fait surgir la nature dans un intérieur. C’est la nuit qui redonne vie à la bougie commentez le choix du verbe “raviver”. Le poète joue sur une inversion, puisque c’est ordinairement la lumière qui permet de voir dans la nuit, donc de raviver » la nuit. Cette ouverture paradoxale, avec une quasi personnification de la nuit, suggère le caractère indissociable de la lumière de la bougie et de la nuit. C’est la nuit qui confère à la bougie sa lumière singulière ». La bougie à son tour recrée le monde. Étudiez la comparaison, le choix du verbe décomposer pourquoi ce verbe ? quel jeu Ponge fait-il avec ce mot ? ne serait-ce pas pour Ponge une façon de dire que le monde que nous voyons sans le regarder est une composition à défaire et à retravailler ?. Analysez le lexique de la nature, à laquelle la chambre est comme rendue. Après avoir présenté le pouvoir de reconfiguration du monde que recèle la bougie, le poète, dans le second paragraphe, décrit de nouveau l’objet, sa force et sa fragilité. Observez la série d’oppositions de termes associés par la syntaxe, autour du contraste entre lumière et nuit, blanc et noir voir l’adverbe “très”, qui renforce “noir”, lequel s’oppose à “l’albâtre”, pierre si blanche qu’elle en est presque translucide, donc pierre très blanche. Ponge crée entre l’ombre et la lumière un rapport nouveau, enchanteur pour l’œil. Montrez comment s’élabore l’image d’un objet paradoxalement simple, précieux, fragile et solide à la fois mention du métal le plus précieux associé à la feuille au singulier, n’est-elle pas synonyme de fragilité ?. Réfléchissez de nouveau à l’emploi du terme “colonnette” comment dit-il à la fois le sacré, la simplicité, et la fragilité ? Rappelons une fois encore ce qu’est l’albâtre une pierre blanche presque translucide dont on fait des statuettes ou des vases à parfum. Prenez le temps de livrer une interprétation étayée par l’analyse de l’adjectif “impassible”, en revenant à son étymologie qui n’éprouve aucune souffrance et à son sens actuel revoyez le dictionnaire si nécessaire pour comprendre comment Ponge suggère la force et évacue toute émotion, en apparence du moins. Le troisième paragraphe voit l’entrée en scène de “papillons miteux”, insectes moqués par Ponge, possible allégorie des poètes au travail. Ayez l’intelligence d’inscrire l’évocation de ces papillons miteux dans le sillage de leurs prédécesseurs chez Baudelaire notamment pensez aux volatiles chers au poète. Comment et pourquoi Ponge joue-t-il sur l’adjectif miteux ? Revoyez vos notes sur le double sens du terme, et si nécessaire, revoyez le terme et sa famille dans le dictionnaire. Pourquoi opposer la lune et la bougie ? Comment s’opposent-elles ? Comment, enfin, interpréter ces allégories et leur opposition ? Je vous invite à être sensibles de nouveau aux marques d’ironie de la part du poète, qui emploie un niveau de langue familier contrastant avec celui utilisé jusqu’ici. La paronomase frémissent / frénésie souligne ce trait d’ironie Ponge sans doute moque l’attitude des poètes au travail. La présence d’un terme familier, “bagarre”, attire l’œil, et rappelle que la poésie de Ponge n’est pas une poésie de l’idéal - il s’agit de saisir la merveille dans l’ordinaire. La création poétique parfaite est inaccessible, telle la lune trop haute ». Elle aboutit non à la réussite mais à deux états extrêmes la frénésie ardeur enthousiaste, violence, état de forte agitation, fièvre et la stupeur état d’inertie et d’insensibilité profonde dû à un engourdissement général, paradoxalement voisines ». La phrase peut se lire de deux façons différentes en effet, le français choisit traditionnellement le singulier ici. Il faut donc expliquer le pluriel de “bords”. Soit on l’enlève les papillons frémissent au bord de la frénésie, ce qui signifierait à la limite de la frénésie ; soit on considère que les papillons sont parvenus aux bords d’un territoire particulier, qui serait celui de la réussite poétique, manière de dire qu’ils n’ont pas atteint la perfection poétique mais qu’ils en ont un aperçu. Cette analyse serait corroborée par l’emploi de vanner familier, le verbe signifie épuiser être vanné ; dans son sens premier, il désigne le procédé agricole qui consiste à secouer des grains dans un van panier en osier pour les séparer de la paille et de la poussière, à faire un tri… entre les bons et les mauvais poètes. Enfin, le dernier paragraphe clôt le poème et simultanément évoque la fin de la bougie, qui fond dans sa propre cire, consumée et consommée dans sa propre matière. Un sens nouveau peut apparaître, qu’on n’avait peut-être fait qu’entrapercevoir. Comment interpréter la présence de l’adversatif “cependant” en début de paragraphe ? Qu’annonce-t-il ? Dans le moment où fond la bougie, quel son entend-on en particulier, grâce à l’harmonie imitative orchestrée par Ponge, comme pour faire entendre ce qui ordinairement se voit ? Prenez le temps de réfléchir à l’effet produit par l’emploi du verbe s’incliner », à entendre sans doute au sens littéral et au sens, très souvent usité, qu’est le sens figuré d’autant que la bougie a été personnifiée. Que signifie ce verbe, si l’on y lit une syllepse de sens c’est-à-dire une figure de style consistant à employer en même temps le sens propre et le sens figuré d’un mot ? Quelle image de la bougie cela nous laisse-t-il ? Pourquoi peut-on tout de même déceler de l’émotion ici devant la fonte de l’objet ? Et quelle émotion ? La bougie meurt, mais le lecteur fait son apparition dans cet ultime paragraphe. Clé de lecture nouvelle pour réinterpréter le poème comme une métaphore de la création poétique. La bougie métaphorise le poème. En fait, on peut sans doute supposer la présence du lecteur – nous – depuis le début du texte. Nous sommes, par l’acte de lecture, transportés en effet dans une chambre meublée », et tout se passe comme si nous étions ceux qui lisent à la lueur d’une bougie… un poème sur la bougie attention, il ne faut pas réduire les poèmes de Ponge à cette dimension autotélique - un texte autotélique est un texte qui parle de lui-même, de la condition de sa propre production - mais on ne peut négliger cet aspect du texte. Cela vaut pour la plupart des poèmes de Ponge, et pour tous ceux du Parti pris des choses. Cette interprétation - la bougie comme métaphore du poème - renforce l’hypothèse que nous aurons pu faire sur ce que représentent ironiquement les papillons miteux. Le rôle de la bougie par rapport au lecteur reste à déchiffrer. Il repose sur une étrange expression, parce qu’incomplète. Vous noterez en effet l’absence de complément second après encourager construction normale encourager qqn à faire quelque chose. On pourrait considérer que Ponge fait simplement l’économie du verbe lire. Mais on peut aussi “tenir compte des mots” et donc lire le verbe encourager grâce à son étymologie il signifie donner du cœur. La bougie, devenue vivante, tremblante à peine, mais éclairant d’une lumière chaleureuse et mobile, redonne du cœur au lecteur les deux mots courage et cœur sont synonymes au Moyen Âge ; on en a gardé la trace dans une expression telle que mettre du cœur à l’ouvrage ». Il y aurait un écho intéressant entre le premier verbe du poème et celui-ci… Vous aurez noté par ailleurs une construction syntaxique étrange. La phrase peut être comprise comme la description de la fin de la bougie, en trois étapes du vacillement … au brusque dégagement ». Ou bien il faut l’interpréter comme si le vacillement des clartés était la conséquence du dégagement des fumées par le vacillement … qui se produit au dégagement ….» L’essentiel est peut-être de comprendre que la clarté vacille à la fin de la bougie, donc à la fin du poème c’est-à-dire que le sens vacille lorsqu’apparaît le mot lecteur », et qu’on est invité à relire le poème pour le saisir dans sa dimension autotélique, c’est-à-dire comme une allégorie du poème et de la création poétique. Pourquoi l’adjectif “originales” après fumées ? Je propose quatre interprétations possibles et non exclusives les unes des autres le brusque dégagement » des fumées inviterait le lecteur à retourner au début du poème, à son origine, pour le lire désormais plus clairement ; mais “originales” pourrait aussi être entendu au sens de singulières comme la bougie végétalisée ; enfin, si elles sont originales, ces fumées, c’est peut-être parce qu’une fois encore Ponge aspire à dé-symboliser » l’objet bougie il ne s’agit plus ici des fumées de l’encens des églises, qui manifestent la présence de l’Esprit Saint, mais des fumées premières, propres à la bougie. Ponge écrit dans Proêmes C’est à un homme simple que nous tendrons. … / À sortir des brumes et des fumées religieuses et métaphysiques – des désespoirs… » Le jeu d’échos finaux entre ces trois noms incite à les rapprocher, à les extraire de la phrase ils dessinent alors une progression qui est celle de l’interprétation du lecteur. Le sens vacille, puis se dégage et enfin fournit un aliment, une nourriture nouvelle au lecteur. Nous consommons le poème. Et si on allait plus loin ? La bougie serait une métaphore du poème ; le poème serait un objet équivalent à la bougie. Tout le texte peut être relu à l’aune de cette métaphore proche de l’allégorie. Les massifs d’ombre » pourraient être les paragraphes ; c’est la nuit », autrement dit l’encre noire, qui raviverait le texte, qui le ferait exister sur la page. La page elle-même serait colonnette d’albâtre », au creux de laquelle se trouve le texte, pédoncule très noir ». Frémissement, frénésie » et stupeur » évoquent les mots, immobiles, impassibles » sur la page, mais mis en mouvement par le vacillement des clartés », par l’œil du lecteur et par le travail de l’interprétation, qui déploie les significations de chacun et de l’ensemble qu’ils forment. L’assiette blanche et l’aliment blanc, puisque c’est la cire rappellent encore que le poème s’écrit et s’achève sur une page blanche, et qu’il est, pour son créateur comme pour son lecteur, toujours à recommencer. Pour une introduction intéressante quelques rappels et compléments Francis Ponge 1899-1988, Résistant à partir de 1940, publie Le parti pris des choses en 1942, Proêmes en 1948, La Rage de l’expression en 1952. Deux ambitions poétiques essentielles et liées Le parti pris des choses » ; être une sorte de nouveau Lucrèce en composant, à la manière du poète latin, une cosmogonie une explication et un récit de création du monde. Lucrèce, poète latin du 1er siècle av. écrivain matérialiste, disciple d’Épicure, a écrit De natura rerum De la nature des choses / De la nature de la réalité, grand poème didactique en six chants, véritable encyclopédie sur le monde tel que les matérialistes le percevaient. Ponge écrit dans son Introduction au galet Proêmes si ridiculement prétentieux qu’il puisse paraître, voilà quel est à peu près mon dessein ce ne sont pas des poèmes que je veux composer, mais une seule cosmogonie ». Il entend arracher la poésie à l’introspection et au lyrisme, ou plutôt œuvrer à un lyrisme nouveau, qui procède de l’étonnement devant les choses. Seconde ambition Le parti pris des mots » ; une telle encyclopédie est impossible à réaliser, Ponge le sait. Il entend en réalité opposer la contemplation à l’évasion, rendre justice aux choses, usées par le regard des hommes, et pour cela rendre hommage aux mots, qui sont finalement des choses comme les autres, à ceci près que leur matière est la langue. Il s’agit de partir d’une émotion, pour voir les choses et les mots d’un œil neuf, et donner à lire les mots dans leur matérialité graphique et phonique, en rompant avec leur emploi utilitaire et définitionnel. Réanimer les mots, et grâce à eux, les choses, doit permettre aussi de remettre l’homme en mouvement cf. La promenade dans nos serres ». Telle est la vocation de sa poésie. La forme du poème ne se calque pas sur l’objet, comme le font les calligrammes d’Apollinaire, mais en est un équivalent verbal. Ces deux ambitions, Ponge les lie dans l’équation suivante Parti pris des choses égale compte tenu des mots. » Méthodes, “My creative method”, 1947. Le parti pris des choses comprend des poèmes aussi variés que L’huître », Le pain », ou encore La bougie » mélange d’objets naturels » et culturels ». La bougie », septième poème du recueil, est située entre Le cageot » et La cigarette » deux autres objets‑combustibles. Présentation succincte du poème dans ce poème en prose, Ponge invite à voir d’un œil neuf la bougie, objet à la fois banal et symbolique la flamme peut représenter l’esprit ou l’espoir ou la présence du divin, mais Ponge refuse précisément que les objets représentent autre chose qu’eux-mêmes. Il la compare à une plante, et ce faisant lui donne vie et mort à l’issue d’un combat qui la voit triompher d’étranges papillons miteux ».
Farasse G., & Veck, B. 1999. Chapitre VI. La poéthique de Francis Ponge. In Guide d’un petit voyage dans l’œuvre de Francis Ponge. Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion. doi :10.4000/books.septentrion.51145
IL'apparence de la bougie On trouve une métaphore filée de la plante dans les deux premiers paragraphes. La bougie est un objet étonnant "Pédoncule très noir", "feuille d'or", "plante singulière". La bougie est associée à un objet d'architecture noble "colonnette". Elle a une couleur noble également "albâtre". On peut remarquer plusieurs couleurs antithétiques "blanc", "noir". La bougie est à la fois minérale et végétale, puissante et fragile. Elle transforme les matières autour d'elle "massifs d'ombre", "meublées/ombre". Il y a une opposition entre les papillons et la bougie, le pluriel et le singulier. On trouve aussi une opposition entre l'apparence "or" et "albâtre" de la bougie et les papillons "miteux". On trouve l'idée d'une bataille entre la bougie et les lexical de la violence et plusieurs expressions hyperboliques donnent une dimension épique au poème "Assaillent", "brûlés", "bagarres", "Frénésie", "stupeur", "vacillement", "Se noie". Il y a des allitérations en "s" et "r" "Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux abords d'une frénésie voisine de la stupeur". Il y a des allitérations "f" "massif", "feuille", "préférence", "frémissent". Il y a enfin des assonances en "i" "ravive", "massifs", "impassible", "miteux", "vaporise". Ces sons donnent vie à la bataille. IIILe registre fantastique On peut relever le champ lexical de la nature "nuit", "plante", "massifs", "Pédoncule", "papillons", " Lune", "bois", ce qui paraît étrange puisque la scène se déroule dans une chambre. On remarque le champ lexical de la lumière et de l'obscurité qui soulignent une atmosphère inquiétante "nuit, "lueur", "ombre", "or", "noir", "Albâtre", "lune", "clartés". On peut noter la métaphore "Brusque dégagement des fumées". On ne sait pas qui dégage la fumée la bougie ou le livre ? Il faut relever l'utilisation du terme "originale". On perçoit l'idée d'un univers fantastique. Alors que l'on se situe dans une chambre ordinaire, on trouve un monde inquiétant et étrange. La bougie est personnifiée "Impassible", "se noie", "s'incline". C'est un objet qui est en train de fondre, de mourir. On peut noter le registre tragique qui rappelle que la vie est éphémère. Sa mort est douloureuse, elle se noie. La bougie est une allégorie de la vie. Elle symbolise la lutte quotidienne de l'Homme contre la mort. La bougie se bat contre les papillons. Mais elle meurt tout de même. Chaque paragraphe est une étape de la vie. L'enfance, le combat adulte, puis l'âge mûr et la mort. VLe thème de la lecture Dans le dernier paragraphe la métaphore de la bougie comme symbole de vie prend fin. La bougie devient ce qui éclaire le lecteur. On peut noter la présence du champ lexical de la lecture "livre", "lecteur". La bougie porte l'attention sur le livre "Par le vacillement des clartés", "Sur le livre", "encourage le lecteur". La bougie permet la lecture, et donc la connaissance. Comment est décrite la bougie ?I. La métaphore végétaleII. Un objet solideIII. La lutte de la bougieQue symbolise la bougie ?I. La vieII. La lutte contre les ennuisIII. La connaissanceEn quoi ce poème est-il original ?I. L'objet choisiII. La bougie comme symbole de la vieIII. Le registre fantastique
Volume10 – Fictions du savoir, savoirs de la fiction Spécial agrégation de littérature comparée 2012. Volume 09 – Géocritique; Volume 08 – Printemps 2011; Volume 07 – Automne 2010 Septième livraison de la revue Epistemocritique; Volume 06 – Hiver 2010; Volume 05 – Automne 2009; Volume 04 – Hiver 2009; Volume 03 – Automne 2008
Objectif Découvrir Francis Ponge, poète du 20e siècle, et son recueil Le Parti pris des choses. Francis Ponge a renouvelé le genre poétique du 20e siècle, notamment avec son recueil Le Parti pris des choses 1942, dans lequel il s’attache à décrire des objets du quotidien, à en rendre la beauté et la poésie, jouant avec toutes les possibilités créatives de la langue. 1. L'auteur a. Biographie Né à Montpellier, Francis Ponge 1899-1988 reste longtemps inconnu du grand public. C’est un article élogieux de Jean-Paul Sartre à l’occasion de la publication de son Parti pris des choses qui lui apporte une première notoriété, en 1944. Mais ce n’est que dans les années 1960 qu’il est pleinement reconnu comme l’un des maîtres contemporains de la poésie française. Il obtient le Grand Prix de poésie de l’Académie Française en 1984. b. Sa démarche un regard neuf porté sur les choses Sa poésie est complètement novatrice. Écrite en prose, elle prend le contrepied de la poésie romantique et n’est pas non plus une poésie d’opinion, une poésie engagée. Pour Ponge, la mission du poète ne consiste pas à étaler ses sentiments, mais à atteindre au plus juste la matérialité d’un objet, d’une chose ». Il est le poète des objets les plus banals. Pour lui, les choses ont une existence propre et deviennent objets poétiques, dès lors qu’on les observe attentivement. Les titres de ses deux premiers recueils, Le Parti pris des choses 1942 et Proêmes 1949, explicitent son projet. Dans Le Parti pris des choses, le poète révèle les richesses inaperçues des choses telles que l’huître, le cageot, le savon, le pain, etc. par une contemplation naïve et patiente. Puis, dans un langage précis et transparent, quasi scientifique, le poète transforme les choses » en paroles, il recherche des équivalents verbaux aux choses ». Dans Proêmes, il exprime la nécessité de mêler prose et poésie, la nécessité aussi de se soustraire aux conventions de la poésie telles que la versification. 2. Le recueil Le meilleur parti à prendre est de considérer toute chose comme inconnue. » Francis Ponge Le recueil est constitué de 32 courts textes poétiques en prose qui peuvent être regroupés en plusieurs catégories - la faune et la flore courantes La Crevette, Le Papillon, Escargots, L’Huître, Notes pour un coquillage, le Mollusque, Faune et flore, la Mousse, Végétation ; - les minéraux Le Galet ; - les objets fabriqués par l’homme Le Cageot, La Bougie, La Cigarette ; - les comestibles Le Pain, L’Orange, Les Mûres, Le Morceau de viande ; - les phénomènes naturels Pluie, Le Cycle des saisons, Les Arbres se défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard, La Fin de l’automne, De l’eau, Le Feu ; - les lieux familiers Le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d’Antin, Les Trois Boutiques, RC Seine Numéro, Bords de mer ; - les attitudes humaines La Jeune Mère, Le Gymnaste, Pauvres pêcheurs. 3. Les procédés de création poétique L’objet est un prétexte de création poétique, une façon de jouer avec le langage. L’objet devient un ob-jeu », comme il le dit lui-même, sans aucune trace de subjectivité l'utilisation de la 1e personne est de rigueur. Cependant, il utilise - une multiplicité d’images métaphores, comparaisons, oxymores l'huître est brillamment blanchâtre », métonymies, pour tenter de restituer aux objets une originalité ; certaines choses ne sont plus perçues qu’à travers le prisme des lieux communs ; - les personnifications qui donnent vie à l’objet le cageot est ahuri » et sympathique » ; - le jeu sur les sonorités des homéotéleutes figure consistant à répéter des finales de mots, qui fonctionnent presque comme des rimes comme noirâtre », blanchâtre », verdâtre », des allitérations et assonances en [k], avec les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles », en [r], comme parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre » des assonance en [u], comme flue et reflue à l’odeur et à la vue » ; - les jeux sur les mots la polysémie ; - les effets de surprise, loin des stéréotypes usés. Il crée ses propres objets poétiques ; - l’humour ; - il part du mot qui désigne l’objet, propose une définition, s’intéresse à son destin », à sa relation » avec l’homme et parvient à le rendre sympathique ; - il se fait l’interprète des objets muets en ayant recours au travail sur le langage, à l’épaisseur des mots. Il transforme l’ordinaire en significatif ; - l’objet, même le plus humble, contient tout un monde pour qui est à son écoute. Ainsi, l’huître, d’apparence rugueuse, contient une perle. L’huître représente en quelque sorte une allégorie de la création poétique la rugosité du travail, la difficulté d’ouverture, la beauté de l’univers intérieur et parfois, la perle. L'essentiel Francis Ponge, 1899-1988 est un poète du 20e siècle qui, en portant un regard neuf sur les choses », a renouvelé la poésie, notamment dans son recueil écrit en prose poétique, Le Parti pris des choses 1942. Il consacre son écriture aux objets familiers qui nous entourent tels que le pain, le cageot, l'huître, et cherche à révéler la dimension secrète, le merveilleux du quotidien. Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours !
Ala manière de Francis Ponge ci-dessous, écrivez un poème en prose sur un objet, un animal, une plante qui vous paraît injustement laissé pour compte. Exprimez-vous sur un mode lyrique . Ode inachevée à la boue La boue plaît aux coeurs nobles parce que constamment méprisée. Notre esprit la honnit 1, nos pieds et nos roues l'écrasent. Elle rend la marche difficile et elle salit Tout l'automne à la fin n'est plus qu'une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de fermentation, de création d'alcool il faut attendre jusqu'au printemps l'effet d'une application de compresses sur une jambe de bois. Le dépouillement se fait en désordre. Toutes les portes de la salle de scrutin s'ouvrent et se ferment, claquant violemment. Au panier, au panier! La Nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageusement ses derniers fruits. Puis elle se lève brusquement de sa table de travail. Sa stature aussitôt paraît immense. Décoiffée, elle a la tête dans la brume. Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées. Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits. La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d'ombre. Ses chaussures, comme celles d'un vagabond, s'imprègnent d'eau et font de la musique. Dans cette grenouillerie, cette amphibiguïté salubre, tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré. Les ruisseaux se multiplient. Voilà ce qui s'appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions! Habillé comme nu, trempé jusqu'aux os. Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite. Trois mois de réflexion salutaire dans cet état; sans réaction vasculaire, sans peignoir ni gant de crin. Mais sa forte constitution y résiste. Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à pointer, savent-ils ce qu'ils font et de quoi il retourne, — et s'ils se montrent avec précaution, gourds et rougeauds, c'est en connaissance de cause. Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n'a pas l'odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci. Francis Ponge Automne
1942 Francis Ponge tente de poser un regard neuf sur les objets banals qui nous entourent. Il propose d'observer le monde avec des yeux nouveaux et patients, et de découvrir les richesses insoupçonnées derrière des choses aussi simples que le pain. Il veut donc étonner le lecteur, le surprendre. Il enlève aux objets habituellement
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Casanova Histoire de ma vie AUDIO A LA UNE Sollers sur les traces de Céline à Copenhague Destouches en fuite une débâcle de style Une émission de la série " Un homme, une ville " France Culture, 11-07-80. Textes de Céline lus par Michel Vitold Entretiens avec le professeur Y, Féérie pour une autre fois. 1. Les lieux Lettre à René Héron de Villefosse 1941 Avec le témoignage de René Héron de Villefosse, ami de Céline. La prison, l’hôpital. "Les états physiques"."Un corps ouvert complètement habité par un bourdonnement continu." "Un cri permanent". Klarskovgaard. 2. La bibliothèque. La question du style Avec la voix de Louis Ferdinand Céline."Le roman n’a plus la mission qu’il avait"."Se mesurer à l’essence même de la paranoïa"."La lutte à mort va être entre l’écrivain et les medias". Céline et l’édition. VIDEO A LA UNE Graal, un film de Galabov et Sophie Zhang, 2022. Philippe Sollers GRAAL Musique Bach, Suites pour violoncelle Pablo Cazals ; Toccata et fugue en ré mineur Marie-Claire Alain ; Magnificat en mi bémol majeur, BWV 243a Sir Eliot Gardiner Mozart, Quintette en sol mineur KV 516 Amadeus Quartet. Extraits des films North by northwest La mort aux trousses, d’Alfred Hitchcock. 1959. The Sword of doom Le Sabre du mal, de Kihachi Okamoro 1966. GRAAL SUR passages du roman sont repris dans le numéro 148 de L’Infini Printemps 2022. VARIATION SPIRALE Le motif spirale chez Louise Bourgeois*, 1911 Paris – 2010 New York le livre sur La spirale est un motif récurrent dans l'œuvre de Louise Bourgeois, qu'il s'agisse de ses sculptures, de ses peintures ou de ses dessins, depuis les années 50 jusqu'à 2010, année de sa mort. * Grand Prix National de Sculpture du gouvernement Français en 1991; Médaille nationale des arts, présenté par le président Bill Clinton en 1997; le premier prix pour l’ensemble de ses réalisations décerné par l’International Sculpture Center de Washington, DC; et son élection en tant que membre de l’Académie américaine des arts et des sciences. En 1993, elle est choisie pour représenter les États-Unis à la Biennale de Venise. Son travail apparaît dans les collections muséales les plus importantes du monde entier et a fait l’objet de plusieurs grandes rétrospectives itinérantes organisées par la Tate Modern, Londres, le Centre Georges Pompidou, Paris, le Brooklyn Museum et le Kunstverein, Francfort.* Du chaos à la spirale Voir article EPSEntretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers, Paris, Galli-mard / Seuil, 1970. PAT Pages d’atelier, (édition de Bernard Beugnot), Paris, Galli-mard, 2005. «Le Carnet du bois de pins» renvoie au texte repris dans . La Rage de l’ex-pression. Le Carnet du bois de pins. désigne le volume séparé paru en 1947. Lorsque nous reproduisons une citation en prose dans le corps de notre
Francis Ponge tente de poser un regard neuf sur les objets banals qui nous entourent. Il propose d'observer le monde avec des yeux nouveaux et patients, et de découvrir les richesses insoupçonnées derrière des choses aussi simples que le pain. Il veut donc étonner le lecteur, le surprendre. Il enlève aux objets habituellement poétiques leur mièvrerie le papillon devient lampiste et la fleur une tasse. Il s'éloigne des stéréotypes. Le poète travaille surtout sur le langage. Pour cela, il joue sur différents thèmes la faune et la flore "La Crevette", "Le Papillon", "Escargots", "L'Huître", "Notes pour un coquillage", "Le Mollusque", "Faune et flore", "La Mousse" et "Végétation" ; les minéraux "Le Galet" ; les objets manufacturés "Le Cageot", "La Bougie" ou "La Cigarette" ; la nourriture "Le Pain", "L'Orange", "Les Mûres" ou "Le Morceau de viande" ; la nature "Pluie", "Le Cycle des saisons", "Les Arbres se défont à l'intérieur d'une sphère de brouillard", "La Fin de l'automne", "De l'eau", "Le Feu" ; les lieux "Le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d'Antin", "Les Trois Boutiques", "RC Seine Numéro", "Bords de mer" ; et les humains "La Jeune Mère", "Le Gymnaste", "Pauvres pêcheurs". ILe projet La poésie de Ponge est novatrice. Elle est écrite en prose. Ponge s'oppose au romantisme en choisissant des objets banals. Il s'oppose à la poésie engagée en refusant de défendre une idée. Il choisit de jouer sur la langue. Les sentiments et les idéaux ne sont pas la poésie. C'est le travail sur les mots qui pense que les choses ont une existence propre. Il croit qu'ils peuvent être utilisés comme des objets poétiques. Il suffit de bien les Le Parti pris des choses, le poète choisit ainsi des sujets étonnants, comme l’huître, le cageot, le savon ou le pain. Il observe les objets de façon naïve et tout à coup décèle la beauté. Le poète transforme ainsi les utilise parfois un vocabulaire technique. C'est sa manière d'insister sur la similitude entre poésies et sciences scientifiques. IIDes "choses" banales AL'huître et le pain Les poèmes "L'Huître" et "Le Pain" sont très célèbres. Francis Ponge, dans "L'Huître", traite de la création poétique. Il voit dans un objet fermé un univers, un monde tout entier. Cet objet peut d'ailleurs avoir une perle, un objet précieux, de la beauté. Le symbole naît de l'objet lui-même. Le poète est différent des autres, son monde, comme celui de l'huître, est clos, ce n'est pas facile d'entrer dedans. Mais quand on peut le faire, on découvre des pain, quant à lui, est utilisé pour montrer que tout peut être source de rêve. Il détourne les clichés sur le pain pour mieux montrer son caractère incroyable, entre la mie et la croûte. BLe cageot "Le Cageot" est un poème où Ponge fait l'éloge d'un cageot. Un objet très humble devient sujet poétique. Le poète met en avant le côté précieux de l'objet. Les réalités les plus banales et grossières deviennent y a dans ce poème un véritable travail sur le langage. Ponge veut jouer avec "les ressources infinies de l'épaisseur des mots". Le cageot devient ainsi un symbole de la vie humaine. Il est fragile, il ne sert qu'une fois. Quand on en a fini avec lui, on le jette. Il est donc éphémère. L'objet devient la mort. Mais Ponge casse aussi ce côté dramatique en usant d'humour, en détournant la fin du poème vers le comique. IIILes procédés poétiques Ponge utilise l’objet comme prétexte pour la création poétique. Il veut surtout jouer sur le langage. L'objet est un "ob-jeu". Il faut donc l'utiliser, jouer avec lui. Le poète utilise beaucoup d'images métaphores, comparaisons, oxymores, métonymies. Il tente de restituer aux objets une certaine originalité, de les sortir de leur personnifications permettent de donner vie aux objets. Ponge joue aussi sur les sonorités homéotéleutes répétition des finales de mots comme "noirâtre", "blanchâtre", "verdâtre", allitérations et assonances. Le poète est aussi friand de la polysémie des mots. Il crée aussi des effets de surprise, il crée ses propres objets utilise aussi l'humour. Il se fait l'interprète des objets. Il est celui qui comprend.
Rechercherécente : francis ponge la fin de l'automne analyse 121 citations « Tout l'automne à la fin n'est plus qu'une tisane froide. » Citation de Francis Ponge ( 1988 à 89 ans) ~ Toux ~ Tout ~ Sans ~ Plus ~ Automne ~ Froid « La fonction de l'artiste est fort claire : il doit ouvrir un atelier, et y prendre en réparation le monde, par fragments, comme il lui vient. » Citation de
Pongequalifie la prose "d'antipoésie" : cette volonté se manifeste dans La Fin de l'automne, lorsque Ponge insère un commentaire qui rompt la balade imaginaire qu'il construit "Voilà ce qui s'appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions ! Habillé comme nu, trempé jusqu'aux os." La poésie comme véhicule. Ponge voit dans la poésie de Malherbe (Pour un
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